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Camouflet pour le camp du président Macron, score historique de l'extrême droite

De g. à dr. : Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen
De g. à dr. : Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen Tous droits réservés  AP Photo
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Par euronews avec AFP, AP
Publié le Mis à jour
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Le camp présidentiel obtient 245 sièges sur 577, loin de la majorité absolue. L'alliance de gauche Nupes frappe fort obtenant 131 sièges sur 577. Le Rassemblement national réalise une percée historique avec 89 sièges.

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Les électeurs français étaient appelés aux urnes ce dimanche pour le second tour des législatives.

Quatre premiers enseignements de ce scrutin :

  • Le camp présidentiel Ensemble! obtient 244 sièges sur 577, loin de la majorité absolue. 
  • L'alliance de gauche Nupes frappe fort, obtenant 127 sièges sur 577, devenant le principal groupe d'opposition.
  • Le Rassemblement national réalise une percée historique en décrochant 89 sièges.
  • Enfin, l'abstention atteint 53,77%, son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin.

Revivez les temps forts de la soirée électorale ci-dessous :

Live terminé

C'est la fin de ce fil direct.


Merci de l'avoir suivi !


Bonne soirée.


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[Synthèse] Gifle pour Macron face au risque d'une France ingouvernable


"Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner : la France avance dans l'inconnu après des élections législatives aux allures de séisme dimanche, avec le camp Macron qui perd la majorité absolue, la forte percée de la gauche unie et le score historique du Rassemblement national.


Ces résultats du second tour, inédits sous la Ve République, posent clairement la question de la capacité d'Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites.


Ils ouvrent une période délicate de tractations à tous les niveaux pour sceller des alliances, remanier le gouvernement et négocier les postes de responsabilités dans la nouvelle Assemblée.


Resté silencieux dimanche soir, Emmanuel Macron se retrouve affaibli deux mois seulement après sa réélection face à Marine Le Pen.


Il voit le RN, désigné comme l'ennemi N.1, débarquer massivement et contre toute attente au Palais-Bourbon avec jusqu'à une centaine de députés, selon certaines estimations.


"Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action, il n'y a pas d'alternative", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne, elle-même élue de peu dans le Calvados, en affirmant que cette "situation inédite constitue un risque pour notre pays".


Symboles de la claque reçue, les défaites des chefs de file de la macronie à l'Assemblée, deux intimes de M. Macron: le président Richard Ferrand battu dans son fief du Finistère et le patron des députés LREM Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence.


Egalement défaites, trois ministres - Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer) - devront quitter le gouvernement. 


"C'est loin de ce qu'on espérait", a admis le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, qui a pu toutefois se satisfaire des victoires sur le fil de deux ministres à Paris, Stanislas Guerini et Clément Beaune.


Abstention majoritaire


Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français alors qu'une partie du pays subissait une vague de chaleur inédite par sa précocité.


Le taux d'abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les instituts de sondage. Elle n'atteindra toutefois pas le record du second tour de 2017 (57,36%).


La coalition présidentielle Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons) obtient entre 230 et 250 sièges, selon les instituts de sondage, soit loin de la majorité absolue de 289 députés sur 577.


Elle est désormais prise en étau entre deux groupes puissants qui ont clairement affirmé leur opposition.


La Nupes en force


La bataille s'annonce rude face à la gauche unie puissante (LFI, PS, EELV et PCF), qui devient la première force d'opposition avec de 141 à 175 députés.


Jean-Luc Mélenchon s'est félicité de la "déroute totale" du parti présidentiel en annonçant que la Nupes allait "mettre le meilleur" d'elle-même "dans le combat" parlementaire.


A l'offensive, le député LFI Eric Coquerel a estimé que Mme Borne ne pouvait plus "continuer à être première ministre" et annoncé que l'opposition déposerait "une motion de censure" contre son gouvernement le 5 juillet.


La Nupes a réalisé le grand chelem en Seine-Saint-Denis (12 députés sur 12) et a salué l'élection de trois personnalités: la femme de ménage et syndicaliste Rachel Kéké, la chroniqueuse télé Raquel Garrido et l'ex-journaliste Aymeric Caron.


"Tsunami" du RN


Ensemble! devra aussi composer avec un Rassemblement national nettement renforcé qui, avec de 80 à 97 sièges selon les estimations, constitue la grande surprise de ce second tour, après une campagne en retrait. Un "tsunami", s'est même félicité le président par intérim du RN Jordan Bardella, dont le parti ne comptait que huit élus en 2017.


Conséquence, le RN sera en mesure de former facilement un groupe parlementaire, ce qu'il n'avait réussi qu'une fois, de 1986 à 1988, du temps du Front national de Jean-Marie Le Pen, grâce à la proportionnelle.


"Nous incarnerons une opposition ferme, sans connivence, responsable", a annoncé Marine Le Pen, réélue dans le Pas-de-Calais.


LR en position centrale


Les Républicains, qui représentaient la deuxième force dans l'Assemblée sortante, revendiquent 69 députés avec leur alliés de l'UDI et des Centristes, un chiffre quasi inespéré vu leur score piteux à la présidentielle. Leur position sera centrale dans l'Assemblée puisque le camp Macron aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.


Le maire LR de Meaux Jean-François Copé a ainsi appelé dimanche à un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron, estimant qu'"il appartient à la droite républicaine de sauver le pays". Mais Christian Jacob, son président, a assuré que son parti resterait "dans l'opposition" et Eric Ciotti a laissé entendre qu'il ne serait pas "la roue de secours d'un macronisme en déroute."


Il faudra donc "beaucoup d'imagination" pour agir dans cette "situation inédite", a admis le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en estimant que, malgré tout, la France n'était pas ingouvernable.


Pour Emmanuel Macron, "ce quinquennat sera un quinquennat de négociations, de compromis parlementaires. Ce n'est plus Jupiter qui gouvernera mais un président aux prises avec une absence de majorité à l'Assemblée", prévoit le professeur de droit constitutionnel Dominique Rousseau. 


