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Les États-Unis expulsent vers le Salvador plus de 200 membres présumés de gangs vénézuéliens

Trump déporte 238 membres d'un gang vénézuélien vers le Salvador
Trump déporte 238 membres d'un gang vénézuélien vers le Salvador Tous droits réservés  AP
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Par Jesús Maturana & Jean-Philippe LIABOT avec AP
Publié le Mis à jour
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Donald Trump a expulsé plus de 230 membres du gang criminel "Tren de Aragua" vers le Salvador, en contournant une décision judiciaire suspensive. Le président salvadorien s'en est vanté sur le réseau X, et les a transférés dans une prison de haute sécurité.

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Dans une démarche sans précédent, plus de 200 membres présumés du gang criminel vénézuélien Tren de Aragua ont été déportés par les États-Unis et envoyés au Salvador, où ils ont été transférés dans une prison de haute sécurité, a confirmé dimanche 16 mars le président salvadorien Nayib Bukele.

Le président américain Donald Trump a invoqué vendredi la loi sur les étrangers ennemis de 1798 pour expulser rapidement les membres présumés de cette organisation criminelle, liée aux enlèvements, à l'extorsion, au crime organisé et aux meurtres sous contrat.

Cependant, un jour plus tard, un juge fédéral de Washington DC a bloqué l'application de cette loi pendant 14 jours, arguant que le statut se réfère à des "actes hostiles" perpétrés par un autre pays qui sont "équivalents à la guerre".

Nayib Bukele a annoncé via le réseau social X que 238 membres présumés du gang vénézuélien étaient arrivés dans son pays et avaient été transférés au Centre de Confinement du Terrorisme (Cecot), une méga-prison d'une capacité de 40 000 détenus, où ils resteront pour une période d'un an qui pourrait être renouvelée.

Une vidéo partagée sur les médias sociaux de Bukele montre les détenus, pieds et mains entravés, escortés par des officiers armés depuis l'avion. Certains sont placés dans des véhicules blindés, tandis que d'autres, courbés sous la pression des officiers, sont forcés de monter dans des bus.

Chronologie et réactions

L'expulsion a eu lieu quelques heures après qu'un juge américain a ordonné à l'administration Trump de ne pas le faire. Le juge James Boasberg a ordonné l'arrêt des déportations couvertes par la proclamation de Trump, mais à ce moment-là, les avions avaient déjà décollé. Bukele a répondu de manière moqueuse sur les médias sociaux : "Oups... trop tard".

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a confirmé l'arrivée des membres présumés de gangs au Salvador et a remercié M. Bukele, le qualifiant de "leader le plus fort en matière de sécurité dans notre région".

Cette opération s'inscrit dans le cadre de la longue croisade de Donald Trump contre l'immigration clandestine aux États-Unis. En janvier, ce dernier a signé un décret déclarant que Tren de Aragua et MS-13 étaient des organisations terroristes étrangères.

Pendant sa campagne électorale, Trump a promis de mener la plus grande opération d'expulsion de l'histoire des États-Unis. Cependant, un rapport récent suggère que les agents de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont expulsé moins d'immigrants en février 2025 qu'au cours du même mois de l'année précédente sous l'administration de Joe Biden : 11 000 en février 2025, contre 12 000 en février 2024.

Accord bilatéral de 6 millions d'euros entre le Salvador et les États-Unis

L'accord entre les États-Unis et le Salvador est un signe de renforcement des liens diplomatiques. Les États-Unis auraient accepté de payer 6 millions de dollars au Salvador pour emprisonner 300 membres présumés du Tren de Aragua pendant un an, selon l'AP.

"Les États-Unis paieront une somme très basse pour eux, mais élevée pour nous", a ajouté M. Bukele, suggérant que l'accord contribuerait également à financer l'énorme complexe pénitentiaire de Cecot.

Rubio a décrit le pacte comme un accord de "pays tiers sûr" permettant d'expulser les citoyens qui ont violé les lois américaines sur l'immigration. Cela signifierait que le gouvernement américain pourrait expulser vers le Salvador des migrants d'autres pays qui n'ont pas la nationalité salvadorienne.

"Il a également proposé de faire de même avec les criminels dangereux qui sont actuellement en détention et purgent leur peine aux États-Unis, même s'ils sont citoyens américains ou résidents légaux", a déclaré Marco Rubio.

Le président Donald Trump rencontre le président Nayib Bukele à New York en 2019
Le président Donald Trump rencontre le président Nayib Bukele à New York en 2019 Evan Vucci/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.

Nayib Bukele, 42 ans, président du Salvador depuis 2019, et fraichement réélu en 2024, est désormais un partenaire stratégique et sûr pour Donald Trump. Issu d'une lignée d'hommes d'affaires influents, partisan des crypto-monnaies et adepte de politiques autoritaires, il a fait de la lutte contre les gangs une priorité, et a doté son pays d'un arsenal répressif d'une extrême violence.

De son côté, le gouvernement du président vénézuélien Nicolás Maduro a rejeté l'utilisation de la loi américaine "anachronique" pour expulser les membres présumés de gangs, affirmant qu'elle violait les droits des migrants.

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