Joe Biden et Xi Jinping renouent le dialogue et actent leurs différends

Les présidents américain et chinois Joe Biden et Xi Jinping, San Francisco, États-Unis, le 16 novembre 2023
Les présidents américain et chinois Joe Biden et Xi Jinping, San Francisco, États-Unis, le 16 novembre 2023 Tous droits réservés Doug Mills/New York Times
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Joe Biden et Xi Jinping ont renoué le dialogue et acté leurs différends. Un impair diplomatique du président américain assombrit le tableau.

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Quatre heures d'entretien entre les présidents américains et chinois pour tenter de rétablir un dialogue resté en souffrance pendant un an, mais aussi exposer leurs différends au grand jour.

La rencontre a eu lieu dans une résidence cossue à une quarantaine de kilomètres de San Francisco, et a été "constructive et productive", selon Joe Biden. Un sommet réglé au millimètre, après des semaines de tractations, dans un domaine niché au sein des collines californiennes, qui a servi, pour l'anecdote, de décor aux vénéneuses intrigues du feuilleton roi des années 1980, "Dynasty".

Principale avancée, les deux superpuissances ont acté une reprise des communications militaires de haut niveau. 

Le démocrate de 80 ans a assuré que les deux hommes pourraient décrocher leur téléphone et se parler "directement et immédiatement" en cas de crise : 

"Dans les mois à venir, nous allons continuer à préserver et à poursuivre une diplomatie de haut niveau avec la République Populaire de Chine dans les deux sens, afin de maintenir les lignes de communication ouvertes, y compris entre le président Xi et moi-même. Lui et moi avons convenu que chacun d'entre nous pouvait décrocher le téléphone, appeler directement et qu'il serait entendu immédiatement."

La réunion était destinée à donner une impression de sérénité retrouvée : Joe Biden et Xi Jinping se sont par exemple montrés brièvement aux photographes pendant une courte promenade dans un coquet jardin. Mais aucun différend de fond n'a évidemment résolu.

Taïwan reste un point de divergence. 

Joe Biden a souligné "l'importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taiwan" : "il est clair que nous nous opposons aux pratiques et aux désavantages économiques non commerciaux de Pékin, qui désavantagent les entreprises et les travailleurs américains. Et que nous continuerons à nous en préoccuper."

Le président chinois a de son côté exhorté son homologue à "cesser d'armer Taïwan", puisque la réunification est selon lui "inévitable", a indiqué une source de la diplomatie chinoise.

"Assez de place sur la planète"

Le commerce et la concurrence économique sont également des questions qui méritent une plus grande attention. Même si le président XI estime que "la planète est assez grande pour que nos deux pays prospèrent", signifiant qu'il y avait assez de place pour deux malgré la concurrence croissante entre la Chine et les Etats-Unis.

Sur d'autres points très précis, le président chinois  a accepté de prendre, selon les Américains, "un certain nombre de mesures conséquentes pour réduire considérablement les approvisionnements" en composants du fentanyl.

Ce puissant opiacé de synthèse produit avec des composés chimiques venus notamment de Chine cause des dizaines de milliers d'overdoses chaque année aux Etats-Unis.

L'annonce est bienvenue pour Joe Biden, en campagne pour un second mandat.

Washington et Pékin ont également décidé de mobiliser un groupe d'experts pour discuter des risques liés à l'intelligence artificielle.

La Chine "ne livrera" de guerre à aucun pays

Après le sommet avec son homologue américain Joe Biden, le président Xi a déclaré  que la Chine ne déclenchera aucun conflit armé contre quelque pays que ce soit : 

"Quel que soit le stade de développement que nous pourrions atteindre, nous ne rechercherons jamais l'hégémonie ou l'expansion, et n'imposerons jamais notre volonté aux autres", a déclaré M. Xi à des professionnels du monde des affaires à San Francisco, ajoutant que "la Chine ne recherche pas de sphères d'influence, et ne livrera ni guerre chaude ni guerre froide à quelque pays que ce soit".

Washington attendait justement aussi de la Chine, proche partenaire de l'Iran et de la Russie, qu'elle n'envenime pas les grandes crises internationales : le conflit entre Israël et le Hamas ainsi que la guerre en Ukraine.

Hic diplomatique

Après la rencontre avec Xi Jinping, Joe Biden a failli ruiner complètement les efforts des deux parties lors d'une conférence de presse qu'il assurait seul. 

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"Eh bien, il l'est", a effet répondu le président américain à un journaliste qui lui demandait s'il qualifierait encore son homologue chinois de dictateur.  

"C'est un dictateur dans le sens où voilà un homme qui dirige un pays, un pays communiste, qui repose sur une forme de gouvernement totalement différente de la nôtre", a-t-il précisé, tentant de se rattraper. 

L'expression a par le passé suscité l'indignation de Pékin.

La Chine a évidemment réagi peu après. 

"Ce type de discours est extrêmement erroné et constitue une manipulation politique irresponsable. La Chine s'y oppose fermement", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.

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Sources additionnelles • AP, AFP

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