Etats-Unis : la Fed marque une pause dans les hausses de taux pour évaluer la situation

Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell
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Par euronews
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La banque centrale américaine (Fed) a annoncé mercredi une pause dans ses hausses de taux, pour la première fois depuis mars 2022 et après dix hausses consécutives, afin de prendre le temps d'observer l'évolution de l'économie.

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Le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), réuni depuis mardi matin, a décidé à l'unanimité de maintenir le principal taux directeur dans la fourchette de 5,00-5,25%.

Cette pause doit permettre d'"évaluer les informations supplémentaires et leurs implications pour la politique monétaire", a détaillé la Fed dans un communiqué.

"Cela donne à l'économie un peu plus de temps pour s'adapter, dans l'attente de nos décisions suivantes", a ensuite précisé le président de la Fed Jerome Powell lors d'une conférence de presse.

Car les hausses de taux sont un outil très efficace pour décourager la consommation et l'investissement, et, ainsi, desserrer la pression sur les prix. Mais leurs pleins effets mettent du temps à se faire sentir.

Et à trop resserrer, c'est la croissance économique qui serait menacée. D'autant plus que la récente crise bancaire a rendu les banques plus frileuses sur les prêts qu'elles accordent à leurs clients, entraînant des effets similaires à une hausse des taux.

Futures hausses

Néanmoins, le cycle de relèvements devrait reprendre, peut-être dès la prochaine réunion, fin juillet.

"La quasi-totalité des participants voit comme probable le fait que des nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l'inflation à 2%", a souligné Jerome Powell, évoquant cependant "un rythme modéré".

La majorité des responsables de la Fed voient les taux grimper jusqu'à 5,50-5,75%, et même 6,00-6,25% pour l'un d'eux. Deux membres du comité anticipent toutefois un maintien des taux à ce niveau.

Avant, cependant, de redescendre à partir de 2024, à 4,25-4,50%.

La perspective de hausses supplémentaires a néanmoins fait plonger la Bourse de New York, qui a viré au rouge après la publication du communiqué de la Fed, et a clôturé en ordre dispersé mercredi soir.

Certains économistes, cependant, ne croient pas à de futures hausses des taux, "car l'inflation va continuer à faiblir au second semestre de cette année et au cours de la prochaine", a ainsi commenté Ryan Sweet, chef économiste pour Oxford Economics, précisant que si la Fed continuait de relever les taux, "cela augmenterait les chances que la banque centrale pousse l'économie dans une récession".

Croissance

Les débats parmi les responsables de la Fed avaient commencé mardi matin, deux heures après la publication des chiffres de l'inflation américaine en mai, qui avait fortement ralenti, à 4,0% sur un an contre encore 4,9% le mois précédent, selon l'indice CPI, soit le plus bas niveau depuis mars 2021.

L'inflation est désormais deux fois moins élevée aux Etats-Unis qu'en juin 2022, lorsque le pic de 9,1% avait été atteint.

Cela reste toutefois bien supérieur aux 2,0% visés par la Fed, à la manoeuvre pour éteindre cette flambée des prix, mais l'institution commence à entrevoir son objectif.

Le FOMC a par ailleurs très légèrement abaissé sa prévision d'inflation cette année aux Etats-Unis, à 3,2% contre 3,3%, mais a, en revanche, relevé à 1,00% sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) américain pour 2023, contre 0,4% anticipé en mars.

La récession tant crainte ne semble donc plus d'actualité. Jerome Powell s'est montré confiant dans le fait de pouvoir ramener l'inflation autour de 2% sans voir l'activité économique s'effondrer et les emplois être détruits massivement.

Si le dernier indice CPI est paru mardi, la Fed privilégie, elle, une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, dont les données pour mai seront publiées fin juin et qui était reparti à la hausse en avril, à 4,4% sur un an.

Le marché du travail, lui, reste tendu, avec des pénuries de main-d'oeuvre qui perdurent, bien que la situation s'améliore. Les créations d'emplois en mai ont été très supérieures aux prévisions, mais le taux de chômage a grimpé plus qu'anticipé, à 3,7%.

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