Après plus de 24 heures de votes sur des dizaines d’amendements, le Sénat américain a semblé mardi matin en voie de sortir de l’impasse pour adopter le massif projet de loi budgétaire de Donald Trump, qui trépigne publiquement.
Aux Etats-Unis, les sénateurs républicains ont adopté mardi la "grande et belle loi" controversée du président Donald Trump. Ce texte consacré aux allègements fiscaux et aux réductions de dépenses est passé après un vote décisif du vice-président J.D. Vance, alors que la chambre haute du Congrès américain se trouvait dans une impasse en raison d'une résistance farouche des élus démocrates.
"Sur ce vote, les oui sont au nombre de 50, les non au nombre de 50. Le Sénat étant également divisé, le vice-président vote pour. Le projet de loi tel qu'amendé est adopté" a déclaré J.D. Vance après le vote.
La majorité des désaccords portaient sur les réductions de de budget à Medicaid, le programme d'assurance maladie américain. Une mesure "inquiétante" pour les démocrates et un certain nombre de législateurs républicains, car elle risque de priver des millions de personnes de soins médicaux au profit des classes les plus aisées.
"À cause de ce projet de loi, des dizaines de millions de personnes vont perdre leur assurance maladie. Des millions d'emplois vont disparaître. Des gens vont tomber malades et mourir. Les enfants auront faim et la dette explosera à des niveaux que nous n'avons jamais vus, tout cela pour que les milliardaires et les entreprises bénéficient d'un allègement fiscal permanent. Ce projet de loi est tellement irrécupérable qu'un républicain a littéralement choisi de se retirer plutôt que de voter oui et de décimer son propre État" s'insurge Chuck Schumer, chef de la minorité du Sénat américain.
Le projet de loi comprend également près de 4 500 milliards de dollars d'allègements fiscaux, avec une prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat de Donald Trump mais aussi l’élimination de l’imposition sur les pourboires, ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.
Plus d'un tiers de ces réductions bénéficieraient aux ménages générant un revenu de plus d'un demi-million de dollars par an.
Désormais soumis à la Chambre des représentants, le texte devrait aussi y subir l’opposition d’élus conservateurs réfractaires aux changements apportés par le Sénat à leur version. A ces querelles internes, est venue s’ajouter lundi l’opposition franche et bruyante d’Elon Musk, qui a dénoncé l’impact du texte sur la dette publique.