Les ultranationalistes serbes sont descendus dans les rues de Belgrade pour dénoncer le rapprochement entre la Serbie et le Kosovo envisagé par leur président.
La colère est toujours vive chez les ultranationalistes serbes. Ils ont battu le pavé ce mercredi dans les rues de Belgrade pour dénoncer la position de leur président concernant le Kosovo. Fin janvier, Aleksandar Vučić s’était dit dans l’obligation d’accepter le nouveau plan des Occidentaux en vue de normaliser les relations avec Pristina.
Les manifestants ont exigé sa démission lors de ce rassemblement organisé par Narodna Patrola, la "Patrouille du peuple", un groupe d’extrême droite connu pour ses positions pro-russes et anti-immigration, ainsi que pour son soutien au groupe paramilitaire et mercenaire russe Wagner.
À la tribune, le chef du mouvement s’est exprimé avec véhémence.
"Devrions-nous laisser le Kosovo entrer à l'ONU ? Si oui, quel genre de génération serions-nous pour subir cela et y survivre ? Ils ont peur des émeutes ? Eh bien, je vous le jure, nous sommes prêts pour bien plus que des émeutes", a dit Damjan Knežević.
La Mère Russie
La "Patrouille du peuple" rejette l’indépendance du Kosovo et soutient également l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le gouvernement serbe s'écarte progressivement de ces deux lignes. À Belgrade, la foule rassemblée a dit ne plus vouloir de l'exécutif serbe.
"Si ce gouvernement nous a amenés ici, je pense qu'il est temps d’en changer. Je suis en faveur d’une Mère Russie. Ma famille est liée à la Russie", a dit une manifestante.
"Vučić n'a pas acheté le Kosovo, il n’en a pas hérité, il n'est pas à lui ; son père ne le lui a pas laissé. Il ne peut donc pas signer ce qu'il veut", a ajouté un autre.
"Le Kosovo ne sera pas débattu au parlement, mais dans la rue", ont prévenu les manifestants. "Je ne laisserai pas des voyous menacer la démocratie" leur a répondu le président serbe.