Pour éviter des faillites en cascade la Commission européenne assouplit son interprétation des règles européennes en matière d’aide d’Etat. Pour l’institution c’est une mesure ciblée pour répondre à la crise. Mais certains souhaitent voir cette flexibilité se poursuivre à plus long terme.
Le gouvernement allemand et Lufthansa ont trouvé un accord. La compagnie aérienne nationale va bénéficier d’une aide des autorités de 9 milliards d’euros. Par ricochet cette annonce pourrait se révéler être une bonne nouvelle pour les autres entreprises du groupe comme le transporteur belge Brussels Airlines qui annonçait il y a deux semaines un plan de restructuration.
Le transport aérien connait une chute dramatique de son activité à cause de la crise du coronavirus. Pour éviter les faillites la Commission européenne a décidé d’assouplir temporairement ses règles en matière d’aide d’Etat. Avant la crise ces subventions étaient strictement encadrées. Mais la priorité aujourd’hui est de préserver l’activité. "Les aides peuvent être accordées jusqu’à la fin de l’année pour aider les entreprises à surmonter les problèmes de liquidité et éviter des licenciements", précise la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager.
La Commission a approuvé de nombreux plans de sauvetage mis en place par les gouvernements pendant la pandémie. Le montant de ces aides est évalué à près de 2000 milliards d’euros. Certains responsables politiques espèrent d’ailleurs que la Commission maintiendra cette souplesse à l’avenir. "Les règles de la concurrence européenne et les règles sur les aides d’Etat devraient permettre la création de champions européens capables de se mesurer aux concurrents américains et chinois", suggère le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) Armin Laschet.
Les défenseurs de l’environnement ont quelques inquiétudes. Ils ne souhaitent pas que ces aides d’Etat et ces plans de sauvetage soutiennent une nouvelle fois les industries polluantes. Avant la pandémie l’UE s’était engagée en faveur d’une économie plus verte.