Espagne: une loi pour la mémoire des victimes du franquisme

Le parlement espagnol, le 14 juillet 2022
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Par Euronews
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Le projet de loi vise à réhabiliter la mémoire des victimes du franquisme, en les exhumant des fosses communes.

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Tourner définitivement la page du franquisme, et rendre justice à ses victimes. Les députés espagnols ont voté ce jeudi 14 juillet en première lecture un projet de loi de "Mémoire Démocratique"...  Il s'agit à la fois de solder symboliquement la dette avec le passé, et d'aider les familles victimes du franquisme à retrouver leurs ancêtres disparus pendant la dictature.

"L’Histoire ne peut pas se construire sur la base de l’oubli et du silence des vaincus de la Guerre civile", a dit le Premier Ministre Pedro Sánchez mardi 12 juillet.

Plus de 100.000 disparus

Le texte prévoit que la recherche des victimes disparues de la Guerre civile et de la dictature deviendra pour la première fois une "responsabilité d’État". Le gouvernement souhaite débloquer des subventions publiques pour aider les familles des victimes de représailles à rechercher plus de 100.000 disparus civils, enterrés dans 3.000 fosses communes durant la guerre civile de 1936 à 1939. Des corps qui pourront enfin être exhumés, et identifiés grâce à la création d'une banque ADN. 

Devant le Parlement, le ministre de la Présidence, des Relations avec les Cortes et de la Mémoire démocratique Felix Bolaños a déclaré: "l’État reconnaît qu’avec de la mise en œuvre de cette loi, les restes des victimes de la guerre civile doivent être récupérés. Qui est capable de refuser aux victimes le droit de récupérer les restes de leurs proches ? Qui? Eh bien, c’est ce que la loi établit."

Une loi controversée

La loi suscite beaucoup de tensions au parlement. Le parti d'extrême droite VOX est opposé à son adoption. L'opposition de centre-droite, ralliée sous le Parti Populaire, a quant à elle critiqué l’alliance du gouvernement avec les Indépendantistes basques pour obtenir le nombre de voix requis… Selon elle, ceux-ci auraient pourtant refusé de condamner les actes terroristes de l’ETA. Le député Jaime Miguel Mateu Istúriz a rappelé: "On ne peut pas permettre aux figures de proue du terrorisme de légiférer, et pire encore, d’écrire l’histoire de leurs victimes, c’est totalement indécent."

Plus de 45 ans après la mort du dictateur, la société civile reste divisée. Un argument utilisé par l’extrême droite, qui joue sur une nostalgie ambiguë entre franquisme et traditionalisme. Les Indépendantistes catalans quant à eux, jugent le projet de loi « insuffisant ».

L'adoption définitive de ce projet de loi est prévue à la rentrée.

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