Jimmy Lai, "le plus vieux prisonnier politique" de Hong Kong

Jimmy Lai, à la prison Stanley à Hong Kong, le 28 juillet 2023
Jimmy Lai, à la prison Stanley à Hong Kong, le 28 juillet 2023 Tous droits réservés Louise Delmotte/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Jimmy Lai, magnat pro-démocratie à Hong Kong, dont le procès pour crimes contre la sécurité nationale s'est ouvert lundi, est l'un des dissidents les plus célèbres du territoire et l'une des vieilles bêtes noires de Pékin.

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Jimmy Lai, magnat pro-démocratie à Hong Kong, dont le procès pour crimes contre la sécurité nationale s'est ouvert lundi, est l'un des dissidents les plus célèbres du territoire et l'une des vieilles bêtes noires de Pékin.

Il est le premier à avoir été accusé de "collusion avec des forces étrangères" en vertu de la drastique loi sur la sécurité nationale, imposée par Pékin en 2020, un an après les grandes manifestations pro-démocratie.

Un "rebelle-né"

Le milliardaire Jimmy Lai, qui aime se présenter comme un "fauteur de troubles", soutient depuis longtemps le mouvement démocratique de Hong Kong, réprimé en 2019.

Né en Chine continentale, il est arrivé clandestinement à l'âge de 12 ans à Hong Kong où il a travaillé dans des ateliers clandestins avant de fonder en 1981 ce qui deviendra l'empire international du textile Giordano.

M. Lai a fondé sa première publication, très critique de l'appareil chinois, peu après que les chars chinois ont été envoyés sur la place Tiananmen à Pékin en 1989 pour écraser les manifestations pro-démocratie.

Ses deux principaux titres, le quotidien Apple Daily et le magazine Next exclusivement numérique, étaient extrêmement populaires à Hong Kong, mêlant sensationnalisme et reportages politiques percutants.

Ils faisaient également partie des rares publications ayant ouvertement pris le parti des immenses manifestations pro-démocratie à Hong Kong en 2019. Ce qui a valu à Jimmy Lai d'être qualifié de "traître" par les médias d’État chinois.

Peu avant son arrestation en 2020, à l'AFP qui lui demandait pourquoi il ne profitait pas paisiblement de sa fortune, sans faire de bruit comme tant de magnats de Hong Kong, M. Lai avait répondu : "je suis peut-être un rebelle-né, peut-être que je suis quelqu'un qui, outre l'argent, a besoin de donner beaucoup de sens à sa vie".

Le "glas pour Hong Kong"

Le magnat avait ajouté que la loi de Pékin sur la sécurité nationale sonnerait "le glas pour Hong Kong".

Il a été arrêté pour la première fois en août 2020 au moment d'une perquisition de Apple Daily.

En décembre 2020, un juge lui avait accordé une libération sous caution de 10 millions de dollars de Hong Kong (1,28 million de dollars) mais une semaine plus tard la plus haute cour de Hong Kong avait ordonné son retour en prison où il est détenu depuis, en attendant son procès qui s'est ouvert lundi.

Il est, selon son fils Sébastien Lai, "le plus vieux prisonnier politique de Hong Kong".

Son avocat étranger récusé

Un ensemble de règles différentes et plus strictes s'appliquent aux affaires de sécurité nationale depuis l'annulation de la libération sous caution de M. Lai, une décision qui a fait jurisprudence et affecté des dizaines d'affaires ultérieures.

Pour assurer sa défense lors du procès, M. Lai avait choisi Tim Owen, célèbre avocat britannique, spécialiste des droits humains mais Pékin a accordé de nouveaux pouvoirs au dirigeant de Hong Kong pour qu'il récuse les avocats étrangers dans les affaires liées à la sécurité nationale.

Le parlement pro-Pékin de la ville est allé plus loin en mai, en adoptant des lois exigeant des avocats étrangers une autorisation spéciale pour intervenir sur ce type de dossiers.

Ce différend donnera lieu à une audience distincte du procès de M. Lai, l'an prochain.

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