Le parti post-fasciste de Giorgia Meloni est arrivé en tête des législatives italiennes. C'est une victoire historique pour l'extrême-droite dans la péninsule. Retrouvez ici les premières tendances, les réactions et les analyses.
Ce qu'il faut retenir des législatives en Italie
- Le parti post-fasciste Fratelli d'Italia est devenu le premier parti du pays. La leader de ce parti, Giorgia Meloni, est donc bien placée pour devenir la prochaine cheffe du gouvernement.
- La coalition de droite/extrême-droite avec Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, La Ligue de Matteo Salvini et donc Fratelli d'Italia de Georgia Meloni récolterait jusqu'à 47% des suffrages, et devrait s'assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.
- La gauche emmenée par Enrico Letta (Parti démocrate) n'a pas fait mieux que 17 et 21%.
- Le taux de participation s'élève à à 64%. C'est 10 points de moins qu'en 2018.
C'est la fin de ce fil live consacré aux législatives italiennes.
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Nous reviendrons sur le sujet avec d'autres résultats et d'autres commentaires, ce lundi matin.
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Résumé de la situation à 01h00
L'extrême droite fait une nouvelle percée en Europe avec la victoire de Giorgia Meloni aux législatives, où pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste est aux portes du pouvoir.
En restant dans l'opposition à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les législatives de 2018, Fratelli d'Italia (FdI) s'est imposé comme la principale alternative, passant de 4,3% à environ un quart des voix, selon les premiers sondages de sortie des urnes, devenant ainsi le premier parti du pays.
La coalition qu'elle forme avec l'autre parti eurosceptique d'extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolterait jusqu'à 47% des suffrages.

Et avec le jeu complexe du système électoral, elle devrait s'assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.
Si ces résultats se confirmaient, FdI et la Ligue remporteraient ensemble "le pourcentage le plus élevé de votes jamais enregistré par des partis d'extrême droite dans l'histoire de l'Europe occidentale de 1945 à aujourd'hui", a relevé le Centre italien d'Etudes électorales (CISE).
La formation fondée fin 2012 par Giorgia Meloni avec des dissidents du berlusconisme devance le Parti démocrate (PD) d'Enrico Letta, qui n'a pas réussi à susciter un vote utile pour faire barrage à l'extrême droite et ne recueille qu'entre 17 et 21%.
Le taux de participation à la clôture des urnes chute à 64,07%, contre 73,86% en 2018.
"Transformer son succès électoral en leadership de gouvernement"
Pour Mme Meloni, "le défi sera de transformer son succès électoral en leadership de gouvernement qui puisse s'inscrire dans la durée, c'est cela la grande inconnue", a estimé dimanche soir Lorenzo De Sio, professeur de sciences politiques à l'université Luiss de Rome.
Mme Meloni, sans expérience gouvernementale à part un passage éphémère au ministère de la jeunesse (2008-2011), aura fort à faire pour gérer ses encombrants alliés, bien plus expérimentés : Silvio Berlusconi a été plusieurs fois chef de gouvernement et Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre.
Que va-t-il se passer maintenant ?
A l'issue de la victoire de la coalition d'extrême droite emmenée par Giorgia Meloni aux législatives, un nouveau gouvernement sera nommé, mais en Italie le chemin entre les deux peut s'avérer tortueux et traîner en longueur.
Dans le passé, ce processus a pris entre un peu moins de quatre et douze semaines. En général, plus le résultat du scrutin est clair plus le délai est court, même si certaines étapes sont incompressibles.
Il est acquis que l'Italie sera représentée par le Premier ministre démissionnaire Mario Draghi lors du sommet informel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE à Prague le 7 octobre.
Voici les prochaines étapes du processus politique en Italie après les législatives:
- Résultats officiels
Le ministère de l'Intérieur publie sur son site les résultats officiels du dépouillement des bulletins de vote au fur et à mesure qu'ils arrivent et le résultat définitif ou presque devrait être connu lundi dans la journée.
- Les élus se réunissent
Les nouveaux élus du Sénat et de la Chambre des députés doivent, selon la Constitution, se réunir dans un délai de 20 jours après la tenue des élections, soit le 15 octobre au plus tard.
Lors de leur première réunion plénière, ils doivent élire leurs présidents respectifs et ce n'est qu'à ce moment que commence le processus de nomination du gouvernement.
- Le président entame les consultations
En Italie, la tradition politique veut que le président de la République entame les consultations sur la nomination du nouveau chef du gouvernement par les présidents des deux chambres, suivis par les chefs des principaux partis et éventuellement les chefs des groupes parlementaires.
Si le résultat du scrutin est clair, ces consultations sont brèves - deux jours environ -, mais s'il ne l'est pas elles peuvent durer jusqu'à une semaine, après quoi le chef d'Etat donne mandat à une personnalité pour former un nouveau gouvernement.
Cette dernière accepte le mandat "avec réserve", entame les négociations avec ses alliés concernant les postes ministériels et le programme. A l'issue de ces négociations, si tout va bien, le candidat pressenti se rend chez le président et "lève sa réserve".
- Finalement le gouvernement
Le nouveau gouvernement est alors annoncé dans la foulée et prête serment devant le président de la République le jour même ou le lendemain au plus tard, après quoi il se rend à Palazzo Chigi, siège de l'exécutif, pour la passation de pouvoirs avec le gouvernement sortant.

Attention : 2 records ont été enregistrés dans l'Histoire récente :
le + rapide : Silvio Berlusconi n'a eu besoin que de 24 jours en 2008 pour emménager à Palazzo Chigi
le + lent : il a fallu pas moins de 89 jours à Giuseppe Conte en 2018 pour réaliser le même parcours.
Au QG de Giorgia Meloni

Estimations des résultats à la Chambre basse (en sièges)
La chaîne de télé italienne RAI a également mis à jour ses projections sur les résultats de la Chambre basse.
- La coalition de droite décrocherait entre 227 et 257 sièges (sur 400)
- La coalition de gauche obtiendrait entre 78 et 98 sièges (sur 400)
- Le mouvement 5 étoiles aurait obtenu entre 36 et 56 sièges (sur 400)
L'Italie après la Suède
Ce séisme politique survenu en Italie intervient deux semaines après celui qui, en Suède, a vu la victoire d'un bloc conservateur comprenant les Démocrates de Suède (SD), parti issu de la mouvance néonazie qui a réalisé une forte percée, devenant la première formation de droite du pays nordique. SD et FdI font partie du même groupe au Parlement européen.
Opérations de comptage en cours

Qui est vraiment Giorgia Meloni ?
- Romaine de 45 ans
- Dans sa jeunesse, elle disait admirer Benito Mussolini, dictateur italien.
- En quelques années, elle est parvenue à dédiaboliser son image
- Son tour ce force, c'est d'avoir rassemblé sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l'incurie des services publics.
Son portrait ici :
#ElectionsItalie
A retenir à minuit
* L'extrême droite fait une nouvelle percée en Europe avec la victoire de Giorgia Meloni aux législatives en Italie,
* Pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste pourrait gouverner l'Italie.
* Fratelli d'Italia (FdI) est devenu le premier parti du pays.
* La coalition formée par Fratelli d'Italia, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, raflerait jusqu'à 47% des suffrages et devrait s'assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.

Pour aller plus loin
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