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Politique de l'UE. L'Espagne et l'Irlande font pencher la balance de l'UE vers la reconnaissance de la Palestine

Majdi Mohammed/AP
Majdi Mohammed/AP Tous droits réservés Majdi Mohammed/AP
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Par Marta PachecoCynthia Kroet, Isabel Marques da Silva
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les pays de l'UE ont réagi de manière mitigée à la reconnaissance d'un État palestinien.

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La décision de l'Irlande et de l'Espagne de reconnaître officiellement, mercredi, un État palestinien, aux côtés de la Norvège, pourrait entraîner d'autres déclarations qui feraient pencher l'équilibre de l'Union européenne vers les partisans de la reconnaissance du territoire.

Toutefois, l'Allemagne tient à ce que chaque pays prenne sa propre décision et la Commission européenne indique qu'elle n'a aucun rôle à jouer dans ce processus.

James Moran, chercheur associé au Centre for European Policy Studies (CEPS), un groupe de réflexion basé à Bruxelles, estime probable que la Belgique, Malte et la Slovénie suivent l'exemple de l'Irlande et de l'Espagne.

"Si cinq autres pays reconnaissent également la Palestine comme un Etat, une majorité des 27 pays de l'UE y serait favorable", précise-t-il.

James Moran juge que le Haut représentant de l'UE, Josep Borrell, pourrait rappeler qu’une position commune entre les Etats membres doit encore être atteinte. Toutefois, pour le chercheur, l’annonce de Dublin et de Madrid est un "signe de mouvement vers un horizon politique plus clair pour les Palestiniens" et pour toute "initiative future sérieuse sur les pourparlers visant à une solution à deux Etats".

Mais un porte-parole en charge des affaires étrangères de l'UE insiste sur le fait que "la reconnaissance [de la Palestine] n'est pas une compétence de l'UE, c'est une décision de deux Etats membres et il ne nous appartient pas de la commenter".

James Moran soutient que la reconnaissance d'aujourd'hui devrait contribuer à restaurer "une partie de la crédibilité de l'UE" avec le monde arabe, affirmant que la réputation de l'Union a "pris de sérieux coups" au cours des derniers mois, en raison de la "perception du deux poids deux mesures" par rapport à la position de l'Union sur l'Ukraine.

La vice-première ministre belge Petra De Sutter, qui a condamné les actions d'Israël à Gaza, a réagi sur X en déclarant que la Belgique devait suivre l'exemple de l'Irlande et de l'Espagne.

Au sein de l'UE, la Bulgarie, Chypre, la Hongrie, Malte, la Roumanie, la Pologne, la Slovaquie, la Suède et la République tchèque ont déjà pris des mesures en vue de la reconnaissance d'un État palestinien. Israël s'oppose à de telles démarches, estimant qu'elles "alimenteront l'instabilité" et entraveront toute perspective de paix au Moyen-Orient.

Edouard Rodier, directeur général du Conseil norvégien pour les réfugiés, qualifie l'annonce de "geste symbolique" qui était "attendu depuis longtemps".

"Il s'agit également d'un signal concret adressé à la partie la plus forte, Israël, ainsi qu'aux Palestiniens, pour leur faire comprendre que la situation actuelle ne peut plus durer. L'égalité de statut entre les deux parties est un pas vers un règlement pacifique auquel nous aspirons en tant qu'humanitaires qui doivent maintenant recoller les morceaux après chaque nouvelle guerre", explique Edouard Rodier.

Barry Andrews, eurodéputé irlandais (PPE), estime qu'il s'agit d'un jour "historique" pour l'Irlande et que l'UE devait maintenant suivre l'exemple irlandais "pour avoir une chance de parvenir à la paix et à la solution à deux États".

"La reconnaissance par l'Irlande seule ne résoudra pas immédiatement le conflit. Il s'agit d'une étape dans un long processus visant à recréer une voie politique vers la paix", ajoute-t-il.

D'autres pays de l'UE sont aussi favorables à la solution à deux États, même s'ils ont des points de vue différents sur la meilleure façon de l'aborder. Certains, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, estiment qu'elle doit passer par des pourparlers directs entre la Palestine et Israël.

L’eurodéputé allemand Moritz Körner (Renew) critique les propos des sociaux-démocrates en Allemagne (SPD) qui appellent à la reconnaissance d'un Etat palestinien. "Après que le Hamas ait brutalement assassiné, violé et enlevé des centaines de personnes, les politiciens du SPD veulent reconnaître l'État du Hamas en réponse. Qu'est-ce qui ne va pas ?", dénonce-t-il.

Avec une position plus diplomatique, le ministère allemand des Affaires étrangères précise que "chaque pays adopte sa propre position" sur la question.

"Un État indépendant pour la Palestine reste l'objectif de la politique étrangère allemande. Une solution à deux États permettrait aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix, côte à côte", ajoute le porte-parole allemand.

Au Portugal, le nouveau Premier ministre Luis Montenegro a annoncé que le pays n'irait pas aussi loin que l'Espagne à moins qu'une approche concertée de l'UE ne soit mise en place. Il s'est exprimé à la suite d'une visite de son homologue espagnol Pedro Sanchez à Lisbonne pour tenter de recueillir des soutiens en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien, avant les annonces de mercredi.

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