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Pourquoi les investisseurs se jettent-ils sur l'or, tandis que le cuivre est en chute libre ?

L'once d'or se négocie à des niveaux record en août 2024.
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Par Tina Teng
Publié le
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les cours de l'or ont atteint un nouveau record historique, sous l'effet des prévisions baissières des taux d'intérêt.

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Les cours de l'or, au comptant comme à terme, ont atteint un nouveau record vendredi, et l'on s'attend de plus en plus à ce que les banques centrales s'engagent à baisser leurs taux d'intérêt d'ici la fin de l'année. Le cours de l'once d'or au comptant a dépassé les 2 500 dollars (2 264 euros) pour la première fois, tandis que les contrats à terme portant sur l'or ont dépassé les 2 540 dollars l'once la semaine dernière. Les prix ont atteint des niveaux similaires au cours de la séance de lundi, en Asie.

En revanche, les métaux de base, tels que le cuivre, sont restés à des niveaux faibles en raison des inquiétudes dans la sphère économique. Le prix à terme du cuivre a chuté à son plus bas niveau en cinq mois, soit 3,93 dollars (3,56 euros) la livre, au début du mois d'août, avant de connaître un léger rebond à 4,18 dollars (3,79 euros) la livre ce lundi, sous l'effet d'une demande atone en Chine.

Au cours des trois derniers mois, les contrats à terme portant sur l'or ont bondi de 5 %, tandis que ceux portant sur le cuivre ont baissé de 18 %. Ce récent fossé entre l'or et le cuivre suggère que les investisseurs recherchent des valeurs refuges, tout en se délestant des matières premières à forte croissance, dans un contexte d'inquiétude pour l'économie mondiale.

L'envolée du prix de l'or sous l'effet des forces macroéconomiques

Le paysage macroéconomique indique que les banques centrales sont sur le point d'assouplir leurs politiques monétaires, en raison de la baisse des prix à la consommation et du ralentissement de la croissance économique. Le prix de l'or est ainsi corrélé de manière inverse à la valeur du dollar américain et aux taux d'intérêt.

Tout d'abord, comme le prix de l'or est fixé en dollars américains, un dollar plus faible rend l'or moins cher dans d'autres devises, ce qui augmente la demande de ce métal précieux. Deuxièmement, la baisse des taux d'intérêt rend les actifs générateurs d'intérêts, tels que les liquidités, moins attrayants, tandis que l'or devient plus intéressant en tant que valeur refuge.

Enfin, la flambée des prix de l'or pourrait s'expliquer par les résultats décevants du marché immobilier américain publiés vendredi, qui ont révélé des mises en chantier en baisse de 6,8 %, atteignant leur niveau le plus bas en quatre ans, les permis de construire ayant baissé pour le sixième mois consécutif en juillet.

De quoi renforcer la probabilité selon laquelle la Réserve fédérale pourrait commencer à orienter ses taux à la baisse dès septembre, mais aussi au-delà.

La semaine dernière, le Royaume-Uni et les États-Unis ont publié les chiffres de l'inflation pour le mois de juillet, donnant aussi des gages en faveur d'une baisse des taux d'intérêt pour ces poids lourds de l'économie mondiale.

En outre, la Banque de Nouvelle-Zélande a procédé, contre toute attente, à sa première baisse des taux depuis la pandémie. Une baisse qui devrait en annoncer d'autres au cours de cette année, amorçcant un changement de cap radical par rapport à la dernière réunion en raison de la détérioration soudaine de l'économie du pays.

En outre, la demande de valeurs refuges a également soutenu les prix de l'or dans le contexte des conflits militaires en cours au Moyen-Orient, mais aussi en Ukraine.

Le rôle de la Chine dans l'érosion des cours du cuivre

La Chine, en tant que fournisseur et consommateur majeur de cuivre, joue un rôle central dans l'orientation des tendances sur le marché des métaux critiques.

La flambée des prix du cuivre au début de l'année était due au recul de la production chinoise.

Toutefois, les résultats de l'économie chinoise au cours des derniers mois, associés aux turbulences du marché mondial liées aux craintes d'une récession aux États-Unis, ont fait chuter le cours du cuivre, qui a atteint son niveau le plus bas de ces cinq derniers mois le 8 août dernier.

Malgré un récent rebond des marchés, qui a redonné des couleurs au cours du cuivre la semaine dernière, l'atonie persistante de l'immobilier chinois devrait continuer à peser sur la demande. L'affaiblissement du dollar américain pourrait toutefois contribuer à compenser une partie de cette baisse.

À long terme, le cuivre devrait rester orienté à la hausse, puisqu'il constitue une ressource essentielle pour les énergies renouvelables, les véhicules électriques et les technologies liées à l'intelligence artificielle.

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S&P Global estime, dans ses prévisions, que la demande en cuivre devrait doubler pour atteindre 50 millions de tonnes métriques d'ici 2035, et qu'elle proviendra en large partie des États-Unis, de la Chine, de l'Europe et de l'Inde.

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