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Tikhanovskaïa dénonce un "coagresseur", alors que l'envoyé de Trump va rencontrer Loukachenko

La cheffe de l'opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa prononce son discours au Parlement européen mardi 11 mars 2025 à Strasbourg.
La cheffe de l'opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa prononce son discours au Parlement européen mardi 11 mars 2025 à Strasbourg. Tous droits réservés  Pascal Bastien/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
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Par Sasha Vakulina
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L'envoyé américain Keith Kellogg devrait se rendre à Minsk pour discuter de la guerre en Ukraine avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko.

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La cheffe de l'opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a déclaré à Euronews que le président Alexandre Loukachenko "ne peut absolument pas être digne de confiance", suite à une information faisant état d'une réunion prévue à Minsk entre lui et l'envoyé de l'administration Trump pour l'Ukraine.

Keith Kellogg, conseiller de longue date du président américain Donald Trump, prévoit de se rendre au Bélarus cette semaine pour rencontrer Loukachenko, a rapporté Reuters mardi, citant quatre sources.

Kellogg a déclaré en privé que ce voyage pourrait contribuer à relancer les pourparlers de paix visant à mettre fin à l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie, selon deux des sources.

Keith Kellogg, l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine, entre dans la salle pour une réunion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kyiv, le 20.02.2025
Keith Kellogg, l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine, entre dans la salle pour une réunion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kyiv, le 20.02.2025 Evgeniy Maloletka/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Deux cycles de négociations directes entre Moscou et Kyiv n'ont pas permis de progresser vers la fin de la guerre, qui en est à sa quatrième année.

Toutefois, Svetlana Tikhanovskaïa a déclaré mercredi que le Bélarus n'était pas un lieu de négociation, car Loukachenko "fait partie de cette guerre".

Loukachenko est en effet un allié clé du président russe Vladimir Poutine et lui a permis d'organiser une partie de son invasion massive de l'Ukraine en février 2022 depuis le Bélarus.

"C'est un coagresseur qui sert les intérêts de Poutine et on ne peut absolument pas lui faire confiance ", a déclaré Tikhanovskaïa à Euronews.

Svetlana Tikhanovskaïa a décrit la guerre de la Russie en Ukraine comme une "manne" pour Loukachenko et a déclaré qu'il ne voulait pas qu'elle s'arrête.

"Le gouvernement produit une grande quantité de matériel pour l'armée russe, et dans cette atmosphère de sanctions contre le régime de Loukachenko, c'est une bonne source de revenus pour lui ", a-t-elle ajouté.

"Il n'est donc pas intéressé par la paix. Il veut peut-être jouer un rôle important dans cet accord, mais il n'est pas un acteur indépendant".

L'Occident a imposé des sanctions au Bélarus en raison de son soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine et suite aux élections présidentielles d'août 2020 et de janvier de cette année, qui ont été largement rejetées par les gouvernements occidentaux et considérées comme des simulacres de scrutin.

Alexandre Loukachenko, surnommé parfois "le dernier dictateur de l'Europe", est le dirigeant européen qui est resté le plus longtemps au pouvoir, ayant gouverné l'ancienne république soviétique sans interruption pendant 31 ans.

Svetlana Tikhanovskaïa s'est présentée contre Loukachenko lors du scrutin de 2020 et a été contrainte de quitter le pays peu de temps après. Comme de nombreux observateurs internationaux, elle l'a accusé de lui avoir volé la victoire en recourant à une fraude électorale à grande échelle.

Minsk et Moscou ont tous deux rejeté ces accusations et les critiques occidentales concernant les élections en général.

Relations difficiles entre les États-Unis et la Biélorussie

Début 2020, pendant le premier mandat de Trump, le secrétaire d'État Mike Pompeo est devenu le plus haut responsable de Washington à se rendre au Bélarus depuis plus de vingt ans.

Cependant, les relations entre Minsk et Washington se sont détériorées après l'accession de Joe Biden à la présidence des États-Unis en 2021, et les États-Unis ont suspendu les opérations de leur ambassade à Minsk en février 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Cette année, au cours du second mandat de Trump, il semble que les États-Unis tentent à nouveau d'améliorer les liens avec le Bélarus.

En février, des fonctionnaires américains se sont rendus à Minsk pour récupérer trois prisonniers politiques, selon un rapport du New York Times.

En avril, le Bélarus a libéré Youras Ziankovich, un citoyen américain qui avait été emprisonné sur la base d'allégations de complot visant à assassiner le dirigeant autoritaire du pays. Ses partisans et Washington avaient qualifié ces accusations de mensongères.

Par ailleurs, la cheffe de la politique étrangère de l'UE a averti mercredi que la Russie représentait une menace directe pour l'Union européenne et a déclaré que ses dépenses massives en matière de défense montraient que le Kremlin avait un "plan à long terme pour une agression à long terme".

Dans une interview accordée à Euronews la semaine dernière, Mme Tikhanovskaïa a déclaré que les exercices militaires conjoints à grande échelle entre la Russie et le Bélarus, qui auront lieu à l'automne, pourraient constituer une menace pour le flanc oriental de l'OTAN.

"N'oubliez pas que les derniers exercices militaires au Bélarus se sont terminés par l'attaque de l'Ukraine", a-t-elle déclaré à Euronews la semaine dernière, en faisant référence aux prochaines manœuvres Zapad 2025.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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