Jeudi, les tirs se sont poursuivis au Cachemire, région à l'origine des tensions entre l'Inde et le Pakistan. Les dirigeants occidentaux ont appelé à faire taire les armes pour protéger les civils.
La situation entre l'Inde et le Pakistan est toujours aussi explosive, ce jeudi 8 mai : des tirs ont de nouveau été échangés dans le Cachemire, région qui cristallise les tensions entre les deux pays depuis des décennies. Quatre soldats pakistanais et un civil ont été blessés dans une attaque de drone, au lendemain de leur confrontation militaire la plus violente depuis de nombreuses années.
L'Inde a tiré plusieurs drones de fabrication israélienne sur le Pakistan, ce jeudi, selon le porte-parole de l'armée, le lieutenant-général Ahmad Sharif. Les forces pakistanaises en ont abattu 25.
Les dirigeants internationaux ont exprimé leurs inquiétudes face à ce conflit. Le président états-unien Donald Trump a qualifié d'escalade de "terrible", exhortant les deux parties à mettre fin à la violence. "Ma position est la suivante : je m'entends bien avec les deux. Je les connais tous les deux très bien et je veux les voir s'entendre", a-t-il déclaré. "Si je peux faire quoi que ce soit pour aider, je serai là", a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté de Keir Starmer. Le Premier ministre britannique a assuré que son pays "s'engageait de toute urgence avec les deux belligérants" et encourageait "le dialogue, la désescalade et la protection des civils".
De son côté, Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a déclaré que "cette guerre n'est bonne pour personne". Elle a ajouté que l'Europe essayait de "servir de médiateur et de faire baisser les tensions".
À Londres, des manifestants pakistanais se sont rassemblés devant le haut-commissariat de l'Inde, appelant à la paix entre les deux pays. "Nous voulons que le monde sache que nous voulons la paix, que nous voulons dire non à la guerre", a déclaré Naheeda Nasir, qui participait à la manifestation.
"Je compatis avec les familles qui ont perdu leurs proches, c'est vrai, mais cela ne justifie pas que l'Inde aille attaquer des innocents au Pakistan", a assuré Tariq Mahmood, son organisateur.
Des tensions de plus en plus importantes
Mercredi, l'Inde a tiré des missiles sur des zones contrôlées par le Pakistan, causant la mort d'au moins 34 personnes, dont un enfant, une action que le dirigeant pakistanais a qualifiée d'acte de guerre. L'Inde affirme avoir visé des installations utilisées par des militants associés au récent massacre de touristes dans la région du Cachemire administrée par l'Inde.
Selon un communiqué de l'armée indienne, les ripostes pakistanaises ont causé la mort d'au moins trois civils dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde.
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a promis de venger les meurtres, mais n'a donné aucun détail, ce qui fait craindre un conflit plus large entre les deux voisins dotés de l'arme nucléaire.
Les tensions entre les deux pays n'ont cessé d'augmenter depuis le 22 avril, lorsque des hommes armés ont tué 26 personnes, pour la plupart des touristes indiens hindous, dans la partie du Cachemire contrôlée par l'Inde. New Delhi a accusé le Pakistan de soutenir les militants responsables de cet attentat, ce qu'Islamabad a formellement démenti.
Suite à ces nouvelles attaques, l'Inde a évacué des milliers de personnes de villages situés près de la frontière. Environ 2 000 villageois ont également fui leurs maisons dans la partie du Cachemire administrée par le Pakistan.
Les vols sont restés suspendus dans plus d'une vingtaine d'aéroports des régions du nord et de l'ouest de l'Inde, selon les conseils aux voyageurs émis par de nombreuses compagnies aériennes. Le Pakistan a suspendu les vols dans quatre de ses aéroports - Islamabad, Karachi, Lahore et Sialkot - selon l'autorité de l'aviation civile.