"Cessez-le-feu" à Gaza : véto américain à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU

Des bâtiments palestiniens détruits dans la bande de Gaza
Des bâtiments palestiniens détruits dans la bande de Gaza Tous droits réservés AHMED ABED AL FATTAH/AFP or licensors
Tous droits réservés AHMED ABED AL FATTAH/AFP or licensors
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les Etats-Unis ont mis leur véto vendredi à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, malgré la pression du secrétaire général qui a dénoncé la "punition collective" infligée aux Palestiniens.

PUBLICITÉ

Le projet de résolution qui a recueilli 13 voix en faveur, une contre (Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni) avait été préparé par les Emirats arabes unis après l'invocation sans précédent par Antonio Guterres mercredi de l'article 99 de la Charte des Nations unies permettant au secrétaire général d'attirer l'attention du Conseil sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales".

Mais les Américains, alliés d'Israël, ont répété vendredi leur hostilité à un cessez-le-feu.

Le projet de résolution, soulignant la "situation catastrophique dans la bande de Gaza", exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat". Le texte très court appelait également à la protection des civils, à la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages et à "assurer l'accès humanitaire".

Mettant la pression sur les membres du Conseil, Antonio Guterres a vendredi matin justifié son invocation de l'article 99 en soulignant à nouveau le risque d'"effondrement total de l'ordre public" dans la bande de Gaza.

"Je condamne sans réserve" les attaques du Hamas du 7 octobre, mais "les violences perpétrées par le Hamas ne peuvent en aucun cas justifier la punition collective du peuple palestinien", a-t-il déclaré.

Après l'attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait selon les autorités israéliennes environ 1 200 morts, majoritairement civils, Israël a imposé un "siège complet" et pilonné massivement la bande de Gaza, réduisant en ruines de vastes zones.

Situation "apocalyptique" à Gaza

"Ceux qui ont survécu aux bombardements courent désormais un risque imminent de mourir de faim et de maladie" : Save the children et d'autres ONG internationales alertent sur la situation "apocalyptique" dans la bande de Gaza.

Nourriture, eau, carburant et médicaments n'y entrent qu'au compte-gouttes, alors qu'environ 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, ont dû quitter leur logement selon l'ONU depuis le début des hostilités, qui ont fait plus de 17 000 morts selon le ministère de la Santé du Hamas.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, c'est le cinquième projet de résolution rejeté par le Conseil largement divisé depuis des années sur le dossier israélo-Palestinien.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité a réussi à adopter une résolution qui appelait à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza, mais pas à un "cessez-le-feu".

L'inaction du Conseil de sécurité le rend "complice du massacre" dans la bande de Gaza, a affirmé vendredi Médecins sans frontières.

Des combats acharnés dans la bande de Gaza

Des combats acharnés se sont poursuivis vendredi du nord au sud de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès, la principale ville du sud, où l'armée israélienne a annoncé avoir pris position dans le centre et avancer "de maison en maison", traquant les combattants du mouvement islamiste.

"Nous avons pris position dans le centre de la ville. Nous travaillons méthodiquement, avec précision, nous nous déplaçons de tunnel en tunnel, de maison en maison, et nous frappons les terroristes aussi précisément que possible", a déclaré le général Dan Goldfus, commandant de la 98e division, dans un message vidéo diffusé par l'armée.

Les soldats ont découvert un dépôt d'armes dans une école, un poste de commandement du Hamas dans une mosquée, où des "terroristes" ont été tués, ainsi que des armes "au domicile d'importants cadres du Hamas", selon un communiqué de l'armée.

Après une première phase de son offensive terrestre dans le nord du territoire, en parallèle à sa campagne de frappes aériennes massives déclenchée le 7 octobre, l'armée a étendu cette semaine ses opérations au sol jusque dans le sud, où se sont réfugiés des centaines de milliers de civils désormais pris au piège.

La population, confrontée à une situation humanitaire désastreuse, est poussée à se déplacer dans un périmètre de plus en plus exigu jusqu'à Rafah, le long de la frontière fermée avec l'Egypte, où des milliers de personnes tentent de s'abriter dans des camps de fortune.

Echec d'une opération pour libérer des otages

L'armée israélienne a en revanche reconnu vendredi l'échec d'une opération visant à libérer des otages dans la bande de Gaza, dans laquelle deux soldats ont été blessés. Un otage est mort pendant cette opération, d'après le Hamas.

Six Palestiniens tués en Cisjordanie

Les forces israéliennes ont tué vendredi six Palestiniens, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne, dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée, territoire palestinien en proie à une intensification des violences depuis le début de la guerre.

PUBLICITÉ

Tensions régionales

Quatre combattants pro-Hezbollah (mouvement libanais pro-Iran allié du Hamas) ont été tués vendredi dans une frappe de drone israélienne dans le sud de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Comment Israël envisage-t-il l'après-Hamas à Gaza ?

Guerre Israël-Hamas : de violents combats dans la ville de Khan Younès

A Paris et Berlin, des étudiants mobilisés pour la défense des Palestiniens