Les prochains jours seront agités pour le chef de l'Etat, qui sera happé dans un tunnel d'obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l'Otan) et devra manœuvrer sur le front intérieur avec un remaniement de son gouvernement.
 


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A 21 ans, il va devenir le plus jeune député de l'histoire de la Ve République

L'indépendantiste polynésien Tematai Le Gayic, âgé de 21 ans, est devenu dimanche le plus jeune député de l'histoire de la Ve République, battant le record tenu par Marion Maréchal, élue députée à 22 ans en 2012.


Né le 11 octobre 2000 à Papeete, Tematai Le Gayic a grandi à Tubuai, une île de l'archipel des Australes, puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à Paris mais a mis en suspens ses études pour mener campagne en Polynésie. Il milite pour l'accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française.


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Vous souhaitez connaître les résultats circonscription par circonscription ?


Vous trouverez des éléments de réponse sur le site de nos confrères du Figaro :


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[Analyse] La gauche unie derrière Mélenchon fait vaciller la "macronie"

Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre mais il a le sourire : la gauche qu'il a unie est en passe d'emporter plus de 150 sièges dimanche au 2e tour des élections législatives, battant plusieurs figures de la macronie et empêchant le président d'obtenir une majorité absolue.


"On est là, on est là, même si Macron ne le veut pas nous on est là", ont chanté à 20H00 les centaines de militants présents à l'Élysée Montmartre à Paris, où était organisée la soirée de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).


Leur chef de file Jean-Luc Mélenchon a certes perdu son pari de s'installer à Matignon mais il aura réussi à hisser la gauche en principale force d'opposition - même si le RN fait une percée historique avec entre 80 et 95 députés, selon les estimations.


La Nupes va envoyer de 150 à 200 députés au Palais Bourbon, selon les différents instituts de sondage. Pour Ipsos, La France insoumise, qui présentait le plus de candidats en vertu de sa troisième place à la présidentielle, remporterait environ 90 sièges, les écologistes 30, le PS une petite vingtaine et le PCF 13.


"La situation est totalement inattendue, absolument inouïe. La déroute du parti présidentiel est totale", s'est exclamé Jean-Luc Mélenchon sur scène à l'Élysée Montmartre.


"Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donnés: en moins d'un mois faire tomber celui qui, avec tant qu'arrogance, a tordu le bras du pays pour être élu président sans qu'on sache pour quoi faire", a-t-il ajouté.


Julien Bayou, le chef d'EELV, a quant à lui fait applaudir toutes les composantes de la Nupes, et rendu hommage à LFI : "Vous pouvez les applaudir car ce sont évidemment les insoumis, en premier lieu, qui ont permis cette coalition".


Pour la numéro 2 du PS, Corine Narassiguin, "notre stratégie d'alliance a fonctionné, on va presque tripler le nombre de représentants de gauche, et l'intergroupe va devenir la première force d'opposition".


Au PS, "on a fait le bon choix, on a répondu à l'attente des électeurs qui voulaient l'union", "à leurs yeux on s'est ré-ancrés à gauche", a-t-elle ajouté.


Ian Brossat, le bras droit du communiste Fabien Roussel, réélu comme son homologue socialiste Olivier Faure et toutes les figures majeures de la gauche qui se sont présentées, s'est enthousiasmé : "c'est un camouflet énorme pour la majorité sortante, dont plusieurs ministres seraient battus".


Selon lui, "le président de la République va devoir renoncer à beaucoup de ses réformes de régression sociale. En tout cas, il n'y aura pas de majorité pour voter la retraite".


La gauche unie a aussi réalisé un carton en outre-mer, notamment six sièges sur sept à La Réunion, huit sur neuf en Guadeloupe, Martinique et en Guyane, trois sur trois en Polynésie.


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[Analyse] Les Républicains en position centrale

Les Républicains ont comme prévu accusé un recul aux législatives mais ils tiennent le choc en sauvant l'essentiel de leurs ténors et, face aux spéculations sur une possible coalition de gouvernement ,ils se sont "sans ambiguïté" placés "dans l'opposition".


Crédités de 45 à 78 députés, les élus de droite (LR-UDI et divers droite) risquent toutefois de se retrouver derrière le Rassemblement national.


"Compte tenu du résultat de la présidentielle c'est un très bon résultat auquel nous sommes parvenus aujourd'hui", puisque "nous sommes dans la fourchette haute" des prévisions et qu'"on la dépassera", a affirmé dimanche soir le président de LR Christian Jacob.


Cela ne suffit pas à sauver leur statut de premier groupe d'opposition dans l'hémicycle.


Les Républicains pourraient toutefois jouer un rôle singulier dans la future assemblée car aucune majorité ne se dessine. En théorie, Emmanuel Macron pourrait faire appel aux LR pour arriver aux 289 sièges de la majorité absolue.


La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire l'a affirmé sur France 2 : "on a toujours eu la main tendue. Que ce soit LR ou les socialistes modérés, on a réussi à embarquer un certain nombre d'amendements. Faut-il le faire plus? Certainement. Est-ce le message de ce soir? Très certainement".


Chez LR, l'idée a été clairement rejetée par la direction du parti.


"Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a affirmé M. Jacob pour qui "il n'y a pas d'ambiguïté".


Quant à Jean-François Copé, il a parlé "à titre personnel", a-t-il ajouté. Le maire LR de Meaux venait de répéter son idée d'un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron, estimant qu'"il appartient à la droite républicaine de sauver le pays".


Comment fonctionnera à droite cette opposition qui se veut malgré tout responsable?


"Nous ferons des propositions et nous attendrons du gouvernement de les soutenir", a affirmé l'ancienne ministre Rachida Dati en assurant que LR sera "un bloc décisif".


"On ne sera pas une opposition bête et méchante mais il n'y a aucune raison qu'on aille sauver la peau d'Emmanuel Macron", a affirmé sur France 2 Aurélien Pradié pour qui "la jeune génération ne revient pas à l'Assemblée pour enfiler des perles".


