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Commission européenne : le relatif soulagement des écologistes, après les choix d'Ursula von der Leyen en matière de climat

Wopke Hoekstra (à gauche), Teressa Ribera et Dan Jorgensen lors du sommet COP28 à Dubaï l'année dernière. Le trio est désormais chargé de mener la politique climatique et énergétique de l'UE.
Wopke Hoekstra (à gauche), Teressa Ribera et Dan Jorgensen lors du sommet COP28 à Dubaï l'année dernière. Le trio est désormais chargé de mener la politique climatique et énergétique de l'UE. Tous droits réservés Rafiq Maqbool/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Rafiq Maqbool/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Par Robert Hodgson
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a envoyé un signal en faveur d'une continuité avec le Green Deal, en choisissant le Néerlandais Wopke Hoekstra, le Danois Dan Jørgensen et l'Espagnole Teresa Ribera.

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Ce sont des nominations qui ont été observées avec une certaine prudence, après un premier mandat qui a vu la réglementation pour protéger l'environnement occuper une place de choix.

La reconduction du Néerlandais Wopke Hoekstra au poste de commissaire européen au climat, et l'arrivée du social-démocrate danois Dan Jørgensen au portefeuille de l'énergie, semblent avoir apaisé les craintes d'un revirement par rapport au Green Deal, une politique ambitieuse du premier mandat d'Ursula von der Leyen, qui a suscité de nombreuses attentes.

La présidente de la Commission européenne a aussi confié à la ministre espagnole de l'environnement, Teresa Ribera, un poste de vice-présidente exécutive en charge d'une "transition propre, juste et compétitive".

Linda Kalcher, directrice exécutive du think tank Strategic Perspectives, consacré au climat, ne ménage pas son enthousiasme, au point de voir dans ce trio une "équipe de rêve", qui pourrait porter l'héritage du Green Deal et assurer la transition vers le Clean Industrial Deal, inscrit sur la feuille de route de ce second mandat de cinq ans.

"Ils comprennent les incertitudes géopolitiques, la pression exercée sur les entreprises européennes et les dépendances en matière d'importation", estime Linda Kalcher, ajoutant qu'ils seraient bien placés pour se frayer un chemin malgré les tensions géopolitiques et les tarifs douaniers qu'un deuxième mandat de Donald Trump laisserait envisager.

" En tant que fervents défenseurs du passage à un système énergétique non fossile, il leur incombera de réduire les importations de GNL [gaz naturel liquéfié] en provenance des États-Unis ", poursuit Linda Kalcher, estimant que l'ancien ministre danois du Développement et du Climat sera en mesure de résister aux pressions exercées par les grandes compagnies pétrolières et gazières.

"Il est intéressant de constater que l'impérieuse nécessité de lutte contre le changement climatique restera au cœur de la politique de l'UE pour ce nouveau mandat", s'est félicité l'eurodéputé néerlandais Bas Eickhout, à la tête du groupe écologiste au sein du Parlement européen.

"Nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables, les emplois adéquats et les industries européennes vertes", poursuit-il, avertissant qu'il souhaitait toutefois "des précisions sur la manière dont les nouveaux portefeuilles traitant du changement climatique et de la décarbonation fonctionneront en pratique".

"L'inclusion de la fiscalité dans le portefeuille laisse espérer que les futures initiatives fiscales refléteront le principe du pollueur-payeur, tout en étant socialement justes", a déclaré Sven Harmeling, de l'alliance de campagne Climate Action Network (CAN) Europe. "Une taxe permanente sur l'industrie des combustibles fossiles serait un bon point de départ".

De même, la mission de M. Jørgensen dans le domaine de l'énergie s'accompagne d'un rôle dévolu au logement. Certains y voient plutôt un signe de cohérence, puisque les bâtiments demeurent les plus gros consommateurs de combustibles fossiles au sein de l'Union européenne, les législateurs ayant récemment fixé des objectifs stricts à court terme pour réduire leur consommation d'énergie.

Eva Bradinelli, responsable de la politique du bâtiment chez CAN Europe, a souligné le "lien étroit" entre les deux domaines politiques, de l'environnement et du logement, et affirme qu'une impulsion en faveur d'une rénovation du secteur du bâtiment contribuerait à réduire les factures et donc les coûts liés au logement.

Walburga Hemetsberger, PDG de SolarPower Europe, a reconnu que la double mission de M. Jørgensen était "parfaitement logique".

"Le solaire dans les logements sociaux, par exemple, est une solution facile à mettre en œuvre pour décarboner notre réseau et s'assurer que personne n'est laissé pour compte", assure-t-elle.

Les attributions octroyées par Mme von der Leyen règlent la question de savoir qui représentera l'UE lors de la COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan en novembre.

Mais l'engagement du prochain exécutif européen en faveur de l'action climatique sera mis à l'épreuve au début de l'année prochaine, lorsque Wopke Hoekstra devra proposer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2040 ; il a déjà publiquement soutenu une réduction drastique de 90 % par rapport aux niveaux de 1990.

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Certains groupes de défense du climat et de l'environnement sont toutefois restés sceptiques quant aux intentions de la nouvelle Commission von der Leyen. "Si la compétitivité implique d'abaisser les normes sociales et environnementales et de céder face aux grands pollueurs, elle ne créera pas d'emplois et ne pourra protéger pas la nature dont nous dépendons tous", estime Jorgo Riss, directeur de Greenpeace EU.

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