Les regards européens sont tournés vers les Pays-Bas dont la voix permettra ou non de débloquer les négociations sur les moyens de relancer l’économie de l’UE.
Aux Pays-Bas les fleurs ne sont pas juste une question de folklore. C’est une réelle industrie. Comme partout en Europe la production et les ventes se sont effondrées à cause de la pandémie.
La reprise semble encore lointaine pour le secteur. En cas de seconde vague épidémique il est très probable de voir les gouvernements réintroduire "un confinement et cela va affecter les exportations de fleurs et de plantes. Cela sera très difficile pour notre industrie", explique Michel van Schie, porte-parole de Royal Flora Holland.
A Rotterdam, le plus grand port d’Europe, le commerce se poursuit mais l’activité tourne au ralenti. Cette situation symbolise la plus grave crise économique depuis des décennies et rend plus urgente la conclusion d’un plan de relance européen. Les dirigeants de l’UE savent qu’une réponse commune est nécessaire mais pour le moment les 27 sont encore loin d’un compromis. Pour tous les responsables politiques les intérêts nationaux pèsent encore très lourd dans les décisions.
Un message difficile à faire passer
Les Pays-Bas ont connu des coupes budgétaires dans la santé, l’éducation ou encore la culture. Après tous ces efforts "il est très difficile pour les politiciens de vendre un message sur l’argent que l’on va envoyer à l’étranger sans conditions", précise Sjoerd van Bekkum, professeur d’économie à l’université Erasme.
A cela s’ajoute des raccourcis effectués par une partie de la classe politique néerlandaise à propos du plan de relance de l’UE. L’eurodéputé conservateur, Robert Roos, ne comprend pas pourquoi "un contribuable néerlandais devrait payer pour de l’argent gratuit" pour les pays les plus touchés par le coronavirus comme l’Espagne ou l’Italie.
Les 27 devront trouver un compromis s’ils ne veulent pas retarder le train de la reprise. Si les positions sont encore éloignées, les Etats membres savent que l’UE ne peut pas se permettre un échec politique.