Car LR est "au centre du jeu mais n'acceptera de gouverner que sur son programme", a résumé le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse.


L'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier l'a affirmé : "dans la situation grave où se trouve notre pays, notre groupe d'opposition sera indépendant, libre et responsable".


L'aile dure du parti notamment est vent debout contre toute idée de coalition, synonyme de disparition programmée selon eux, en parachevant le long travail de sape engagé par Emmanuel Macron. 


Dimanche matin encore, le patron des sénateurs Bruno Retailleau a averti dans le JDD : "Nous n'avons pas à être la voiture-balai du macronisme. Ce serait une double trahison de nos électeurs" qui "ont donné un mandat clair : siéger dans l'opposition".



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Réaction d'Elisabeth Borne, Première ministre

La Première ministre Elisabeth Borne est intervenue dans la soirée pour réagir aux résultats des législatives.


"Ce vote, a-t-elle dit, nous devons le respecter et en tirer les conséquences." 


La France se trouve dans une "situation inédite" qui "constitue un risque pour notre pays", a poursuivi la Première ministre.


"Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action pour garantir la stabilité pour le pays".


Faute de majorité absolue, le camp présidentiel sait qu'il devra nouer des alliances avec d'autres partenaires politiques. Dans la future majorité, a précisé Elisabeth Borne, "les sensibilités multiples devront être respectées".


"Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action, il n'y pas d'alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et continuer les réformes nécessaires", a dit la cheffe du gouvernement depuis Matignon, après avoir estimé que


Elisabeth Borne prononce une allocution au soir du second tour des législatives, le 19/06/2022 Ludovic MARIN / POOL / AFP
A titre personnel, Elisabeth Borne a été élue avec 52,46% des voix face à un Nupes-LFI âgé de 22 ans. Elle se soumettait pour la première fois au verdict des urnes au cœur du bocage normand, dans la 6e circonscription, le sud-ouest du Calvados. 
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[Récap] La percée historique du Rassemblement national

Après un score inégalé à la présidentielle, le Rassemblement national réalise une percée historique au second tour des législatives, avec un groupe de 80 à 95 députés, soit dix à quinze fois plus d'élus qu'actuellement, selon les premières estimations.


Sa candidate à l'Elysée Marine Le Pen, qui avait déjà obtenu un score jamais vu au second tour de la présidentielle, avec 41,5% des voix, a salué un groupe de "loin le plus nombreux de l'histoire de (sa) famille politique".


La finaliste de la présidentielle, elle-même réélue haut la main dans le Pas-de-Calais (61,03%), a promis d'incarner une "opposition ferme" mais "responsable, c'est-à-dire respectueuse des institutions".


Ces nouveaux députés, a-t-elle souligné, défendront "(vos) idées sur l'immigration, la sécurité, le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée".


Dans une allusion à la prochaine présidentielle, à laquelle "a priori" elle ne devrait pas se représenter, Marine Le Pen a affirmé que les députés RN seraient aussi "l'avant-garde de cette nouvelle élite politique qui prendra la responsabilité du pays lorsque l'aventure Macron aura pris fin".


Le parti d'extrême droite, qui avait déjà progressé de 5,5 points au premier tour, en réunissant 18,7% des voix (13,2% en 2017), semble devoir devancer en sièges le parti de droite Les Républicains, alors que la coalition présidentielle sortante Ensemble! perd la majorité absolue face à l'alliance de la gauche Nupes.


Le patron par intérim du RN, Jordan Bardella, a salué sur TF1 un "tsunami" pour son mouvement. 


"Ce soir, Jupiter est un président minoritaire. Nous allons à l'Assemblée nationale pour construire cette opposition que les autres groupes ne sont pas", a-t-il souligné. 


Le RN, qui était arrivé en tête au premier tour dans 108 circonscriptions, réalise cette performance en dépit d'un scrutin majoritaire et d'une absence d'alliances avec le parti d'Eric Zemmour Reconquête!, sur fond de forte abstention, autour de 54%.


Le RN constitue ainsi un groupe à l'Assemblée nationale, pour la première fois depuis 1986, ce qui lui permet de disposer de davantage de moyens et de temps de parole.


Marine Le Pen triple la mise par rapport au nombre de députés qu'avait obtenus son père en 1986 (32 du Front national et 3 du petit mouvement conservateur CNIP). Ce groupe, qui a siégé de 1986 à 1988, nommé Front national-Rassemblement national était présidé par le patron du FN, Jean-Marie Le Pen.


Marine Le Pen devrait présider le groupe RN. Elle avait dit récemment son "envie de mener la bataille à l'Assemblée avec un groupe de députés" et confié avoir "été extrêmement frustrée ces cinq dernières années, où on n'avait pas les moyens de se battre, où on n'avait pas les moyens de s'exprimer".


Prendre la présidence du groupe devrait la conduire à lâcher la tête du parti, briguée à demi-mot par son actuel président par intérim Jordan Bardella, et le maire de Perpignan et vice-président du RN Louis Aliot.


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[Analyse] Les Français ont mis fin à Jupiter

Après avoir reconduit en avril Emmanuel Macron à l'Elysée pour cinq ans, les électeurs ont choisi de le priver de majorité à l'Assemblée nationale, mettant fin ainsi à "l'hyper-présidence" de son premier quinquennat, estiment les experts.


Avec des projections de sièges qui situent la coalition présidentielle loin des 289 sièges indispensables pour disposer d'une majorité absolue, "les Français ont obtenu ce qu'ils souhaitaient collectivement", explique à l'AFP Emmanuel Rivière, directeur des études politiques de l'institut Kantar. 


"Les dernières enquêtes d'opinion convergeaient, en effet, vers le désir de ne pas octroyer à Emmanuel Macron de majorité absolue, pas plus qu'à Jean-Luc Mélenchon", le dirigeant de l'alliance de gauche Nupes (LFI, PS, EELV et PCF) qui avait appelé les Français à "l'élire Premier ministre" avant même le second tour de la présidentielle dont il avait été éliminé.


