Un projet de loi prévoit de réduire l’indexation des pensions de retraite en fonction de l’inflation dans la but d’économiser plus de 8 milliards d’euros.
Après la France, la République tchèque s’attaque à l’épineuse question des retraites. Et comme dans l’Hexagone, le projet de loi proposé par le gouvernement, et débattu cette semaine, est loin de faire l’unanimité. La coalition prévoit de réduire l’indexation des pensions de retraite en fonction de l’inflation dans la but d’économiser plus de 8 milliards d’euros.
"Si nous admettons que nos finances publiques ne sont pas en bon état, et si le gouvernement l'admet, nous devons simplement prendre cette mesure", a déclaré le ministre tchèque des Finances Zbyněk Stanjura.
Les personnes âgées se sentent particulièrement visées par les mesures envisagées.
"Cette proposition n'aidera pas les personnes âgées qui en ont besoin, estime Jana Ouředníčková, présidente d'une association de retraités . Elle est injuste car si nous voulons économiser de l'argent, nous devrions tous le faire, et les personnes âgées devraient passer en dernier."
L’opposition fait de son côté front contre le projet de loi. L'extrême droite pointe notamment les dépenses de l’Etat dans l’aide apportée à l’Ukraine depuis le début de la guerre.
"Financer le maintien de l'indexation des retraites en possible en limitant les achats militaires hors de prix à l'étranger, les paiements à l'Union européenne ou à l'Ukraine, a déclaré le président du parti d'extrême droite SPD, Tomio Okamura. Je tiens à souligner ici que le gouvernement a dépensé plus de deux milliards pour envoyer de l'aide militaire à l'Ukraine et pour aider les Ukrainiens vivant en République tchèque. Mais il n'y a pas assez d'argent pour les retraités tchèques ?"
Le projet de loi est débattu en procédure accélérée afin de pouvoir être mis en œuvre en juin, ce que conteste l’opposition, qui a d’ores et déjà menacé de déposer plainte auprès de la Cour constitutionnelle.