France : vive polémique après des propos à teneur raciste à l'Assemblée nationale

Intérieur de l'Assemblée nationale à Paris - le 19/10/2022
Intérieur de l'Assemblée nationale à Paris - le 19/10/2022 Tous droits réservés EMMANUEL DUNAND/AFP or licensors
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Par euronews avec AFP, AP
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L'indignation au Palais Bourbon après des propos racistes. Lorsqu'un député noir prend la parole sur les migrants, un député du Rassemblement national crie "qu'il(s) retourne(nt) en Afrique". Grégoire de Fournas (RN) a affirmé après coup qu'il ne visait pas Carlos Martens Bilongo.

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En France, l'indignation à l'Assemblée nationale après des propos jugés racistes. Lorsqu'un député d'origine congolaise a pris la parole ce jeudi pour prendre la défense de migrants secourus en Méditerranée, un élu du Rassemblement national lui a crié "qu'ils retournent en Afrique" ou "qu'il retourne en Afrique" (sans que l'on sache de qui il parlait).

Grégoire de Fournas, qui exerce son premier mandat, a-t-il voulu parler des migrants ou de Carlos Martens Bilongo, député de la France insoumise ? Ou des deux ?

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le site de l'Assemblée nationale a publié le compte-rendu de la séance des questions au gouvernement lors de laquelle le député du RN a proféré ces propos polémiques. Pour les huissiers du Palais Bourbon, Grégoire de Fournas a utilisé le singulier : 

Assemblée nationale
Capture d'écran du site de l'Assemblée nation, relatant la séance des questions au gouvernement du 3 novembre 2022Assemblée nationale

L'assemblée nationale précise que "le compte rendu intégral n’est pas un mot à mot mais la transposition en langage écrit d’interventions orales. Les orateurs disposent de trois jours pour demander une éventuelle rectification de forme".

L'auteur de la déclaration qui a fait scandale, lui, avait déclaré plus tard dans la soirée de ce jeudi qu'il parlait du bateau transportant des migrants secourus en mer dont le député Carlos Martens Bilongo venait d'évoquer la situation. 

Trop tard : les condamnations ont rapidement fusé de toutes parts, surtout à gauche, mais aussi dans les rangs de la majorité... jusqu'au président Macron qui s'est dit "heurté" par de tels propos.

"L'extrême-droite a montré son vrai visage", s'est aussitôt écrié le groupe Insoumis.

Cet incident a non seulement provoqué l'interruption de la séance parlementaire mais pourrait également donner lieu à des sanctions. Dès ce vendredi après-midi, la plus haute instance collégiale de l'Assemblée se réunira pour trancher. Les sanctions peuvent entraîner une privation de la moitié de l'indemnisation de Grégoire de Fournas, ou une exclusion temporaire, pour quelques semaines.

Le Rassemblement national, quant à lui, a immédiatement dénoncé une "manipulation".

Interviewé après l'incident, le député du Rassemblement national ne s'est pas excusé et a justifié son propos en rappelant la position de son parti vis-à-vis des migrants qui traversent la Méditerranée. Selon Grégoire de Fournas, tous les migrants secourus durant leur traversée doivent être ramenés en Afrique.

Le sort de l'Ocean Viking

Car le fond de l'histoire était bien l'Ocean Viking, et ses 234 migrants. Le navire de l'ONG SOS Méditerranée réclame depuis le 22 octobre de pouvoir débarquer les personnes secourues dans un port sûr. 

Face au silence de la Libye, de Malte et au refus attendu de l'Italie, l'Ocean Viking a sollicité ce jeudi la France, l'Espagne et la Grèce, pour les aider à trouver une solution, en priorité en Italie ou à Malte, les pays les plus proches de l'Ocean Viking, actuellement au sud de la Sicile.

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