Pour Jean-Daniel Lévy, directeur général de Harris Interractive, les électeurs ont envoyé un message clair au chef de l'Etat. 


"D'une manière globale, on est face à des citoyens qui ont le sentiment de ne pas avoir été écoutés comme ils le souhaitaient, de ne pas avoir été suffisamment entendus de la part d'Emmanuel Macron et qui aimeraient une autre expression de la part de l'exécutif", affirme-t-il à l'AFP.


Premier président réélu depuis l'instauration du quinquennat en 2002, Emmanuel Macron est aussi le premier à se retrouver en minorité depuis l'inversion du calendrier électoral qui a situé les législatives dans la foulée de la présidentielle et qui, jusqu'à présent, octroyait une majorité claire au chef de l'Etat fraîchement élu. 


"Il n'y a pas eu de conséquences de la victoire de M. Macron à la présidentielle sur les législatives", constate M. Rivière. "Tout s'est passé comme si nous étions dans la continuité d'un mandat de dix ans et que les législatives aient finalement fonctionné comme des élections intermédiaires qui sont d'habitude difficiles pour le gouvernement et non comme des législatives qui suivent la présidentielle", souligne-t-il.


Le RN qui en profite


La question du pouvoir d'achat, notamment du prix de l'essence ont apparemment une  forte influence sur le résultat du vote : "les problèmes du quotidien ont été beaucoup plus présentes dans la tête des Français que dans le débat", reconnaît M. Rivière.


Des préoccupations dont Le Rassemblement national a fait son principal thème de campagne et qui pourraient expliquer sa percée historique lui permettant de devenir peut-être la troisième force de l'Assemblée nationale avec de 67 à 102 sièges.


Après un entre-deux-tour où l'appel à faire barrage à l'extrême droite a donné lieu à des messages contradictoires notamment au sein de la majorité, le RN a fait beaucoup mieux que son objectif d'atteindre les 15 sièges nécessaires pour créer un groupe. 


"On a la confirmation que dans ce mode de scrutin très particulier qui handicapait jusqu'alors le RN, le front républicain s'est complètement disloqué, voire même perdu dans les limbes de la Ve République", observe le directeur du Cevipof Martial Foucault sur LCP.


"C'est l'un des points sur lesquels la stratégie d'Emmanuel Macron aura eu des conséquences qu'il n'aura pas tout à fait maîtrisées : cette rhétorique de dire +à part moi, il n'y a que des extrêmes+ a été un peu dévastatrice", admet M. Rivière.


La fin de l'hyper-présidence


Avec une majorité relative à l'Assemblée, le second quinquennat d'Emmanuel Macron ne ressemblera plus au premier : "il n'y a pas de reconduction d'une hyperprésidence", affirme à l'AFP Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne. 


"Pour M. Macron, ce quinquennat sera un quinquennat de négociations, de compromis parlementaires. Ce n'est plus Jupiter qui gouvernera mais un président aux prises avec une absence de majorité à l'Assemblée", assure-t-il. 


"On va vers un quinquennat où le rôle du Parlement sera réhabilité. C'est la pratique de tous les autres pays européens", ajoute l'analyste.


Avec un score proche des 289 sièges, le président pourrait gouverner en minorité "cherchant des soutiens au cas par cas en fonction des lois", notamment chez les petits partis, précise M. Rousseau.


Mais les projection donnent un écart beaucoup plus large, ce qui laisse le directeur du Cevipof Martial Foucault sceptique sur les alliances: "Ce soir, ce n'est ni une majorité relative ni une majorité absolue. Les difficultés vont être très nombreuses dans les prochaines heures pour définir si on parle d'un pacte, d'une coalition de gouvernement", prévient-il. 


Emmanuel Macron au soir de son élection le 7 mai 2017 au Louvre à Paris. (AP Photo/Christophe Ena, Pool)
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[ANALYSE] L'abstention encore en hausse, mais pas de nouveau record

Comme la semaine dernière, plus d'un électeur sur deux a boudé les urnes lors du second tour des législatives marquée par une abstention encore en hausse, entre 53,5% et 54%, même si le record de 2017 (57,36%) n'est pas battu.


L'abstention atteint néanmoins son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les estimations de cinq instituts de sondage.


Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP, Ifop pour TF1/LCI et Elabe pour BMTV/LEXPRESS/RMC évaluent l'abstention finale à 54%, tandis OpinionWay pour CNews et Europe1 la mesure à 53,5 % et Harris interactive pour M6 et RTL à 53,9%, dans tous les cas en dessous du record pour un second tour enregistré en 2017 (57,36%).


"Il n'y a pas eu de sursaut, analyse le sondeur (Ifop) Frédéric Dabi sur LCI. Il y a pourtant eu une dramatisation de l'élection, ce match Nupes-Ensemble! dans presque 280 circonscriptions, cette implication du président de la République, tout ça n'a eu un effet que très marginal" sur le chiffre global de la participation.


Son collègue d'Elabe Bernard Sananès est partagé : "Ce n'est pas un bon chiffre, mais ce n'est pas un nouveau record, contrairement à 2017". 


Depuis 2002 et l'inversion du calendrier qui a placé les législatives dans la foulée de la présidentielle, la règle veut que l'abstention augmente entre les deux tours, et elle s'est vérifiée une nouvelle fois dimanche, même si la hausse cette fois est bien plus limitée qu'en 2017 (plus 6 points).


"Les élections législatives vivent dans l'ombre de l'élection présidentielle, les Français se disent : mais à quoi ça rime dans un système hyper-présidentiel de nous convoquer pour une Assemblée nationale dont on ne voit pas très bien quel est son rôle, sauf à être le béni-oui-oui du président de la République", a résumé sur Europe 1 le politologue Pascal Perrineau.


Quelque 26,3 millions de Français ont donc encore choisi de ne pas choisir, mais ce ne sont pas forcément toujours les mêmes qu'au premier tour. 


