À Gaza, 1,1 million de personnes sont désormais menacées de famine, selon le Programme alimentaire mondial. La malnutrition chez les enfants se propage à un rythme record.
PUBLICITÉAlors que le conflit à Gaza entre ce dimanche dans son septième mois, la famine est de plus en plus proche dans le nord de Gaza, a averti samedi le Programme alimentaire mondial (PAM).
La malnutrition chez les enfants se propage à un rythme record, et un enfant de moins de deux ans sur trois souffre à présent de malnutrition aiguë ou d’émaciation. Environ 70% de la population du Nord est confrontée à une famine catastrophique.
Le dernier rapport de classification de phase intégrée (IPC en anglais), un outil pour améliorer l'analyse de la sécurité alimentaire, prévoit dorénavant une famine dans les deux gouvernorats du nord de Gaza, car il existe des preuves raisonnables que les****troisseuils de famine (insécurité alimentaire, malnutrition et mortalité) seront dépassés au cours des deux prochains mois.
Dans l’ensemble, le nombre de Gazaouis confrontés à une famine catastrophique (IPC5) a doublé en moins de trois mois, passant de 570 000 en décembre à 1,1 million aujourd’hui.
Les personnes appartenant à la catégorie IPC5 ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins alimentaires les plus élémentaires. Ils ont épuisé toutes les stratégies d’adaptation, comme manger du fourrage pour animaux, mendier ou vendre leurs biens pour acheter de la nourriture. Ils sont souvent démunis. Certains meurent de faim.
Le PAM fournit chaque mois de la nourriture dont plus d’un million de personnes à Gaza ont désespérément besoin, malgré d’énormes difficultés. En mars, le Programme alimentaire mondial a toutefois réussi à acheminer 47 camions vers le nord, une amélioration par rapport à février, mais loin de ce qui était nécessaire.
Alors que la famine approche, le PAM affirme avoir besoin de personnel et de fournitures humanitaires pour pouvoir se déplacer librement et en toute sécurité à travers Gaza. Le PAM exhorte ainsi Israël à autoriser davantage de routes vers Gaza, y compris depuis le nord, ainsi que l'utilisation du port d'Ashdod.
L'organisation s'est par ailleurs dite choquée et attristée par la mort tragique de l'équipe de World Central Kitchen (WCK) alors qu'elle apportait une aide alimentaire vitale à Gaza.
A ce propos, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a déclaré vendredi que la mort des sept travailleurs humanitaires du WCK était une "tragédie" et a ajouté que l'armée israélienne en assumait "l'entière responsabilité".
Dans sa déclaration, Daniel Hagari a également affirmé que l'enquête avait révélé que la frappe à l'origine de la mort des humanitaires était "une grave erreur résultant d'un échec opérationnel grave (...) en violation des procédures opérationnelles standard".
Le drame a provoqué un net refroidissement des relations diplomatiques avec plusieurs pays dont étaient originaires certains des humanitaires tués en début de semaine.