L'opéra selon Peter Gelb

L'opéra selon Peter Gelb
Par Anne Glémarec

L'intendant du Met nous parle de sa vision de l'opéra, une forme artistique à laquelle il a dédié sa vie.

A l’occasion du gala des 50 ans du Metropolitan Opera de New York qui a réuni une kyrielle de stars mondiales de l’art lyrique, son intendant Peter Gelb évoque pour nous, sa mission et appelle le monde de l’opéra à se renouveler.

Peter Gelb, le directeur général du Met, nous parle de sa vision de l’opéra, une forme artistique à laquelle il a consacré sa vie.

Je termine ma onzième saison. Le bilan du Met, je pense, a été relativement bon en termes de succès de nos productions. Le Met bénéficie aujourd’hui, d’une audience mondiale d’une ampleur inédite dans son histoire grâce à nos retransmissions en direct dans les cinémas. Je suis évidemment fier du fait que la stature et le public mondial du Met aient grandi sous ma supervision.

“Je dois littéralement penser, respirer, dormir en rêvant du Met”

Peter Gelb poursuit en évoquant le début de sa carrière liée dès son plus jeune âge à l’art lyrique : “Quand j‘étais encore au lycée, j‘étais ouvreur au Met. J’ai été producteur de films et de programmes télévisés sur la musique classique et l’opéra, j’ai travaillé avec certains des plus grands artistes du siècle dernier, j’ai géré la carrière de Vladimir Horowitz, j’ai travaillé étroitement avec Herbert Von Karajan. J’ai consacré ma vie à connecter l’art au plus grand nombre de gens.

Et voici comment il définit son rôle au sein du Met : “Un bon producteur – ce que j’espère être ou ce à quoi j’aspire – est quelqu’un qui doit penser avec son cerveau droit et son cerveau gauche. Il vous faut être créatif et responsable.“ Une mission dans laquelle il se doit d‘être totalement investi : “J’ai une clause dans mon contrat qui dit que je dois être disponible 24h/24, ce qui veut dire que je dois littéralement penser, respirer, dormir en rêvant du Met. C’est cela, ma vie.

“L’opéra doit changer”

Nous avons beaucoup de chance aujourd’hui de vivre dans un monde – à une époque devrais-je dire – où les artistes comprennent que pour que l’opéra ait du succès au XXIe siècle, il doit être contemporain dans son approche esthétique. Cela ne veut pas dire que les opéras doivent forcément se dérouler dans un décor moderne, mais il leur faut puiser dans l’esthétique moderne. Tout comme le cinéma a changé en 50 ans et les productions théâtrales ont changé, l’opéra aussi doit changer.

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