Des milliers de personnes ont pris d'assaut samedi la résidence du président Gotabaya Rajapaksa qui a réussi à prendre fuite et à être placé "en lieu sûr".
Des images qui feront date dans l'histoire du Sri Lanka. Des milliers de personnes ont pris d'assaut samedi la résidence du président Gotabaya Rajapaksa qui a réussi à prendre fuite et à être placé "en lieu sûr".
Le palais présidentiel envahi
Sur les images, relayées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir les manifestants déambuler dans les couloirs du palais présidentiel à Colombo, se prendre en photos dans une chambre et se baigner dans la piscine de la résidence.
Démission le 13 juillet
Les protestataires réclament avec un insistance le départ du chef de l’État qu'ils accusent de "mauvaise gestion" dans un contexte de profonde crise économique renforcée par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation
"Je ne me trompe pas en disant que nous avons gagné la lutte aujourd'hui", dit ce manifestant. "Nous nous sommes réunis en laissant de côté toutes les différences et nous avons encerclé la maison du président. Et nous attendons une déclaration de monsieur Gotabaya Rajapaksa pour dire qu'il a démissionné."
Une déclaration qui a fini par arriver. Le président du Parlement a annoncé que le chef de l’État avait pris la décision de démissionner, dans trois jours, le 13 juillet afin d'assurer une transition pacifique.
Également visé par les manifestants, le Premier ministre dont la résidence a été incendiée après ce dernier a proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Profonde crise économique
Cette colère populaire s'exprime alors que les Sri Lankais subissent l'inflation, de graves pénuries, notamment alimentaires. Beaucoup ne mangent pas à leur faim. Les Nations unies estiment qu'environ 80% de la population est contrainte de sauter des repas.
Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l'Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat djihadiste en 2019 et à la pandémie de Covid-19.
La crise, sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques, dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.
Le pays négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), susceptible d'imposer des hausses d'impôts.