Donald Trump encouragerait la Russie à attaquer les pays de l'OTAN en retard de paiement

DOSSIER - Des troupes américaines sur la plage de Gotland après un exercice de débarquement amphibie, dans le cadre de l'exercice militaire annuel BALTOPS en mer Baltique à Tofta, Gotland, Suède, le mercredi 7 juin 2022.
DOSSIER - Des troupes américaines sur la plage de Gotland après un exercice de débarquement amphibie, dans le cadre de l'exercice militaire annuel BALTOPS en mer Baltique à Tofta, Gotland, Suède, le mercredi 7 juin 2022. Tous droits réservés James Brooks/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés James Brooks/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Par Euronews avec AP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Cet article a été initialement publié en anglais

"Moscou pourrait "faire ce qu'elle veut" avec les membres de l'OTAN qui n'ont pas atteint leurs objectifs en matière de dépenses militaires", a menacé Donald Trump, s'il était réélu à la Maison Blanche.

PUBLICITÉ

Un dirigeant de l'OTAN a averti, dimanche 11 février, que Donald Trump mettait les alliés en danger lorsque l'ex-président américain déclarait qu'il encouragerait la Russie à attaquer les membres de l'OTAN n'atteignant pas leurs objectifs en matière de dépenses militaires. 

S'exprimant lors d'un meeting, DonaldTrump a affirmé, qu'au cours de sa présidence, il avait dit à un dirigeant que les États-Unis ne protégeraient pas un membre de l'OTAN qui ne paierait pas ses factures s'il était attaqué par Moscou.

Au lieu de cela, il "encouragerait" la Russie "à faire ce qu'elle veut".

Donald Trump a raconté avoir déclaré : "non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer. Vous devez payer vos factures".

Les remarques de celui qui pourrait être le prochain président des États-Unis ont suscité une profonde inquiétude en Pologne, un pays d'Europe centrale qui a été sous le contrôle de la Russie plus souvent qu'à son tour, depuis la fin du XVIIIe siècle.

Le ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz, a réagi affirmant qu'"aucune campagne électorale n'est une excuse pour jouer avec la sécurité de l'alliance".

Le candidat républicain à la présidence, l'ancien président Donald Trump, prend la parole lors d'un rassemblement, à l'Université Coastal Carolina (Conway,USA)
Le candidat républicain à la présidence, l'ancien président Donald Trump, prend la parole lors d'un rassemblement, à l'Université Coastal Carolina (Conway,USA)Manuel Balce Ceneta/AP

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a répondu que les 31 pays alliés membres de l'OTAN étaient déterminés à se défendre mutuellement.

"L'OTAN reste prête et capable de défendre tous les alliés. Toute attaque contre l'OTAN fera l'objet d'une réponse unie et énergique", a affirmé Jens Stoltenberg. "Toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas mutuellement compromet notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis, et expose les soldats américains et européens à des risques accrus".

Jens Stoltenberg a ajouté dans sa déclaration qu'il s'attendait à ce que, "quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, les États-Unis restent un allié fort et engagé de l'OTAN".

Les États membres de l'OTAN sont tenus de venir en aide aux autres États membres. De nombreux experts affirment que l'OTAN est une alliance de défense essentielle qui a contribué à réduire les guerres et les conflits.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a qualifié les commentaires de Donald Trump de "consternants et déséquilibrés", affirmant qu'"encourager les invasions de nos alliés les plus proches (...) met en danger la sécurité nationale américaine, la stabilité mondiale et notre économie nationale".

Après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, les États membres de l'OTAN ont accepté de consacrer 2 % de leur PIB à la défense d'ici à 2024, inversant ainsi des décennies de réductions depuis la guerre froide.

Inquiétudes quant au soutien des États-Unis en Europe

Les commentaires de Donald Trump interviennent alors que l'Ukraine se bat contre l'armée russe, que sa contre-offensive a échoué et que les livraisons d'armes font défaut. Ils surviennent également alors que le Congrès américain se déchire sur le soutien financier à l’Ukraine : 60 milliards dont Kyiv a désespérément besoin, pour tenter de sortir de l’impasse actuelle sur le front militaire. 

Les commentaires de Donald Trump risquent également de froisser les capitales européennes, alors que les chances d'un affrontement entre Joe Biden et Donald Trump, lors de l'élection présidentielle américaine de 2024, augmentent.

De nombreux alliés des États-Unis craignent qu'un second mandat de Donald Trump ne soit un tremblement de terre, mais les inquiétudes se multiplient quant à la possibilité que Washington devienne moins fiable, quel que soit le vainqueur.

Avec un électorat divisé et un Congrès bloqué, le prochain président américain pourrait facilement être occupé par des défis internes - avant même de faire face aux multiples points chauds dans le monde, de l'Ukraine au Moyen-Orient.

La récente déclaration du président français, Emmanuel Macron était sans détour : "la première priorité de l'Amérique, c'est elle-même".

Le président américain Joe Biden en compagnie du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à Kiev, en Ukraine, le lundi 20 février 2023
Le président américain Joe Biden en compagnie du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à Kiev, en Ukraine, le lundi 20 février 2023Evan Vucci/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

La première administration Trump a mis à l'épreuve les liens entre les États-Unis et leurs alliés, en particulier en Europe.

PUBLICITÉ

Il a tourné en dérision les dirigeants de certaines nations amies, notamment l'Allemande, Angela Merkel, et la Britannique Theresa May, tout en faisant l'éloge d'autoritaires tels que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le dirigeant russe Vladimir Poutine.

Dans ses discours de campagne, Donald Trump a attaqué à plusieurs reprises des organisations internationales telles que l'OTAN, dénonçant les milliards dépensés par Washington pour leur entretien.

Il a alarmé les alliés occidentaux en avertissant que les États-Unis pourraient renoncer à leurs engagements envers l'OTAN et ne se porter à la défense que des pays qui atteignent leur objectif de 2 % de dépenses militaires.

Lorsqu'il était président, Donald Trump a fini par approuver l'article 5 de l'OTAN, qui stipule qu'une attaque armée contre un ou plusieurs de ses membres doit être considérée comme une attaque contre tous les membres.

Mais il a souvent dépeint les alliés de l'OTAN comme des sangsues de Washington et a ouvertement remis en question la valeur de l'alliance militaire qui a défini la politique étrangère des États-Unis pendant des décennies.

PUBLICITÉ

En 2022, l'OTAN a indiqué que sept de ses 31 pays membres actuels respectaient cette obligation, contre trois en 2014.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a incité certains membres de l'OTAN à augmenter leurs dépenses militaires.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Tribune. Élections présidentielles américaines : le changement climatique pourrait être un sujet décisif pour être élu

Vladimir Poutine : "Les États-Unis doivent cesser de fournir des armes à l'Ukraine et exhorter Kyiv à négocier"

Mike Pence : "Je crois que l'Amérique est le leader du monde libre"