Ukraine : une nouvelle offensive retardée par le manque de moyens

Des militaires ukrainiens se tiennent à leur position dans des tranchées près de la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 8 avril 2023.
Des militaires ukrainiens se tiennent à leur position dans des tranchées près de la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 8 avril 2023. Tous droits réservés GENYA SAVILOV/AFP or licensors
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Par Euronews
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Les analystes et observateurs du conflit russo-ukrainien sont unanimes: le manque de matériel empêche Kyiv de passer d'une guerre de tranchée semblable à celle de la 1ère Guerre Mondiale à une guerre de mouvement.

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Pas de nouvelle offensive ukrainienne sans nouvelles livraisons de véhicules légers pour accompagner les chars. Les analystes et observateurs du conflit russo-ukrainien sont unanimes: le manque de matériel empêche Kyiv de passer d'une guerre de tranchée semblable à celle de la 1ère Guerre Mondiale à une guerre de mouvement.

Les récentes livraisons de chars doivent être accompagnés de véhicules de combats et de transport, comme les Bradley et les Humvees.

"Sans ces véhicules d'accompagnement, sans ces véhicules tactiques qui transportent un armement important avec des fusiliers qui peuvent être débarqués pour surmonter tout obstacle et armement qui accompagne les véhicules blindés, il n'y aurait pas une telle capacité offensive de masse. Il y avait un risque que les chars occupent des terres puis s'isolent. Ces types de véhicules sont nécessaires, en grand nombre, pour accompagner ces véhicules dans l'offensive. Quand vous avez ces véhicules, comme les Bradley, les Humvees, les Strikers, les Marvel ? Allemands ou dans une moindre mesure l'AMX français. Ce que vous avez, c'est un ensemble de capacités complémentaires entre celles qui forment une grande armure, comme les chars et la puissance de feu, et servent à ouvrir des brèches et celles qui sont nécessaires pour la consolider. (...) Cela leur donnerait une capacité offensive sans avoir à tirer pour briser les lignes, l'armure pour se protéger, pour permettre le mouvement d'unités mécanisées. Cette capacité offensive n'existerait pas et nous devrions prolonger cette guerre de tranchées" explique Félix Arteaga, chercheur à l'Institut Royal Elcano de Madrid

Le front ukrainien se concentre pratiquement dans la zone du Donbass, où aucune des deux armées n'arrive à prendre le dessus, et briser les positions défensives ennemies. Une situation qui pourrait changer, et devenir une guerre de mouvement avec de nouveaux types d'armes.

Bradley Bowman, directeur de la Fondation pour la défense des démocraties, en est certain: "les armes combinées, c'est quand vous combinez une armure d'infanterie ou une puissance de feu de protection mobile, des chars, des tirs offensifs et défensifs, des ingénieurs, l'aviation et des capacités interarmées. Vous les synchronisez, vous les coordonnez pour obtenir l'effet souhaité au même endroit en même temps. Et si vous faites cela et efficacement, ce qui est franchement très difficile et demande beaucoup d'entraînement, alors vous obtiendrez un effet bien plus important contre un adversaire que si chacun de ces éléments était utilisé séparément ou séquentiellement (…) Nous essayons de donner aux Ukrainiens les moyens de sortir de ces lignes statiques de style Première Guerre mondiale et de commencer à mener des opérations offensives qui pourraient faire reculer les Russes, et permettre ainsi à Kyiv de récupérer une partie de leur territoire."

"Avec les chiffres que nous avons, ni la partie russe ni la partie ukrainienne n'ont la capacité de lancer cette offensive. Le faire sans avoir accumulé la masse critique dont nous avons parlé serait téméraire ou imprudent, parce que ces petites unités, cette force de protection a été diminuée, parce qu'elle n'a atteint aucun grand objectif ou même qu'elle a été rejetée avec la démoralisation conséquente des unités. Dans les semaines à venir, il ne semble pas possible que l'une des deux armées puisse faire une attaque comme celle qui semble nécessaire selon les positions défensives" ajoute Félix Arteaga.

Un nouvel envoi d'armes devrait arriver du Canada dans les prochaines semaines.

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