Car attention aux effets d'optique d'un chiffre global au niveau national qui peut masquer des écarts notables d'une circonscription à l'autre, là où chacune des 577 élections se joue, et des mouvements d'entrée ou de sortie du vote entre les deux tours.


"Le chiffre de 54% cache des disparités assez fortes, il faudra analyser les chiffres par circonscriptions", avertit sur BFMTV Bernard Sananès.


"Du fait de la tripartition Nupes/Ensemble/RN, ce à quoi on a assisté, c'est circonscription par circonscription, le retrait du jeu d'un certain nombre d'électeurs du camp qui n'était plus présent", estime le politiste Vincent Tiberj.


"Et dans une élection avec une aussi faible participation, ces effets de mobilisation différentielle ont eu un impact majeur sur le résultat", ajoute le professeur de Sciences Po Bordeaux.


"L'abstention peut en partie s'expliquer par le fait que de nombreux électeurs ne se sentent pas représentés dans les circonscriptions au second tour, et peuvent se sentir éloignés des candidats qui restent", confirme sur Twitter le sondeur Bruno Jeanbart (OpinionWay).


Pour Vincent Tiberj, "la stratégie de diabolisation de la Nupes par le président de la République et son gouvernement" a également joué un rôle en "rendant plus difficile les reports de voix d'Ensemble vers la Nupes, mais aussi de la Nupes vers Ensemble! pour faire barrage au RN".


Les jeunes et les classes populaires


A cette abstention politique vient s'ajouter la "traditionnelle" abstention sociologique, celle qui concerne surtout les jeunes et les classes populaires, plus éloignés de la politique.


Selon un sondage Ipsos Sopra Steria sur le profil des abstentionnistes, 71% des 18-24 ans, et 66% des 25-34 ans ont boudé dimanche les urnes, contre seulement 42% des 60-69 ans et 34% des plus de 70 ans.


Et 67% des ouvriers et 64% des employés se sont abstenus, contre 54% des cadres.


Mais attention là aussi aux généralisations hâtives. "Les bases populaires du RN, c'est des gens qui, a priori, sont plus éloignés du vote mais un certain nombre d'entre eux se sont quand même déplacés et ils ont bénéficié de l'érosion du front républicain", fait remarquer Vincent Tiberj.


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[ANALYSE] Pour la macronie, le scénario du pire

En n'obtenant dimanche soir qu'une petite majorité relative des sièges à l'Assemblée nationale (210 à 260 sièges selon les instituts de sondage), la macronie est confrontée à un scénario catastrophe, contrainte de rechercher en permanence des alliances lors de la législature qui s'ouvre.


Loin de la majorité absolue (289 sièges) que certains proches d'Emmanuel Macron espéraient toujours obtenir ces derniers jours, La République en marche et ses alliés MoDem et Horizons ont enregistré une contre-performance inédite : la plus petite majorité de la Ve République, si faible qu'elle ouvre des questionnements institutionnels.


Comment, avec environ 220 députés, Emmanuel Macron peut-il espérer faire voter les réformes de son programme présidentiel?


La lame de fond a même failli emporter sa Première ministre, Elisabeth Borne, mal élue dans le Calvados en recueillant 52,46% des suffrages dimanche soir.


Est-elle sur la sellette? Personne, dans la majorité, n'imaginait son départ avant dimanche soir, tant la symbolique d'une cheffe du gouvernement débarquée à peine un mois après sa nomination semblait désastreuse auprès de l'opinion.


Le gouvernement est déjà promis à un remaniement : certains de ses membres, candidats malheureux dimanche, sont démissionnaires d'office selon une règle tacite imposée par l'Élysée, à l'image de la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon et de la secrétaire d'État chargée de la Mer, Justine Bénin, toutes deux battues.


Le président sortant de l'Assemblée, Richard Ferrand, est aussi battu, tout comme Christophe Castaner, le président sortant du groupe LREM.


Les membres du gouvernement Olivier Dussopt, Damien Abad, Marc Fesneau, Gérald Darmanin et Franck Riester ont en revanche été réélus députés.


L'enjeu pour la macronie est désormais de constituer une équipe gouvernementale capable de remporter un vote de confiance devant la nouvelle Assemblée. "On composera avec tous ceux qui veulent faire avancer le pays", a déjà commenté la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.


Les seuls élus divers gauche, divers centre et divers droite, même avec l'appui de parlementaires UDI, ne pourraient permettre d'atteindre le seuil des 289, laissant entrevoir une négociation à venir avec Les Républicains, qui se rêvent faiseurs de roi. A moins que la coalition de gauche (Nupes) n'explose prématurément, qui pourrait conduire des élus du Parti socialiste à participer à une nouvelle majorité - un scénario toutefois jugé fort improbable en l'état.


La nouvelle Assemblée nationale s'annonce difficilement gérable, avec un cartel des gauches et le Rassemblement national qui, à eux deux, pourraient représenter la moitié de l'Hémicycle. Et donc voter une motion de censure qui obligerait à la démission du gouvernement.


Loin de la majorité relative de Michel Rocard de 1988 (275 députés), qui était parvenue à faire voter ses textes grâce à l'appoint de députés centristes ou ultra-marins, quitte à recourir à l'article 49.3, la nouvelle majorité étriquée de la macronie devra rivaliser d'ingéniosité et de conviction pour espérer faire voter ses textes.


A défaut, il reste à Emmanuel Macron une dernière arme, hautement risquée : la dissolution de l'Assemblée nationale, prérogative que lui garantit l'article 12 de la Constitution.


Archives : assemblée nationale à Paris
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Synthèse de la situation à 21h10

  • Camouflet pour le camp présidentiel

La coalition macroniste Ensemble! a largement perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale aux législatives, face à et à une très forte percée du Rassemblement national, selon les premières estimations des sondeurs.


Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons) recueille de 200 à 260 sièges



  • L'alliance de gauche Nupes frappe fort

L'alliance de la gauche unie Nupes devient la principale force d'opposition.


