L'année 2022 a été marquée par une hausse significative des entrées illégales sur le territoire européen.
Les entrées illégales dans l'Union européenne ont augmenté de 77% depuis le début de l'année 2022 par rapport à l'année précédente. La douceur du climat a favorisé ces migrations, le froid étant arrivé tardivement sur le continent.
Ce sont environ 280 000 personnes qui sont entrées par voie terrestre, ou maritime, depuis le début de l'année, avec une forte concentration dans les Balkans occidentaux, où plus de 128 000 franchissements de frontières ont été comptabilisés, au plus haut depuis le pic de la crise migratoire en 2015/2016.
En réponse, de nombreux Etats ont érigé des murs à leur frontière, surtout après l'épisode de 2021, lorsque le Bélarus a acheminé des centaines de migrants, pour les faire entrer illégalement dans l'UE, afin de faire pression sur Bruxelles.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a renforcé cette crainte migratoire. Résultat, l'Europe semble être revenue à l'époque du rideau de fer. En 2022, douze pays de l'UE ont construit des clôtures sur une ou plusieurs sections de leurs frontières.
L'espace européen se retrouve donc entouré ou traversé par 19 clôtures frontalières qui s'étendent sur plus de 2 000 kilomètres.
Certains Etats ont également rétabli les contrôles aux frontières, en suspendant les règles de Schengen, ce fut le cas de la France et de l'Italie.
Deux épisodes dramatiques ont marqué les opinions publiques européenne soulignant l'urgence d'une réponse commune des États membre de l'UE : d'une part, les images dramatiques de migrants tentant de passer du Maroc en Espagne via l'enclave de Melilla. 23 personnes sont mortes.
D'autre part, le différend entre la France et l'Italie au sujet des migrants à bord du bateau Ocean Viking, rejeté par le gouvernement de Rome, qui a finalement pu accoster à Toulon.
Face à l'urgence, Bruxelles a annoncé un plan pour mieux coordonner les arrivées de migrants. Rien de concret, mais un premier pas vers une réforme visant à concilier les différents intérêts des pays situés en première ligne et de ceux éloignés des frontières extérieures.
Une Europe divisée qui a néanmoins réussi à accueillir SEPT millions d'Ukrainiens et à créer rapidement un système de "protection temporaire" pour près de 5 millions de personnes (4 751 065). Une leçon importante à retenir pour un bloc confronté à une crise migratoire qui n'est pas prêt de s'achever, compte tenu de la tournure que prennent les combats.