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La Marche des fiertés de Budapest au coeur d'un bras de fer juridique

Le Parlement hongrois a adopté un amendement à la loi interdisant les rassemblements LGBTQ+.
Le Parlement hongrois a adopté un amendement à la loi interdisant les rassemblements LGBTQ+. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Nina Borowski avec AP
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Alors que les autorités hongroises ont interdit la Marche LGBTQ+ de Budapest en vertu de la loi du pays, le maire de la capitale, Gergely Karácsony, entend maintenir l'évènement au moyen d'un détournement juridique.

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C'est un évènement qui concentre toute l'attention en Hongrie, et qui suscite même un affrontement juridique, au sein de la sphère politique du pays. La Marche des fiertés, prévue ce samedi à Budapest, va-t-elle réellement avoir lieu ?

Depuis 14 ans, l’événement se déroule chaque année pacifiquement. Cette année cependant, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a brandi la menace de"conséquences juridiques" contre toute personne impliquée dans l’organisation ou la participation à la marche. En parallèle, le Parlement hongrois a adopté un amendement à la loi interdisant de tels rassemblements.

Le maire de la ville, Gergely Karácsony, a cependant trouvé une parade juridique pour maintenir la Marche : "Le Parlement hongrois a adopté un amendement à la loi sur les rassemblements, ce qui signifie que la Marche, relevant de cette loi, n’a pas été autorisée par la police. Cependant, nous organisons un événement municipal, qui ne relève pas de cette législation. La municipalité invite les habitants de Budapest à un événement alternatif, dans ses propres espaces publics. C’est donc parfaitement légal." a-t-il expliqué.

Le ministre de la Justice, Bence Tuzson, a immédiatement contesté cette interprétation, affirmant que l’événement tombe bien sous la loi sur les rassemblements, et qu’il est par conséquent illégal. Le responsable a également averti le maire de Budapest qu'il s'exposait à une peine d’un an de prison ainsi qu’une amende.

Amendes et reconnaissance faciale

Si les amendes peuvent dissuader certains manifestants, la question se pose de savoir comment les autorités pourraient sanctionner des milliers, voire des dizaines de milliers de participants.

Le parti Fidesz de Viktor Orbán a récemment approuvé l’usage de systèmes de reconnaissance faciale alimentés par l’intelligence artificielle.

Un autre amendement législatif a supprimé l’effet suspensif des recours contre les amendes. Désormais, les participants identifiés par la vidéosurveillance peuvent être sanctionnés sans délai.

Kristóf András Kádár, coprésident du Comité Helsinki de Hongrie, estime que le maire dispose d’un solide argument juridique. Toutefois, en raison des nouvelles lois, les amendes pourraient représenter un certain risque pour les participants.

"Je pense qu’en fin de compte, les amendes pourront être annulées ou réduites par des voies juridiques. Mais dans l’immédiat, elles devront être payées", a-t-il confié.

Risques d'affrontements avec l'extrême-droite

Les amendes ne sont pas la seule source d’inquiétude pour les participants. La crainte croissante de violences constitue également une menace sérieuse.

S’exprimant lors du sommet de l’UE jeudi, Vikor Orbán a rappelé que toute participation à la manifestation était illégale et a exhorté la population à ne pas y prendre part. Le Premier ministre hongroise s'est également défendu de toute volonté de repression brutale.

'Nous sommes un pays civilisé, nous ne nous faisons pas de mal, nous n’avons jamais eu de guerre civile ici, peut-être un petit peu en 1956, mais nous ne nous faisons pas de mal même si nous ne sommes pas d’accord. Cela ne fait pas partie de la culture politique hongroise", a-t-il déclaré.

Peu après ces déclarations, la police hongroise a autorisé une contre-manifestation organisée par le parti d’extrême droite Notre Patrie (Mi Hazánk), qui doit en partie emprunter le même itinéraire que celui prévu pour la Budapest Pride. Cette décision alimente les craintes de violents affrontements.

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