Le titre du plus grand conglomérat du pays résiste au choc. Lee Jae-Yong avait préparé les cadres du groupe à son éventuelle absence.
Le patron de facto de Samsung sous les verrous à Séoul. Lee Jae-Yong, 48 ans a été arrêté aux aurores ce vendredi, dans le cadre de l’enquête sur le vaste scandale de corruption qui secoue la Corée du Sud depuis l’automne.
L’héritier du géant de l‘électronique est soupçonné d’avoir versé l‘équivalent de 35 millions d’euros à l‘éminence grise de la Présidente destituée, en échange de faveurs politiques.
« Choigate » : l’héritier de l’empire Samsung arrêté pour corruption https://t.co/Z1Zbt6X9Ot
— Le Monde (@lemondefr) 17 février 2017
Une question de crédibilité
Pour Cho Chang-Hoon, professeur à l‘école de commerce de l’université de Sogang, “l’arrestation du propriétaire de la compagnie va non seulement générer des pertes mais elle aura aussi un coût social. En même temps, le système sud-coréen démontre ainsi qu’il ne tolérera pas les malversations. Donc, sur le long terme, cela a toutes les chances de renforcer la crédibilité de la Corée du Sud.“
Le titre Samsung n’a cédé que 0,4% sur cette annonce. Il faut dire qu’ayant réchappé de justesse à une interpellation en janvier, Lee Jae-Yong avait depuis organisé son éventuelle absence. Officiellement, il n’est que vice-président de Samsung Electronics, mais c’est lui qui prenait les grandes décisions stratégiques depuis qu’une crise cardiaque a laissé son père handicapé en 2014.
The arrest of the Samsung's de facto leader means a clutch of new initiatives will now have to be put on hold https://t.co/KQPzmIpR90pic.twitter.com/Rt0bgfGVrc
— Financial Times (@FT) 17 février 2017
Une opinion divisée
Dans les rues de Séoul, l’annonce de l’arrestation du patron du plus grand conglomérat du pays suscite des réactions partagées ce vendredi. “Je m’attendais à ce que l’arrestation ait lieu cette fois, après le raté de la dernière fois. Il y a suffisamment de preuves cette fois et la loi est juste. Bravo à l‘équipe du procureur !“ s’exclame Lee Hyun-Sook, 48 ans.
Mais pour Seo Jong-Seok, 62 ans, “cette arrestation est une honte. La cible originale des poursuites était la présidente Park, mais je pense que, parce qu’ils n’ont pas trouvé grand chose sur elle pendant l’enquête, ils ont arrêté Lee. Je suppose que les conséquences sur notre économie seront énormes.“
Samsung génère en effet 20% du produit intérieur brut de la Corée du Sud. Le coup est dur pour le groupe, qui se remet à peine du rappel planétaire de son Galaxy Note 7, aux batteries explosives. Fiasco qui avait fait dévisser l’action Samsung et porté atteinte à sa réputation.
Sources : Reuters, AFP.