Elle obtiendrait de 150 à 198 sièges



  • Percée historique du Rassemblement national

Le Rassemblement national a réussi une percée historique en obtenant un groupe très important. Le RN qui a salué un "tsunami", n'avait jamais été en mesure jusqu'alors de constituer un groupe à l'Assemblée nationale, à l'exception de celui obtenu en 1986 à la faveur d'une élection à la proportionnelle (35 députés).


Le RN obtiendrait de 60 à 102 sièges.



  • L'abstention, toujours

Ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français.


Le taux d'abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les instituts de sondage. Elle n'atteindra toutefois pas le record du second tour de 2017 (57,36%).
 


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Marine Le Pen confortablement réélue

Le leader du parti d’extrême droite Rassemblement national Marine Le Pen, a été réélue dans sa circonscription à Hénin-Beaumont.
Elle a obtenu plus de 63% des voix, contre 36% pour son adversaire Marine Tondelier (Nupes).



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La Première ministre Elisabeth Borne élue

Élisabeth Borne a été élue députée avec 52,46% des voix face à Noé Gauchard (Nupes) 47,54%


Elle était candidate dans la sixième circonscription du Calvados.



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Réaction de Marine Le Pen

La leader du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a été la première à réagir. 


Elle s'est vivement réjoui du score réalisé par son parti.


L'ex-candidate à la présidentielle dit avoir "atteint trois objectifs :


- faire d'Emmanuel Macron un président minoritaire


- poursuivre la recomposition politique indispensable


- constituer un groupe d'opposition puissant"


Elle s'est engagée à incarner "une opposition ferme, sans connivence, mais responsable".


"Notre seule et unique boussole est la France et l'intérêt du peuple français", a-t-elle conclu.



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Réaction de Jean-Luc Mélenchon

Le leader de La France Insoumise a estimé que ce scrutin marquait un "échec de la Macronie".


"Le macronisme a plongé le pays dans une impasse", a lancé l'initiateur de l'alliance de gauche


Jean-Luc Mélenchon s'est réjoui de la défaite de plusieurs figures du camp présidentiel.


Il a appelé ses partisans à "continuer le combat", en s'appuyant sur la Nupes.


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Comme un symbole du désaveu pour le camp présidentiel : la défaite du président de l'Assemblée.


Richard Ferrand (LREM) est battu dans sa 6e circonscription du Finistère.


Il a pris "acte" de sa défaite.


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La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, battue par le RN (entourage)

La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a été battue par sa rivale RN Christine Engrand dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, a indiqué son entourage à l'AFP. 


La ministre, qui devra quitter le gouvernement selon une règle tacite réaffirmée par l'Élysée, a été distanciée de 56 voix par Christine Engrand, 67 ans, directrice commerciale d'un organisme de formation, a précisé son entourage.


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Le président par interim du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a salué un "tsunami" pour son parti qui aurait entre 80 et 100 députés selon les estimations.


"C'est une vague bleue marine partout dans le pays. L'enseignement de ce soir, c'est que le peuple français a fait d'Emmanuel Macron un président minoritaire", s'est -il réjoui sur TFI.


Jordan Bardella, le 25/02/2022 à Reims. (AP Photo/Michel Euler)
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Et l'abstention !

Le taux d'abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les instituts de sondage. 


Elle n'atteindra toutefois pas le record du second tour de 2017 (57,36%).



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Le sort des ministres

L'un des enjeux du scrutin est le nombre de ministres qui, parmi les 15 se présentant, devront quitter le gouvernement s'ils sont battus.


Candidate dans le Calvados, la Première ministre Elisabeth Borne serait sortie gagnante de son baptême du feu électoral mais avec le score serré de 53% contre 47% à son jeune adversaire de gauche selon les estimations.


En revanche, la secrétaire d'Etat à la Mer Justine Benin a été battue en Guadeloupe.


D'autres ministres sont menacés, notamment Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l'Essonne, comme pour le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l'Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.


La situation pourrait également être compliquée pour deux figures de la macronie : Richard Ferrand, le président de l'Assemblée, et pour Christophe Castaner, le patron des députés Marcheurs, dans son fief des Alpes-de-Haute-Provence.


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La situation à 20h20

  • Une victoire au goût de défaite pour le camp présidentiel

Le camp Macron arrive certes en tête au second tour des élections législatives mais très loin de la majorité absolue face à la forte percée de la gauche unie et aussi du Rassemblement national, selon les estimations.


S'ils sont confirmés, ces résultats inédits sous la Ve République posent la question de la capacité d'Emmanuel Macron à pouvoir gouverner le pays et faire voter les réformes promises.


Deux mois après sa réélection, le chef de l'Etat qui avait exhorté plusieurs fois les Français à lui donner "une majorité forte et claire" n'a pas été entendu. Ces scores interrogent aussi sur la poursuite du bail d'Elisabeth Borne à Matignon: à la recherche d'alliés, M. Macron devra-t-il recomposer du sol au plafond son gouvernement ?


Selon les premières estimations, la coalition présidentielle Ensemble!(LREM, MoDem, Agir et Horizons) obtient entre 210 et 240 sièges selon Harris Interactive-Toluna, 210 à 250 sièges selon l'Ifop-Fiducial, 224 selon Ipsos Sopra Steria, 200 à 260 selon Opinionway. Elle serait ainsi loin de son objectif d'atteindre la majorité absolue de 289 députés sur 577, contrairement à 2017, ce qui lui avait permis d'avoir la haute main au Palais Bourbon durant cinq ans.


  • Une gauche unie puissante

La gauche unie (LFI, PS, EELV et PCF)  devient la première force d'opposition avec de 150 à 203 députés, selon différents instituts de sondage, 149 selon Ipsos.


Au premier tour, la majorité sortante était arrivée au coude-à-coude - autour de 26% des voix - avec l'alliance de gauche. 


  • Le Rassemblement National en force

La majorité devra aussi composer avec un Rassemblement national renforcé qui, avec de 67 à 100 sièges selon les estimations, constitue la grande surprise de ce deuxième tour, après une campagne en retrait, effacée par le duel entre le camp Macron et la gauche.


