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Le CAC 40 et l'euro plongent après la démission surprise de Sébastien Lecornu

Le Premier ministre français sortant, Sébastien Lecornu, arrive pour faire sa déclaration à l'Hôtel Matignon à Paris, le lundi 6 octobre 2025
Le Premier ministre français sortant, Sébastien Lecornu, arrive pour faire sa déclaration à l'Hôtel Matignon à Paris, le lundi 6 octobre 2025 Tous droits réservés  Stéphane Mahe/Pool via AP
Tous droits réservés Stéphane Mahe/Pool via AP
Par Eleanor Butler
Publié le
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Vers 10 h 30 lundi matin, l'indice CAC 40 était déjà en baisse d'environ 2 %, à 7 916,36 points, tandis que l'euro a chuté par rapport à la plupart des devises.

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La réaction des marchés ne s'est pas faite attendre après la démission lundi du Premier ministre français, Sébastien Lecornu, moins d'un jour après la présentation de son gouvernement.

La nouvelle a secoué les investisseurs déjà inquiets, faisant baisser les actions et augmentant les rendements obligataires, alors que les traders cherchent à obtenir une prime plus élevée pour la dette française croissante.

Vers 10 h 30, l'indice CAC 40 était déjà en baisse d'environ 2 %, à 7 916,36 points. Le rendement des obligations françaises à 10 ans a augmenté de sept points de base pour atteindre 3,58 %, creusant l'écart avec le rendement des obligations allemandes à son plus haut niveau depuis neuf mois.

L'euro a également baissé par rapport à la plupart des devises, à l'exception du yen japonais, perdant notamment 0,55 % par rapport au dollar.

De leur côté, les actions des prêteurs français Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole ont chuté respectivement de 6,21 %, 5,28 % et 4,85 %.

Une dette publique colossale

La démission de Sébastien Lecornu assombrit encore les perspectives de la France, aux prises avec une crise budgétaire qui a fait tomber plusieurs gouvernements successifs.

Le pays a connu cinq Premiers ministres en moins de deux ans, les partis de centre, de gauche et d'extrême droite ne parvenant pas à se mettre d'accord sur une solution pour lutter contre la dette française.

La dette nationale s'élève aujourd'hui à plus de 3 000 milliards d'euros, soit environ 114 % du produit intérieur brut (PIB), et l'incapacité à rééquilibrer les comptes érode la confiance des investisseurs.

"La fragmentation et la polarisation accrues de la politique intérieure [...] affaiblissent la capacité du système politique à réaliser un assainissement budgétaire substantiel", a déclaré l'agence américaine Fitch lorsqu'elle a abaissé la note de crédit de la France le mois dernier.

Le prédécesseur de Sébastien Lecornu à Matignon, François Bayrou, a tenté de s'attaquer au problème de la dette française en réduisant de 44 milliards d'euros le budget 2026, mais ses propositions d'austérité - impliquant la suppression de deux jours fériés - ont finalement conduit à sa chute.

La classe politique française semble aujourd'hui dans une impasse, les élus de gauche souhaitant augmenter les impôts sur les riches pour combler le déficit budgétaire de la France, une solution à laquelle s'opposent les élus pro-entreprises.

L'instabilité devient la nouvelle norme en France

La marge de manœuvre du président Emmanuel Macron est désormais limitée, car un nouveau Premier ministre issu du même camp politique connaîtrait sans doute le même destin que ses prédécesseurs.

"La démission surprise de Sébastien Lecornu accroît considérablement la pression sur Emmanuel Macron pour qu'il dissolve l'Assemblée nationale et convoque des élections législatives anticipées. Nous pensons que c'est désormais le scénario le plus probable", explique Leo Barincou, économiste principal chez Oxford Economics.

"L'instabilité politique est devenue une caractéristique bien ancrée du paysage français, et ni les entreprises ni les marchés ne sont susceptibles de changer substantiellement d'avis après la chute d'un énième gouvernement minoritaire".

Jack Allen-Reynolds, chef économiste adjoint de la zone euro, estime également que "l'impact négatif sur l'économie sera limité" car les conditions de financement du secteur privé pourraient ne pas augmenter même si les coûts d'emprunt de l'État augmentent.

"Malgré cela, l'incertitude politique n'aide pas et la croissance économique devrait rester faible dans les années à venir", prédit-il.

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