Génocide au Rwanda : Laurent Bucyibaruta condamné à 20 ans de prison à Paris pour complicité

Une photo de Laurent Bucyibaruta exposée au mémorial du génocide de Murambi, dans le sud du Rwanda, le 21 avril 2022.
Une photo de Laurent Bucyibaruta exposée au mémorial du génocide de Murambi, dans le sud du Rwanda, le 21 avril 2022. Tous droits réservés Photo : SIMON WOHLFAHRT (AFP)
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Par Euronews avec AFP
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L'ancien haut fonctionnaire a été acquitté en tant qu'auteur de génocide mais reconnu coupable en tant que complice de génocide et de crimes contre l'humanité pour quatre massacres. L'accusation avait requis la réclusion à perpétuité à son encontre.

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Laurent Bucyibaruta, a été condamné mardi soir par la cour d'assises de Paris à vingt ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide, plus de vingt-huit ans après l'extermination des Tutsi au Rwanda.

L'ancien haut fonctionnaire, 78 ans, a été acquitté en tant qu'auteur de génocide mais reconnu coupable en tant que complice de génocide et de crimes contre l'humanité pour quatre massacres. L'accusation avait requis la réclusion à perpétuité à son encontre. 

"Je n'ai jamais été dans le camp des tueurs": l'ancien préfet rwandais Laurent Bucyibaruta,avait une nouvelle fois clamé son innocence mardi, au dernier jour de son procès.

L'accusation avait requis vendredi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de l'accusé.

Cette région du sud du Rwanda a été l'une des plus touchées par le génocide qui a fait au moins 800 000 morts dans le pays entre avril et juillet 1994.

Sa défense avait plaidé lundi l'acquittement, appelant la cour d'assises de Paris au "choix du courage".

Dans ses derniers mots aux magistrats et aux jurés avant qu'ils ne se retirent pour délibérer, l'ancien haut-fonctionnaire avait tenu à s'adresser "aux rescapés du génocide".

"Je voudrais leur dire qu'il ne m'est jamais venu à l'esprit de les abandonner aux tueurs", a déclaré Laurent Bucyibaruta, veste beige sur chemise bleu ciel, masque chirurgical sous le menton.

"Est-ce par manque de courage ? Est-ce que je pouvais les sauver ? Ce sont des questions, même des remords qui me hantent depuis plus de 28 ans", a poursuivi l'ex-préfet, qui vit en France depuis 1997 et comparaît libre à l'audience.

Il était jugé depuis le 9 mai pour génocide, complicité de génocide et complicité de crimes contre l'humanité, des accusations qu'il a toujours contestées.

"Une chose est sûre : jamais je n'ai voulu la souffrance des Tutsis de ma préfecture. C'est vrai que je n'ai pas pu les sauver, ni eux, ni leurs familles, ni leurs amis", a reconnu l'accusé, enfoncé dans une chaise de bureau.

"Ce qui est certain, c'est que je n'ai jamais voulu leurs souffrances, je n'ai jamais été dans le camp des tueurs", a encore dit Laurent Bucyibaruta.

L'ancien préfet, qui souffre de pathologies multiples, a été autorisé par la cour à "se rendre dans son lieu habituel de résidence à Paris pour y recevoir des soins" le temps des délibérations.

Il est le plus haut responsable rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsis.

Vous pouvez retrouver ici les comptes-rendus des différentes journées d'audience réalisés par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Cette association qui est partie civile dans ce procès a joué un rôle très important pour qu'il puisse avoir lieu.

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