L'UE veut pouvoir importer un poisson "propre" d'Afrique de l'Ouest

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L'UE veut pouvoir importer un poisson "propre" d'Afrique de l'Ouest
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Par Denis Loctier
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Dans le cadre d'accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable, l'Union européenne et des pays tiers travaillent à lutter contre la pêche illégale, notamment en Côte d'Ivoire. L'ambassadeur de l'UE sur place nous donne son éclairage.

L'Afrique de l'Ouest est largement confrontée au fléau de la pêche illégale. Les pertes économiques dues à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) ont été estimées à des milliards d'euros et à des centaines de milliers d'emplois dans les communautés de pêcheurs.

L'Union européenne qui importe de Côte-d'Ivoire, pour plus de 100 millions d'euros de poissons par an, principalement sous la forme de morue transformée, a travaillé avec Abidjan où se trouve le plus grand port ouest-africain pour lutter contre toutes les formes de pêche illégale en améliorant la surveillance et le contrôle des activités de pêche. Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable qui prévoit le versement par l'UE à la Côte d'Ivoire de 682.000 euros par an (dont 407.000 euros par an pour le soutien au secteur local de la pêche). En échange de cette contribution, les bateaux européens, principalement d'Espagne, du Portugal et de France sont autorisés à pêcher dans les eaux ivoiriennes.

"On ne veut pas avec nos achats de poissons, importer des problèmes dans l'UE"

Sur le port d'Abidjan, l'ambassadeur de l'UE Jobst von Kirchmann juge cette coopération cruciale à la fois, pour la Côte d'Ivoire et pour les consommateurs européens.

"On ne veut pas manger du poisson et tomber malade," commence-t-il par préciser. "Ensuite, on ne veut pas non plus importer avec nos achats de poissons, un problème dans l'Union européenne comme celui de la pêche illicite et d'autres qui peuvent exister," assure-t-il. "Le poisson, c'est une ressource renouvelable si les choses sont bien gérées ; si ce n'est pas le cas, le poisson va tout simplement disparaître," rappelle l'ambassadeur.

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L'ambassadeur de l'UE en Côte d'Ivoire Jobst von Kirchmann sur le port d'Abidjaneuronews

"S'inscrire dans la durabilité"

"L'Union européenne achète la quasi-totalité du poisson qui arrive dans ce port, qu'il s'agisse de poissons venant de la Côte d'Ivoire ou de toute la région : ce qui représente de 40 à 50 000 emplois directs et à peu près un demi-million en emplois indirects, donc c'est très important de les préserver et de s'inscrire dans la durabilité," estime Jobst von Kirchmann.

"La Côte d'Ivoire y gagne parce que 91 % des poissons sont exportés en Europe : il y a les exportations, mais aussi la création de l'emploi, donc c'est une chaîne de valeur qui est importante pour le pays," fait-il remarquer.

"Mais l'UE y gagne aussi parce que l'on importe un poisson qui est 'propre', c'est-à-dire qui n'est pas le résultat d'une pêche avec des méthodes qui éradiqueront le poisson, mais aussi qui est contrôlé au niveau sanitaire," ajoute-t-il. "Cela veut aussi dire que c'est un poisson qui est bon pour le consommateur, donc on est gagnant aussi à ce niveau," conclut-il.

Journaliste • Denis Loctier

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