Conséquence, le RN sera en mesure de former facilement un groupe parlementaire, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole. 


Le parti de Marine Le Pen, réélue dans le Pas-de-Calais, n'y était parvenu qu'une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.


  • Les Républicains sous perfusion

Les Républicains et ses alliés de l'UDI , qui représentaient la deuxième force dans l'Assemblée sortante, sont crédités de 30 à 80 députés seulement, selon les différents instituts.


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La poussée du Rassemblement national, un "tsunami"

Le Rassemblement national a réussi une percée historique aux élections législatives en obtenant un groupe très important de 60 à 100 députés, selon les estimations de cinq instituts de sondage.


Il n'avait jamais été en mesure jusqu'alors de constituer un groupe à l'Assemblée nationale, à l'exception de celui obtenu en 1986 à la faveur d'une élection à la proportionnelle (35 députés).


Dans une première réaction, le RN se félicite d'un "tsunami".


Marine Le Pen, leader du Rassemblement National, le 19/06/2022
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Le score du groupe Ensemble! (camp présidentiel)

La coalition macroniste Ensemble! a largement perdu la majorité absolue de 289 sièges à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour des législatives, face à l'alliance de la gauche unie Nupes qui devient la principale opposition et à une très forte percée du Rassemblement national, selon les premières estimations des sondeurs.


Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons) recueille de 200 à 260 sièges, la Nupes de 150 à 200 sièges, le RN de 60 à 102 sièges et la droite LR/UDI 45 à 80 sièges, selon les estimations de cinq instituts de sondages (Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP/MCD, Ifop pour TF1/LCI, Harris pour M6/RTL, OpinionWay pour CNews/Europe1 et Elabe pour BFMTV/L'Express/RMC).


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Désaveu pour le camp du président Macron, qui arrive en tête mais perd la majorité absolue (estimations)

  • Le camp présidentiel obtiendrait entre 215 et 230 sièges sur 577, loin de la majorité absolue (estimations).
  • L'alliance de gauche Nupes frappe fort, obtenant plus de 150 sièges sur 577, devenant le principal groupe d'opposition (estimations).
  • Le Rassemblement national réalise une forte percée, obtenant plus de 80 sièges sur 577 (estimations).
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La France vue par la presse étrangère


A quelques minutes des premières estimations des législatives, un clin d’œil à notre confrère Courrier International qui consacré son dernier numéro à la France.


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L'analyse d'Euronews après le 1er tour

En attendant les premières estimations, prévues à partir de 20h (heure de Bruxelles), retour les gagnants et les perdants du 1er tour.



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Rappel des résultats du 1er tour

Au premier tour, la majorité sortante, qui se présente sous l'étiquette Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), est arrivée au coude à coude - autour de 26% des voix - avec l'alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF). 


Le RN de Marine Le Pen a totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu'en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l'UDI tombés à 11,3%.


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Un scrutin, plusieurs incertitudes

Les incertitudes pour ce second tour sont nombreuses :


1/ quel score pour la gauche? Si la coalition présidentielle l'emporte, sa majorité sera-t-elle absolue - il faut 289 députés sur 577 - ou relative, comme ne l'excluent pas les sondages?


2/ Combien de sièges la Nupes va-t-elle emporter et quelle sera sa capacité à peser sur les choix du président de la République ?


3/ Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont-ils encore en capacité de peser à l'Assemblée, même si certains les voient en position charnière dans le cas d'une majorité relative du camp présidentiel qui devrait alors faire appel à la droite pour voter ses textes.


4/ Le Rassemblement national obtiendra-t-il un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole. Le parti d'extrême droite n'y est parvenu qu'une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.


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Le dépouillement des votes

Comment se déroule le dépouillement d'un scrutin ?
Eléments de réponse avec ces infos du Ministère de l'Intérieur :


Le dépouillement commence dès la clôture du scrutin. Il est effectué par les scrutateurs aux tables de dépouillement, en présence des délégués des candidats et des électeurs, et sous la surveillance des membres du bureau.


Opération de décompte des bulletins, dans un bureau de vote près de Strasbourg, le 19/06/2022. (AP Photo/Jean-Francois Badias)

Il se décompose en plusieurs étapes :


  • Les membres du bureau dénombrent les émargements. L'urne est ouverte, le nombre d'enveloppes, ainsi que de bulletins sans enveloppe, est vérifié : il doit être conforme aux émargements. Dans le cas contraire, il en est fait mention au procès-verbal.
  • Les enveloppes contenant les bulletins sont regroupées par paquet de 100. Elles sont introduites dans des enveloppes prévues à cet effet (enveloppes de centaine). Ces enveloppes sont cachetées. Le président du bureau et au moins deux assesseurs représentant les listes ou les candidats, les signent. Le dernier paquet d'enveloppes, qui compte moins de 100 bulletins, est également introduit dans une enveloppe de centaine sur laquelle est indiqué le nombre d'enveloppes contenues. Cette mise sous enveloppe ne s'effectue pas lorsque moins de 100 électeurs ont voté dans le bureau de vote.
  • Les enveloppes de centaine sont réparties entre les tables de dépouillement et ouvertes par les scrutateurs.
  • Un scrutateur ouvre les enveloppes de vote une à une, déplie le bulletin et le passe à un autre scrutateur qui le lit à voix haute et intelligible. Les noms portés sur les bulletins sont relevés sur des feuilles préparées à cet effet et par au moins deux scrutateurs. Toute autre procédure peut entraîner l'annulation de l'élection.
  • Puis les scrutateurs signent les feuilles de pointage et les remettent au bureau, ainsi que les bulletins et enveloppes dont la validité leur a paru douteuse ou a été contestée par des électeurs ou des délégués des candidats. C'est le bureau qui décidera alors de la validité d'un bulletin ou d'une enveloppe.
  • Le bureau arrête alors le nombre de suffrages exprimés , le nombre des suffrages blancs et nuls et le nombre de suffrages obtenus par chaque candidat ou chaque liste.

