Les problèmes de traçabilité de la filière laitière géorgienne

Une femme, du lait et des vaches en Géorgie.
Une femme, du lait et des vaches en Géorgie. Tous droits réservés SHAKH AIVAZOV/AP0031
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Par Euronews
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En Géorgie, une écrasante part des produits laitiers sont fabriqués dans des fermes familiales ou des usines non-enregistrées avec parfois des conséquences sanitaires pour les consommateurs.

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Pays de montagnes et de bergers, la Géorgie est naturellement un terroir de fromages. Aujourd'hui son exportation vers l'Europe est interdite car les conditions de production ne sont pas à la hauteur des critères exigés par Bruxelles. Environ 95 % des produits laitiers qui sont vendus en Géorgie proviennent de fabricants non déclarés

"Nous devons déterminer si le lait est porteur de maladies telles que l'anthrax, la mammite ou la brucellose. Il faut sensibiliser la population à ce type de lait et le déclarer inacceptable pour le marché géorgien. Il est surprenant de constater que les organismes de réglementation ne prennent pas leurs responsabilités", explique Ana Mikadze-Chikvaidze, présidente de l'Association des producteurs de fromage géorgiens.

Les producteurs de lait et de fromages enregistrés se voit donc concurrencés par des fabricants moins scrupuleux vis-à-vis des normes.

"Notre fromage stocké coûte 8 EURO, alors que les homologues non enregistrés coûtent entre 5 et 6 EURO", détaille Resan Basiladze, chef de production dans une fromagerie. 

L'Agence nationale de l'alimentation conteste la présence de produits laitiers non testés sur les marchés de producteurs. Elle affirme que les mécanismes de contrôle couvrent tous les secteurs.

Ana Gemazashvili, cheffe adjointe du département de la sécurité alimentaire : "L'enregistrement des entreprises sur les marchés agricoles n'est pas obligatoire, mais les entités de production familiale doivent s'enregistrer auprès de l'Agence nationale de l'alimentation et se conformer à certaines réglementations".

Mais l'Etat se donnent ils le moyens de ces contrôles ? Rien de moins sûr pour ce spécialiste.

"L'Agence nationale de l'alimentation manque de ressources pour surveiller efficacement le marché géorgien, y compris les produits laitiers. Si le contrôle ne devient pas une priorité de l'État, les inspections et les études en laboratoire seront limitées", analyse Vakhtang Kobaladze, coordinateur de programme au Centre de recherche stratégique et de développement de Géorgie.

La brucellose notamment peut être transmise à l'homme via la consommation de lait. En 2021, 133 personnes ont contracté la maladie en Géorgie soit presque autant que dans toute l'Union européenne.

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