Mettez-vous en appétit avec les cuisines du monde entier que l'on trouve au Qatar

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Par Laila Humairah, Aadel Haleem & Didier Burnod
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À Doha, il y en a vraiment pour tous les goûts. Dans cet épisode, nous explorons les différents types de cuisines proposées au Qatar, un pays multiculturel également dans sa gastronomie.

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En apparence, Doha compte de nombreux restaurants chics et haut de gamme. Il y en a pour tous les goûts. Mais nous vous proposons d'aller un peu plus loin et de découvrir des trésors méconnus. Rachel Morris, blogueuse culinaire, nous accompagne. Elle se réjouit de voir de plus en plus de restaurants indépendants apparaître dans la ville."Le Qatar est un pays passionné par la gastronomie : on aime manger au restaurant et c'est très multiculturel," fait-elle remarquer avant d'ajouter : "Donc beaucoup de gens veulent reproduire les saveurs de leur pays d'origine."

Des plats authentiques du nord-est de la Chine

Première de nos étapes, le restaurant familial de Zhang Jia Ni, spécialisé dans la cuisine traditionnelle du nord-est de la Chine. Selon la propriétaire du Zhen Street Kitchen, de nombreuses choses ont changé à Doha depuis que ses parents ont ouvert leur premier restaurant sur place, il y a plus de dix ans.

Si aujourd'hui, il n'est plus placé dans le même quartier, mais à West Bay, elle affirme que la passion, elle, est restée la même. "Pourquoi j'ai ouvert mon restaurant ? Parce que j'adore manger," s'amuse la restauratrice.

Jia Ni affirme qu'aujourd'hui, il est beaucoup plus facile de trouver à Doha, des ingrédients chinois comparé à il y a dix ans. "Avant, quand on allait en Chine, on ramenait des ingrédients dans nos bagages ; aujourd'hui, c'est mieux parce qu'on a un supermarché chinois ici, c'est plus simple," se félicite-t-elle.

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La fondue chinoise proposée par Zhen Street KitchenEuronews

"La cuisine birmane est une nouveauté ici"

Après avoir découvert les plats authentiques du nord-est de la Chine à West Bay à Doha, nous rejoignons le quartier animé de Bin Mahmoud pour goûter non pas une, deux, mais trois cuisines asiatiques différentes, thaïlandaise, birmane et vietnamienne au sein du Tuk Tuk Saigon.

Rachel Morris a sa favorite. "Je n'avais jamais goûté à la cuisine birmane proprement dite et je dois dire que je suis séduite : l'un de mes plats préférés sur le menu, ce sont les spaghettis birmans," précise la blogueuse. "Pour moi, ils remplissent toutes les cases : c'est sucré, salé, croquant et il y a des cornichons en ingrédient, c'est vraiment cool," décrit-elle.

"La cuisine birmane est une nouveauté ici," fait remarquer Natcha Kijjullajarit Friel, copropriétaire du restaurant. "Les gens sont contents d'essayer de nouvelles choses à Doha," assure-t-elle.

Tuk Tuk Saigon a ouvert ses portes pendant la Coupe du monde de football. Avec l'arrivée au Qatar de supporters du monde entier, la scène culinaire est devenue beaucoup plus internationale. "L'offre alimentaire est plus vaste : il y a plus de variété, les gens peuvent donc en profiter davantage," estime Natcha Kijjullajarit Friel avant d'ajouter. "Au Tuk Tuk Saigon, on ne vous présente pas uniquement de la nourriture, il y a aussi l'ambiance, on fait venir la décoration de Thaïlande et du Vietnam pour que vous puissiez profiter du cadre et de la qualité des aliments que nous servons," explique-t-elle.

"Une communauté de gourmets"

Après avoir goûté trois cuisines dans un seul restaurant, nous nous rendons dans trois restaurants réunis sous un même toit, au sein du Westin à Doha. C'est là que nous retrouvons Terry Booth, fondateur de The Doha Food Project, s'adressant au groupe de convives qu'il a emmenés sur place.

"Si c'est la nourriture qui nous réunit ici, ce que nous contribuons aussi à créer, c'est une communauté de gourmets," assure-t-il. "Donc la nourriture est très importante ce soir, mais il s'agit aussi de s'amuser et de rencontrer de nouvelles personnes," souligne-t-il.

Des visites guidées gourmandes, c'est ce que propose ce blogueur culinaire. "L'une nous emmène dans trois restaurants différents dans une même rue ou dans un même secteur et l'autre, comme ici, consiste à nous rendre dans trois restaurants différents, mais à l'intérieur d'un hôtel ou d'un complexe hôtelier," décrit-il.

La journée, Terry Booth travaille dans le secteur pétrolier et gazier. Il s'est lancé dans le blogging culinaire il y a trois ans. "Je fais cela pour m'amuser, je tire beaucoup de satisfaction à explorer ma passion, je sors les convives de leur zone de confort en les emmenant dans des endroits de Doha dont ils ne soupçonnent peut-être même pas l'existence," précise-t-il. "Deuxièmement," poursuit-il, "j'essaie d'aider des restaurants moins connus, en particulier les plus petits, en y amenant des personnes qui n'en ont peut-être jamais entendu parler."

La cuisine péruvienne prend ses quartiers à Doha

Ces dernières années, la cuisine péruvienne s'est imposée sur la scène culinaire, tant au niveau des tendances que de la gastronomie. Ses grandes spécialités sont le ceviche et le quinoa, mais cela ne s'arrête pas là comme nous le précise le chef cuisinier du COYA du W Doha Hotel and Residences, Hasan Kayabasi.