Source : ministère français de l'Intérieur



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Scènes de vote en photos



A l'entrée d'un bureau de vote à Strasbourg, dans l'est de la France, le 19/06/2022. (AP Photo/Jean-Francois Badias)
Dans un bureau de vote à Neuilly-sur-Seine, près de Paris, le 19/06/2022. (AP Photo/Thomas Padilla)
Dans un bureau de vote à Lyon, le 19/06/2022. (AP Photo/Laurent Cipriani)
Dans un bureau de vote à Strasbourg, le 19/06/2022 (AP Photo/Jean-Francois Badias)
Dans un bureau de vote à Souraïde (Pyrénées-Atlantiques), 19/06/2022. (AP Photo/Bob Edme)
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Résultats en outremer


GUADELOUPE


La Guadeloupe reste à gauche: la seule candidate macroniste de l'élection, la secrétaire d'Etat à la Mer et députée sortante Justine Bénin a été battue, tandis que trois députés élus sur quatre étaient soutenus par la Nupes. L'abstention a de nouveau été très forte avec moins de 28,23% de participation.


Dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LREM et soutenu par LFI pour le deuxième tour, non sans provoquer des remous au sein du parti, a été élu avec 74,04% des suffrages.


Dans la deuxième circonscription, Christian Baptiste, candidat de la Nupes, a été élu avec 58,65% des suffrages face à la députée sortante Justine Bénin récemment nommée secrétaire d'Etat à la Mer.


Dans la troisième circonscription, le candidat du RN Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député alors que c'est dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70%) lors du deuxième tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (SE), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement lors de ce second tour (52,12% des voix).


Dans la quatrième circonscription, sans suspense, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu avec 100% des suffrages exprimés. Il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard.




MARTINIQUE


Jiovanny William, Marcellin Nadeau et Johnny Hajjar, soutenus par LFI, découvriront pour la première fois de leur carrière politique les bancs de l'Assemblée nationale. Ils ont été élus respectivement dans la première (Centre), deuxième (Nord) et troisième circonscription (Fort-de-France) de la Martinique. Jean-Philippe Nilor a été élu pour la troisième fois consécutive dans la quatrième circonscription (Sud). Il a largement battu son prédécesseur et ancien mentor Alfred Marie-Jeanne.


La formation politique de l'ancien président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, le Gran Sanblé, a d'ailleurs été battue dans toutes les circonscriptions de l'île alors qu'elle avait réussi à qualifier ses quatre candidats au second tour des législatives.


Plus élevée qu'au premier tour, la participation est demeurée très faible puisque tout juste un quart des électeurs se sont rendus aux urnes (25,71%, en hausse 4 points par rapport au premier tour).



GUYANE


Les électeurs guyanais ont choisi le renouvellement. Dans la première circonscription, qui compte la préfecture Cayenne, c'est Jean-Victor Castor qui endosse le costume de député. Ce militant du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) l'emporte sur Yvane Goua qui était soutenue par LFI dans cette circonscription laissée vacante par le député divers gauche Gabriel Serville élu  la tête de la collectivité territoriale de Guyane (CTG).


Dans la deuxième circonscription, Lénaïck Adam, qui était soutenu par la majorité présidentielle, est délogé de son siège de député par Davy Rimane. Le syndicaliste, soutenu par LFI, engrange 54,12% des suffrages exprimés.


Lors du second tour, l'abstention a reculé dans les deux circonscriptions.



ST-PIERRE ET MIQUELON


Après un duel serré, l'ancien président de la collectivité territoriale (2017-2020) Stéphane Lenormand (AD, divers droite) a été élu député de ce territoire à l'unique circonscription, avec 50,36% des suffrages, face à Olivier Gaston. Seules 19 voix séparent les deux candidats et 186 bulletins nuls ont été enregistrés.


Le taux de participation global pour ce second tour des législatives à Saint-Pierre et Miquelon est de 55,95%, en légère hausse par rapport au premier tour (53,45%) mais en dessous des 75,35% atteint lors du second tour en 2017. 



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Si vous ne vous souvenez plus bien ce qui s'était passé dimanche dernier pour le premier tour, voici un petite session de rattrapage  :


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Taux de participation : à quoi faut-il s'attendre, au final ?


Les différents instituts de sondage se plient à l'exercice des projections, estimant autour de 46% le taux de participation, soit une abstention autour de 54%.



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38,11% de participation à 17H00, en baisse par rapport au 1er tour


La participation au second tour des élections législatives atteignait 38,11% à 17h00 en métropole, selon le ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse de 1,31% par rapport au premier tour, il y a une semaine, où elle s'établissait à 39,42 %.


Elle est en revanche en hausse par rapport au second tour des législatives de 2017 où elle atteignait 35,33% à la même heure.


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Rappel des infos disponibles à 17h.


- Les bureaux de vote en métropole ont ouvert ce matin à 8h et ferment à 18h (20h dans les grandes villes).


- La participation à ce second tour semblait en légère hausse à midi par rapport au premier tour il y a une semaine. Il s'élevait à 18,99% à 12H00 selon le ministère de l'Intérieur, en très légère progression (0,56%) par rapport au premier tour il y a une semaine mais aussi par rapport au second tour en 2017, où elle atteignait 17,75%.


- Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron accompagné de son épouse Brigitte, a voté au Touquet vers 13H00 dans son bureau de vote habituel.


Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron arrivant à leur bureau de vote au Touquet (nord de la France), le 19/06/2022. (AP Photo/Michel Spingler, Pool)

- Le chef de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a glissé un bulletin dans l'urne à Marseille.


Le chef de la France Inoumise et chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, le 19/06/2022 CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

- La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a voté dans son fief de Hénin-Beaumont. 


Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (RN) à Henin-Beaumont (nord de la France), le 19/06/2022 Denis Charlet / AFP

 
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Bonjour,
Bienvenue dans ce fil direct consacré aux élections législatives en France.
Toute la soirée, nous suivrons :
- les résultats au niveau national et local
- les réactions des dirigeants politiques
- les analyses des experts


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