L'ONU expulse l'Iran d'une commission sur les femmes en raison de la répression des manifestations

Des manifestantes pro-régime devant le bureau de l'ONU de Téhéran, le 13 décembre 2022
Des manifestantes pro-régime devant le bureau de l'ONU de Téhéran, le 13 décembre 2022 Tous droits réservés AP Photo/Vahid Salemi
Par Euronews
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L'ONU expulse l'Iran d'une commission sur les femmes en raison de la répression des manifestations.

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Le Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc) a voté mercredi l'expulsion "immédiate" de l'Iran de la Commission de la condition de la femme de l'ONU (CSW) en raison de la répression des manifestations par la République islamique depuis septembre.

L'Ecosoc, qui chapeaute la CSW, s'est prononcé à 29 voix pour (16 abstentions et huit contre) pour sortir Téhéran de cet organe pour le reste de son mandat jusqu'en 2026, suite à l'adoption d'une résolution soumise par les Etats-Unis -- qui n'ont pas de relations diplomatiques avec l'Iran depuis 1980 -- et qui était portée depuis deux mois par une pétition internationale.

Le texte adopté "exprime une grave préoccupation quant aux agissements du gouvernement de la République islamique d'Iran depuis septembre 2022, lequel sape de manière continue et réprime de plus en plus les droits humains des femmes et des filles, notamment le droit à la liberté d'expression et d'opinion, souvent avec un usage excessif de la force".

Pour ces raisons, l'Ecosoc "décide de retirer avec effet immédiat l'adhésion de la République islamique d'Iran de la Commission de la condition de la femme pour le reste de son mandat 2022-2026", selon la résolution onusienne.

Dans une toute première réaction, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby s'est félicité de ce vote "important" compte tenu de "la manière dont l'Iran continue de traiter des manifestants pacifiques dans leur pays, en premier lieu les femmes qui ont lancé ces protestations".

L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir violé le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes. Depuis la mi-septembre, des milliers de personnes ont été arrêtées et la justice iranienne a procédé à deux exécutions.

Le plus haut organe de sécurité iranien a indiqué le 3 décembre que plus de 200 personnes avaient été tuées, y compris des membres du personnel de sécurité.

Début novembre, la vice-présidente américaine Kamala Harris avait lancé une initiative pour écarter l'Iran de la CSW. Un appel soutenu par l'ancienne candidate à la présidence et ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton et une pétition internationale a reçu plus de 165.000 signatures.

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait estimé la semaine dernière que Téhéran "ne devrait pas" siéger dans cet organe "chargé de promouvoir l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes", appelant à l'en "retirer".

La diplomatie iranienne a accusé Washington de pousser l'Iran vers la sortie "avec l'aide de certains pays européens", une démarche "illégale" et "à but politique".

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