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La France juge l'ex-chef rebelle Roger Lumbala pour ses crimes commis dans l'est de la RDC

Les rebelles du M23 escortent les soldats et les policiers du gouvernement qui se sont rendus dans un lieu non divulgué à Goma, 30 janvier 2025.
Les rebelles du M23 escortent les soldats et les policiers du gouvernement qui se sont rendus dans un lieu non divulgué à Goma, 30 janvier 2025. Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Rory Sullivan
Publié le Mis à jour
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Ce procès est une audience historique sur les atrocités commises dans l’est de la République démocratique du Congo, théâtre d’un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle.

C’est un procès inédit qui s'est ouvert ce mercredi : l'ancien ministre, sénateur et ex-chef rebelle en République démocratique du Congo (RDC), Roger Lumbala, comparaît devant la cour d’assises de Paris. Il est poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et participation à une association criminelle, pour des faits commis entre 1998 et 2003.

Il s’agit du premier procès en France pour des crimes commis en RDC. Selon les Nations unies, le groupe rebelle de Roger Lumbala, le RCD-N, a perpétré des atrocités, notamment des exécutions, des viols, du travail forcé et de l'esclavage sexuel. Il a particulièrement ciblé les minorités ethniques Nande et Bambuti lors de ses opérations dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en 2002 et 2003.

Palais de justice de Paris, 8 avril 2020
Palais de Justice de Paris, 8 avril 2020 AP Photo

Le gouvernement congolais a lancé un mandat d'arrêt contre lui en 2011, affirmant qu'il soutenait le groupe rebelle M23 qui opère dans l'est du pays. Cette accusation l'a conduit à s'enfuir en France, où il a été arrêté en 2020 et mis en examen en 2023.

Son procès s'inscrit dans le cadre d'une loi française qui permet de juger en France des crimes contre l'humanité présumés, quel que soit l'endroit où ils ont été commis.

Roger Lumbala nie les accusations portées contre lui, affirmant qu'il n'était qu'un homme politique et qu'il ne contrôlait pas les soldats ou les volontaires. Vongai Chikwanda, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, a déclaré que ce procès envoyait "un signal clair" aux personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes en RDC.

Vongai Chikwanda a souligné que ces personnes "se trompent si elles pensent qu'elles peuvent se cacher dans d'autres pays à l'abri des regards". "Tous ceux qui commettent des crimes en vertu du droit international et de graves violations des droits de l'homme en RDC devraient être tenus individuellement responsables", a-t-elle ajouté.

Des dizaines de groupes armés sont toujours actifs dans l'est de la RDC, riche en minerais, qui est le théâtre de conflits meurtriers depuis les années 1990. Au début de l'année, le groupe rebelle M23, dont on pense qu'il est soutenu par le Rwanda voisin, s'est emparé de deux villes importantes de la région. Les combats auraient fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Le verdict du procès de Roger Lumbala est attendu le 19 décembre prochain, après un mois d'audiences auxquelles ont participé des dizaines de témoins. S'il est reconnu coupable, il risque la prison à vie.

Sources additionnelles • AP

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