Le président ukrainien a affirmé que son armée avait "libéré" la ville stratégique d'Izioum, à la faveur d'une contre-offensive qui a enfoncé les lignes russes dans la région. Les habitants des villages libérés témoignent de leur quotidien sous occupation russe.
Fort de leurs récentes victoires leur permettant de gagner 3 000 km², le président ukrainien a annoncé avoir «libéré» la ville stratégique d’Izioum dans l’Est du pays, où Kiev mène une contre-offensive qui a enfoncé les lignes russes.
Dans son allocution quotidienne au 200e jour du conflit, Volodymyr Zelensky a remercié les militaires ukrainiens qui "ont libéré des centaines de nos villes et villages dont les plus récents sont Balakliïa, Izioum et Koupiansk".
Des centaines de civils qui ont passé des mois sous occupation russe retrouvent leur liberté. Petit à petit, les langues se délient, et laisse place à des témoignages glaçants…
A Zaliznytchne, un petit village près de Zaporijjia, les habitants racontent avoir vécu "des choses similaires à celles de leur grands-parents pendant la Seconde Guerre mondiale". Des passages à tabac, des destructions, des pillages, et la peur constante d’être tué. L’arrivée des soldats ukrainiens dans la ville a donc été pour eux un soulagement.
"Je n'arrive toujours pas à croire qu'ils soient partis, et que nous soyons libérés", raconte Vasyl. Un peu plus loin, Maria Hryhorora, raconte être encore hantée par les scènes de violence: "J'avais peur, très peur. L'image de mares de sang est toujours devant mes yeux – des mares de sang énormes."
Les troupes russes ont quitté le village dimanche, après la contre-offensive lancée par Kyiv. Dmytro Hrushchenko, qui habite non loin de la route principale, a été surpris par leur départ précipité: "les Russes étaient encore ici ce matin. Puis à midi, ils ont soudainement commencé à crier et à s'enfuir, montant dans les chars et les véhicules blindés."
Zaliznytchne est à présent libre, mais pratiquement détruit, et sans eau ni électricité… Avec l'arrivée imminente de l'automne, les habitants sont confrontés à un autre choix difficile: rester ici, et vivre dans le froid, ou tout quitter pour un avenir incertain.