"Le ceviche représente le Pérou en quelque sorte, mais il y a bien plus que cela : dans ce pays, il existe 3 000 types de pommes de terre différentes, comme près d'une centaine de types de maïs," explique-t-il. "Avant le XVIe siècle, en Europe et en Orient, on ne savait pas ce qu'était la pomme de terre, elle est originaire du Pérou," indique-t-il. "Il y a aussi des piments qui sont spécifiques à ce pays ; là-bas, ils entrent dans la composition de presque tous les plats," dit-il.

Hasan Kayabasi nous décrit la très grande diversité du Pérou. "Ce pays est fortement influencé par les Japonais, les Chinois et les Européens et tout cela s'est mélangé au fil des ans dans la cuisine péruvienne," fait-il remarquer. Il cite la cuisine chifa que l'on ne trouve qu'au Pérou. "Il s'agit de l'influence chinoise dans la cuisine péruvienne, mais il y a aussi le nikkei, l'influence japonaise dans la gastronomie du Pérou," indique-t-il.

À la carte de son restaurant, le plat signature de la maison, c'est d'ailleurs, l'Arroz Nikkei, un bar mariné, grillé à la flamme nue, reposant sur un lit de riz parfumé.

Autour d'un barbecue coréen, "tout le monde participe"

Porté par l'essor mondial de la pop et des séries de Corée du Sud, le barbecue coréen s'est fait connaître dans le monde entier. Yee Hwa en a fait sa spécialité. 

Le premier restaurant de l'enseigne a ouvert ses portes en 1998 au Qatar, des années avant la vague culturelle coréenne. Aujourd'hui, Seung Moon a repris le flambeau de ses parents, en créant deux établissements de plus.

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"Le barbecue coréen est différent dans le sens où tout le monde autour de la table participe," affirme-t-il. "Notre viande est coupée en fines tranches pour qu'elle cuise facilement et le temps désiré," explique-t-il. "Nous proposons également une grande variété d'accompagnements, ils complètent la viande que l'on mange dans une feuille de laitue," dit-il.

Au vu de la quantité de nourriture servie lors d'un barbecue coréen, il est préférable de le déguster à plusieurs, entre amis ou en famille. Il y a le son, mais aussi l'odeur qui mettent clairement en appétit et une fois que vous aurez pris une bouchée, vous en redemanderez. Le mélange de plats, de sauces, de viandes et de saveurs rend le barbecue coréen aussi varié que le pays dont il est originaire.

Seung Moon affirme qu'il n'y a pas de règles pour déguster un barbecue coréen, mais il y a une chose à garder en tête. "De nombreuses personnes pensent que la viande doit être découpée avant d'être mise sur le gril, mais la bonne manière de la faire griller, c'est d'attendre qu'elle soit en général, bien cuite ou à point, avant de prendre les ciseaux et de la couper en petits morceaux," précise-t-il.

Des saveurs réconfortantes de Malaisie

Changement d'ambiance chez Mama Rozie, un restaurant qui propose une carte très complète de plats malaisiens et indonésiens cuisinés comme à la maison.

Née en Malaisie, "Mama Rozie" est arrivée au Qatar avec sa famille en 1996. Peu de temps après, elle a commencé à préparer des repas pour ses compatriotes qui avaient également immigré, mais sans leur famille, pour leur faire retrouver les saveurs de chez eux. Grâce au soutien de sa communauté, elle a transformé en restaurant, ce qui n'était au départ qu'une activité à domicile.

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Bœuf rendang, laksa et satay, ce sont quelques-uns des plats nationaux malaisiens et les plus populaires dans cet établissement. Certains de ses plats ont le goût du fait maison parce qu'ils sont faits à la main.

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Un plat populaire à base de nouilles et de crevettes chez Mama Rozie à DohaEuronews

"Il s'agit de nouilles plates pour lesquelles on utilise de la farine de riz," nous présente "Mama Rozie". "Pour les faire, il faut utiliser de la vapeur : on en cuit une couche à la vapeur, puis on la coupe ; on en cuit une autre à la vapeur, puis on la coupe ; ce n'est pas vraiment facile à faire, mais c'est délicieux," assure-t-elle.

La cuisine polonaise en partage

Non loin de Mama Rozie, on trouve Polka, le premier et seul restaurant polonais du Qatar. Magda Lux a ouvert Polka fin 2022, principalement parce que la cuisine polonaise lui manquait.

Mais elle souhaitait aussi partager un morceau de sa culture avec d'autres, de la nourriture aux décorations. "On dirait un petit musée," décrit la copropriétaire de Polka. "On a presque tout fait à la main et on a construit beaucoup de choses en bois," explique-t-elle.

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Un assortiment de plats typiquement polonais servis chez Polka à DohaEuronews

La cuisine polonaise ne se résume pas aux raviolis "pierogi" et aux boulettes, le menu de Polka promet une expérience culinaire, typique d'un séjour en Pologne. Magda Lux nous fait déguster des "golumpki", un rouleau de chou farci à la viande et au riz, et une sorte de pizza appelée "zapiekanka".

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Magda et son chef essaient sans arrêt de nouvelles recettes dans l'idée de continuer à remplir un même objectif. "Pour moi, le plus important est de partager ma culture. Partager ma culture par la nourriture, c'est ce qui me rend le plus heureuse," confie-t-elle.

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