Espagne : le Real Madrid annonce porter plainte après les insultes racistes envers Vinicius

Vinicius du Real Madrid, à gauche, affronte les fans de Valence devant Jose Luis Gaya, au stade Mestalla de Valence, en Espagne, le dimanche 21 mai 2023.
Vinicius du Real Madrid, à gauche, affronte les fans de Valence devant Jose Luis Gaya, au stade Mestalla de Valence, en Espagne, le dimanche 21 mai 2023. Tous droits réservés Alberto Saiz/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par euronews avec AFP
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Le championnat d'Espagne de football est de nouveau confronté au fléau du racisme dans ses stades, après les nouvelles insultes proférées dimanche soir à Valence contre l'attaquant brésilien du Real Madrid Vinicius.

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Ces attaques ont suscité une vague d'indignation dans le milieu du foot et au-delà.

"La Fédération est consternée par ce qui s'est passé. Ces attitudes doivent être éradiquées", a réagi dans la nuit la fédération espagnole, compétente pour ces problématiques via son "Comité de Competición" qui équivaut à la commission de discipline française.

La RFEF demande également l'adoption de "mesures plus énergiques", qui pourrait aller jusqu'à la fermeture de tribunes, voire de stades en cas de récidive, ainsi que la saisine de la "Commission d'État contre la violence, la xénophobie et le racisme dans le sport".

Enfin, la fédération a appelé les clubs à "collaborer" avec les autorités, "respecter les règles" et "ne pas les retarder avec des procédures judiciaires artificielles".

Des propos qui s'inscrivent parmi les nombreux soutiens reçus par Vinicius, à l'exception notable du puissant patron de la Liga, Javier Tebas.

Au premier rang, le placide entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, qui est sorti de ses gonds en conférence de presse, estimant que le championnat d'Espagne avait "un problème avec le racisme".

Le championnat d'Espagne a un problème avec le racisme !
Carlo Ancelotti
Entraîneur du Real Madrid

"Singe"

A Valence, lors de la défaite du Real (1-0), l'attaquant merengue, régulièrement ciblé, s'est en effet plaint d'avoir été qualifié de "singe" par des supporteurs adverses.

"Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga", a réagi sur Instagram Vinicius, exclu en fin de rencontre à l'issue d'une échauffourée qui a vu son adversaire échapper à une sanction similaire.

Le Brésilien, dont une marionnette à son effigie avait également été pendue depuis un pont par des supporteurs de l'Atletico Madrid en janvier, a réclamé "des actions, des sanctions".

Ses propos n'ont toutefois pas été du goût de Javier Tebas.

"Avant de critiquer et d'insulter la Liga, il serait nécessaire que vous vous informiez correctement", a cinglé le patron de la Liga, réfutant toute inaction de son instance.

Celle-ci, qui a mis en avant sa "réactivité" dans un communiqué, a assuré avoir transmis neuf plaintes cette saison pour des incidents subis par Vinicius, dont une seule a débouché sur une sanction (Valladolid mi-décembre). Elle s'est engagée à transmettre à la justice le résultat de son enquête si un nouveau crime haineux était avéré.

"Impunité, complicité"

Insuffisant, a néanmoins jugé Ancelotti. "Que s'est-il passé jusque-là ? Des rapports qui n'ont abouti à rien (...). La solution, c'est d'arrêter le match."

Aujourd'hui a été une triste journée à Mestalla, où un groupe de fans a montré sa pire version. Il est temps d'arrêter de parler et d'agir avec force. Le racisme ne peut pas avoir sa place dans le football ou dans la société. NON AU RACISME PARTOUT.

Outre l'Italien, les soutiens ont afflué du monde entier.

A commencer par le Brésil, où le président de la fédération Ednaldo Rodrigues a assuré sur les réseaux sociaux que Vinicius avait "l'amour de tous les Brésiliens".

"Nouvel épisode de racisme en Liga et une fois de plus Vini est la victime", a également déploré Ronaldo, la légende de la Seleçao. "Cela durera tant temps que l'impunité et la complicité" perdureront.

"Avec toi", a posté Neymar.

Lors d'une conférence de presse à Hiroshima, au Japon, le président Luis Inazio Lula da Silva a lui aussi dénoncé le "racisme" subi par Vinicius.

"On l'a traité de singe. Il n'est pas possible, en plein XXIe siècle, d'avoir des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football", a-t-il ajouté. L'icône locale de la musique Gilberto Gil lui a rapidement embrayé le pas.

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Hors du pays, la vedette du PSG Kylian Mbappé a également pris position.

"Tu n'es pas seul. Nous sommes avec toi et te soutenons", a-t-il écrit en anglais sur Instagram.

"J'ai vu de la douleur, du dégoût. Il faut l'aider", a appuyé l'ancien international anglais Rio Ferdinand.

Le club de Valence, hôte de l'incident, a assuré dans un communiqué qu'il "condamnait publiquement toute sorte d'insulte, d'attaque", et qu'il "prendrait les mesures les plus sévères", en évoquant toutefois un "acte isolé".

"Le racisme n'a pas sa place dans le football ou la société", a de son côté clamé le patron de la Fifa, Gianni Infantino, rappelant l'existence d'une procédure spécifique.

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"D'abord, on arrête le match et on fait une annonce. Ensuite, les joueurs quittent la pelouse et on annonce la suspension du match si les attaques recommencent. Le match reprend et si les attaques reprennent, (...) les trois points vont à l'adversaire".

"Ces règles devraient être introduites dans chaque championnat, dans chaque pays", a-t-il souligné.

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