Berlin veut faire acte de continuité en matière de politique budgétaire malgré le Brexit et refuse de se laisser entraîner par Londres dans une course au dumping fiscal.
L’Allemagne a les reins assez solides pour amortir le choc du Brexit et maintenir ses comptes publics à l‘équilibre voire dans le vert au moins jusqu’en 2020.
Le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, l’a assuré lors de la présentation à Berlin du projet de budget fédéral approuvé par le gouvernement pour 2017 .
Un gage de continuité
“*Je pense que ce projet de loi de finance montre clairement que nous nous tiendrons à la politique budgétaire solide et fiable décidée en début de mandat. La situation est exceptionnellement bonne sur le marché du travail avec un taux d’emploi élevé et un chômage faible,*“ a-t-il déclaré. Une situation qui assure à Berlin des rentrées fiscales abondantes. L’Allemagne prévoit d’ailleurs d’augmenter légèrement ses dépenses publiques tout en réduisant davantage sa dette sous les 60% du PIB.
L’engagement de Wolfgang Schäuble tranche avec la décision de son homologue britannique – et grand allié en matière de rigueur budgétaire – George Osborne, de renoncer à atteindre l‘équilibre budgétaire en 2020, et son intention de baisser l’impôt sur les sociétés.
Non au dumping fiscal
Sur ce dernier point, Wolfgang Schäuble a déclaré : “*George Osborne et moi-même allons nous voir à la réunion de l’EcoFin la semaine prochaine et j’espère qu’il nous donnera des explications. Nous n’avons pas l’intention en Europe de commencer une course au nivellement de la fiscalité par le bas.*“
Pour restaurer la confiance dans les milieux d’affaires, George Osborne se propose de ramener l’impôt britannique sur les sociétés sous 15%, contre 20% actuellement. Il s‘élève à 30% en Allemagne et à 33% en France.