?? ? La guerre en Ukraine n'épargne personne, pas même la nature. 257 crimes contre l'environnement ont déjà été enregistrés par le ministère ukrainien de l'Écologie.
La guerre tue et pollue. Bombardements, incendies, fuites radioactives, les attaques russes contre l'Ukraine provoquent d'importants dégâts sur l'environnement. Conscient des enjeux, le ministère de l'Écologie ukrainien tient un registre des dommages infligés à la nature.
Amasser des preuves. C'est l'objectif que s'est fixé Mykola Zlotchevsky, le ministre de l'Écologie ukrainien. Depuis le début du conflit, une équipe spéciale, composée d'une centaine de personnes, et coordonnée par l'inspection écologique de l'Ukraine, enquête sur les crimes environnementaux perpétrés par la Russie.
Interrogée par Euronews, Natalia Gozak, présidente de l'association ukrainienne de défense de la nature, Ecoaction, reconnaît que les dégâts sur l’environnement ne sont pas aussi "impressionnants" que la perte de vies humaines. Pour autant, ils impliquent une pollution de l'air, du sol et des eaux souterraines. Ces dommages pourraient aussi avoir un impact à long terme sur la santé de la population et l'économie du pays.
À l'appui d'images satellites, vidéos, échantillons provenant des zones de combat, 257 cas de crimes contre l'environnement avaient déjà été identifiés et répertoriés, le 17 juin dernier. Le coût du préjudice s'élevait, lui, à près de 6,6 milliards de dollars.
Pour travailler, le ministère s'est entouré d'avocats internationaux spécialisés dans le droit de l'environnement. Le but : envoyer la Russie devant les tribunaux pour écocide.
Zones industrielles, zones dangereuses
"L'Ukraine est un pays fortement industrialisé. Il est évident que les attaques sur l'est ont détruit la plupart des installations industrielles ", explique Natalia Gozak.
Pour l'heure, les menaces les plus dangereuses sont celles liées à l'occupation des centrales nucléaires. Bien qu'aucun dommage significatif n'ait encore été signalé sur ces sites, la militante affirme qu'ils présentent un "risque potentiel élevé".
Elle n'oublie pas le 24 février dernier, jour de l'invasion et début de l'occupation de la centrale de Tchernobyl par les soldats russes pendant près de cinq semaines. Le ministre de l'Intérieur ukrainien avait alors parlé de "terrorisme nucléaire".
La centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe, reste aujourd'hui encore sous occupation russe. "Le risque de fuites et contaminations nucléaires est réel et pourrait avoir un impact non seulement sur l'Ukraine, mais aussi sur l'ensemble de l'Europe".
Article traduit de l'anglais