À Bruxelles, deux anciens responsables rwandais jugés pour génocide et crimes de guerre

L'ancien fonctionnaire rwandais, Seraphin Twahirwa, arrive au palais de justice de Bruxelles, le 9 octobre 2023, à l'ouverture de son procès.
L'ancien fonctionnaire rwandais, Seraphin Twahirwa, arrive au palais de justice de Bruxelles, le 9 octobre 2023, à l'ouverture de son procès. Tous droits réservés Simon Wohlfahrt/AFP
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Par Euronews, AFP
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Cet article a été initialement publié en anglais

Il s'agit du sixième procès dans la capitale belge lié au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui a fait des centaines de milliers de morts.

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Le procès de deux anciens responsables rwandais accusés de "crimes de guerre" et de "crime de génocide" commis en 1994, lors du génocide des Tutsis au Rwanda, s'est ouvert lundi à Bruxelles.

L'un des deux accusés, l'ancien soldat et homme d'affaires rwandais, Pierre Basabosé, âgé de 76 ans, n'était pas présent au tribunal car il est actuellement hospitalisé. Il est accusé de faire partie des personnes qui financent les Interahamwe - une organisation paramilitaire formée en 1994 par des extrémistes hutus - à Kigali, la capitale du Rwanda.

Son avocat, Jean Flamme, a déclaré que Pierre Basabosé souffrait désormais de démence et qu'il ne devrait pas participer au procès - un argument qui avait été rejeté par le tribunal en juin mais sur lequel il insiste, ayant demandé lundi une nouvelle évaluation psychiatrique de l'ancien fonctionnaire rwandais. Jean Flamme représente Pierre Basabosé au tribunal afin que la procédure puisse se poursuivre, sans lui.

L'autre personne inculpée est Séraphin Twahirwa, 65 ans, un proche de l'ancienne famille présidentielle. Pierre Basabosé et Séraphin Twahirwa sont tous deux basés en Belgique et ont été accusés d'avoir commis des crimes de guerre et un génocide au Rwanda en 1994.

Des enfants réfugiés rwandais implorent les soldats zaïrois de leur permettre de traverser le pont qui sépare le Rwanda du Zaïre de l'époque, en 1994.
Des enfants réfugiés rwandais implorent les soldats zaïrois de leur permettre de traverser le pont qui sépare le Rwanda du Zaïre de l'époque, en 1994.Jean-marc Bouju/AP1994

Deuxième actionnaire de "la Radio-Télévision Libre des Mille Collines" en 1993, une station connue pour ses appels à la haine ethnique avant et pendant le génocide, Pierre Basabosé est accusé d'avoir diffusé une propagande haineuse. Il aurait également distribué de l'argent et des armes aux Interahamwe et les aurait encouragés à tuer des Tutsis.

Séraphin Twahirwa est accusé d'avoir dirigé une milice Interahamwe à Kigali, responsable de dizaines de meurtres entre avril et juillet 1994. Il est également accusé d'une douzaine de viols commis sur des femmes tutsies.

Les deux hommes ont été arrêtés en Belgique en septembre 2020. S'ils sont reconnus coupables, ils risquent la prison à vie.

L'audience, la sixième du genre à se tenir en Belgique, devrait durer au moins deux mois.

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