L'Ukraine veut libérer tout son territoire, "peu importe le temps que cela prendra"

Chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba
Chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba Tous droits réservés Henry Nicholls/Pool Photo via AP
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Par euronews avec AFP
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Alors que la contre-offensive ukrainienne prend du temps, Kyiv rappelle son objectif principal : reprendre le contrôle de l’intégralité de son territoire.

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La contre-offensive menée depuis juin par l'armée de Kyiv a pour "objectif" de libérer toute l'Ukraine, "peu importe le temps que cela prendra", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.

"Notre objectif est la victoire, la victoire sous la forme de la libération de nos territoires à l'intérieur des frontières de 1991. Et peu importe le temps que cela prendra", a déclaré M. Kouleba mercredi lors d'un entretien à l'AFP, au sujet de la contre-offensive éreintante de son armée visant à reprendre les territoires occupés par Moscou.

"Tant que le peuple ukrainien partage cet objectif, le gouvernement ukrainien avancera main dans la main avec son peuple", a-t-il ajouté, tout en admettant que "l'Ukraine paie le prix le plus élevé" d'un conflit qui a ravagé de nombreuses régions de ce pays frontalier de l'Union européenne.

En Ukraine, "nous sommes tous fatigués. Je suis fatigué et vous êtes fatigués. Nous sommes tous des humains. Mais les enjeux sont trop élevés pour permettre à la fatigue de déterminer la nature de nos décisions", a estimé le ministre.

Les frontières de 1991 sont celles de l'Ukraine indépendante à la chute de l'URSS, qui comprennent la Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014.

Lancée début juin, la contre-offensive ukrainienne a permis de reprendre une poignée de petites localités mais elle bute sur des troupes russes retranchées derrière de solides lignes défensives, faites notamment de tranchées et de champs de mines.

De l'aveu des dirigeants à Kyiv, elle avance à un rythme moins soutenu qu'attendu.

Interrogé au sujet d'une éventuelle pression de ses alliés occidentaux pour que Kiev accélère sa contre-offensive, le ministre a répondu: "Nous ne le ressentons pas".

"Il y a une augmentation des voix des commentateurs et des experts dans l'espace public. Cela existe, mais elles disparaîtront toutes (...) après la première victoire retentissante de l'Ukraine dans le sud ou l'est" du pays, a-t-il déclaré.

M. Kouleba s'est toutefois dit "un peu irrité" par certains commentaires. "La bonne approche pour ceux qui veulent que ça soit rapide et brillant est de rejoindre la Légion étrangère (ukrainienne) et de le faire rapidement et brillamment", a-t-il lancé.

Alors que l'Occident a déjà envoyé à Kyiv des armes d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros, M. Kouleba a redit la nécessité d'en obtenir d'avantage tant qu'une victoire ukrainienne ne serait pas acquise.

"Tant que nous n'avons pas gagné, nous aurons besoin de plus (d'armes), nous devons aller de l'avant, parce que la guerre est une réalité, et dans cette réalité, nous devons gagner. Il n'y a pas d'autre solution", a-t-il insisté.

Il a par ailleurs donné des "garanties" de ne pas utiliser sur le territoire russe des armes fournies par les Occidentaux.

"Si nos partenaires nous demandent de donner une garantie que telle ou telle arme ne sera utilisée que sur le territoire de l'Ukraine, nous donnons cette garantie et la respectons", a assuré le chef de la diplomatie ukrainienne.

Kyiv veut "faire renaître" ses relations avec l'Afrique

Kyiv a entamé un effort "systématique" pour "faire renaître" ses relations avec l'Afrique, a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie ukrainienne, accusant Moscou d'utiliser "la coercition, la corruption et la peur" pour maintenir son influence sur ce continent.

"De nombreuses années ont été perdues, mais nous allons faire avancer une renaissance ukraino-africaine, faire renaître ces relations", a déclaré Dmytro Kouleba. "Ce continent a besoin d'un travail systématique et de longue haleine".

Depuis le début en 2022 de l'invasion russe de l'Ukraine, M. Kouleba a effectué trois tournées en Afrique pour tenter d'y obtenir des soutiens face à Moscou.

M. Kouleba a accusé le Kremlin d'utiliser "la coercition, la corruption et la peur" pour maintenir des pays africains dans son giron, tout en assurant que Moscou n'avait que "deux puissants outils de travail en Afrique: la propagande et (le groupe paramilitaire) Wagner".

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La Russie a entamé depuis plusieurs années un rapprochement avec l'Afrique, y compris via les services de sécurité fournis par Wagner, en se présentant comme un rempart contre l'"impérialisme" et le "néocolonialisme" occidental.

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