Dans une prison du Portugal, danser rime avec liberté

Centre pénitentiaire de Linhó, au Portugal
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Par Euronews avec AFP
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Deux fois par semaine, l'ancienne chapelle de l'établissement pénitentiaire du Linho, situé dans la banlieue ouest de Lisbonne, se transforme en studio de danse contemporaine sous l'impulsion de la danseuse Catarina Câmara, formée aussi à la psychothérapie.

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Danser pour échapper quelques instants à son condition de prisonnier : c'est le programme de la danseuse et enseignante portugaise Catarina Câmara, qui propose aux détenus de la prison de Linhó près de Lisbonne au Portugal, des cours de dance deux fois par semaine via son initiative "Corpoemcadeia".

"Danser en prison est un geste subversif. C'est un geste de rébellion, mais une rébellion constructive. Ce n'est pas faire du bruit", explique l'artiste, formée aussi à la psychothérapie. "Les détenus, en dansant, ressentent quelque chose d'étrange en eux. Et c'est cette étrangeté qui nous permet de déplacer ce qui se cristallise en eux. C'est ce que j'appelle la désorganisation créative."

L'administration pénitentiaire souligne les effets positifs du programme, notamment sur le comportement des détenus qui y participent. Pour eux, c'est une échappatoire physique et mentale.

Manuel Antunes, dit "Beto", incarcéré à la prison de Linhó, explique: "quand__tu viens ici, c'est comme si tu n'étais plus en prison. Tu as l'impression d'être avec des gens dans la rue, tu te sens libre, quand tu commences à danser, tu oublies que tu es un prisonnier."

A côté de lui, Fábio Tavares, lui aussi prisonnier, confirme: "avecla danse, on donne plus de valeur à la vie, on donne plus de valeur à l'autre. On apprend à respecter les autres, à se protéger des émotions négatives et à s'en débarrasser car ce sont ces émotions négatives qui blessent mon entourage et moi-même. Tu apprends beaucoup, crois moi !"

Danser en prison est un geste subversif. C'est un geste de rébellion, mais une rébellion constructive. Ce n'est pas faire du bruit.
Catarina Câmara
danseuse et coordinatrice du projet "Corpoemcadeia"

Ce projet a déjà trouvé une douzaine d'adeptes parmi les 500 détenus de la prison de Linhó, une prison dans laquelle sont principalement incarcérés des jeunes condamnés à de lourdes peines.

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