Alors que la crise énergétique est un thème de campagne pour les législatives de ce dimanche en Italie, un projet de terminal de regazéification est loin de faire l'unanimité dans la petite ville de Piombino où l'on craint son impact sur l'environnement.
Alors que la crise énergétique est un sujet central de la campagne des législatives de ce dimanche en Italie, un projet de terminal flottant d'importation de gaz naturel liquéfié qui pourrait être mis en service dans la petite ville de Piombino en Toscane fait débat.
La moitié de ses habitants dont son maire s'y oppose. "On estime que la localisation de ce terminal flottant dans un port aussi petit n'est absolument pas approprié," précise Francesco Ferrari, maire de Piombino. "Il aura des répercussions négatives, surtout d'un point de vue économique, pour une ville qui essaie de se relancer," estime-t-il avant d'ajouter : "C'est un choix qui entraînerait un manque de stabilité et qui aurait un impact sur l'environnement local."
Une évaluation de tous les risques ?
Si le gouvernement Draghi estime que ce type d'équipements aiderait à combler un déficit d'importations de gaz russe, Maria Cristina et Ugo eux ne veulent pas en entendre parler. Ces habitants de Piombino estiment que l'ensemble des risques liés ne sera pas pris en compte. Ugo nous montre dans le port de la ville, un bateau blanc et bleu le long d'un quai, emplacement où stationnerait le navire de regazéification. Il craint que les ferries entrants et sortants du port ne le percutent.
"Dans une ville voisine en Toscane," fait remarquer Maria Cristina, "un terminal flottant de ce type a été mis en service et autour, ils ont établi une zone de 3 km où il est interdit d'aller. Si l'on applique ici ces mêmes 3 km, la zone intégrerait toute la ville de Piombino," prévient-elle. Mais depuis, la législation en la matière a changé.
Crainte pour la faune
Du côté des pêcheurs locaux, on s'inquiète aussi de l'impact du futur terminal sur la faune.
"Ce que l'on craint, c'est qu'un jour, on finisse par être discriminés," indique Davide Scotto, "que l'on nous dise que notre poisson n'est plus de la même qualité du fait de la proximité du navire de regazéification. C'est ce qui nous préoccupe le plus pour nous qui travaillons dans le secteur," insiste-t-il.
Décision en suspens
La décision finale sur la poursuite ou non du projet sera prise à Florence. Mario Draghi a nommé le gouverneur de la région de la Toscane Eugenio Giani, nouveau commissaire spécial du terminal. C'est lui qui sera en charge d'autoriser sa construction et la création des infrastructures liées au site.
"D'un côté, si le niveau global d'autosuffisance énergétique ne nous permet pas d'avoir un approvisionnement sûr, alors nous compromettrions la sécurité nationale, les entreprises seraient obligées d'arrêter de travailler et notre vie collective en serait affectée," avertit Eugenio Giani.
"De l'autre, c'est une opportunité pour Piombino," assure-t-il. "Pendant une période de trois ans," poursuit-il, "la ville peut bénéficier d'une aide de l'État pour résoudre les problèmes environnementaux causés par les activités sidérurgiques."
Mais le gouvernement qui sera nommé à l'issue des législatives de ce dimanche aura aussi son mot à dire sur ce type de projets.