En Islande, le sang des juments enceintes, une manne lucrative et controversée

 Le sang d'une jument prélevé
Le sang d'une jument prélevé Tous droits réservés AP Photo/Taimy Alvarez
Par Laurence Alexandrowicz
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En Islande, dans les fermes à sang, on insère une canule dans le cou des juments enceintes pour prélever du sang, pour extraire l'hormone de grossesse, utilisée pour améliorer la fertilité d'autres animaux, vaches, moutons ou porcs.

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La scène semble idyllique : des dizaines de chevaux islandais paissent paisiblement dans un pâturage.

Mais ce qui se passe ensuite suscite la controverse : dans un box, un homme insère une canule dans le cou d'une jument enceinte pour prélever du sang - plusieurs litres par semaine dans une "ferme à sang" située à Selfoss, dans le sud de l'Islande.

Objectif, extraire l'hormone de grossesse, la PMSG, utilisée pour améliorer la fertilité d'autres animaux, vaches, moutons ou porcs.

Mais depuis une vidéo choc il y a un an, la controverse bat son plein, et pas seulement chez les défenseurs des animaux :

"Pensez-vous que c'est bien de prendre un cheval effrayé et de le poignarder dans le cou pour fabriquer un médicament de fertilité afin d'augmenter la souffrance d'autres animaux de ferme, pensez-vous que c'est bien ? Sûrement la plupart des gens diraient non", s'insurge Rosa Lif Darradottir, vice-présidente d'Animal Welfare Iceland.

 L'Islande est l'un des rares pays au monde - et le seul en Europe - à utiliser cette pratique.

L'hormone est traitée par le groupe islandais Isteka, l'un des leaders du marché en Europe. L'activité était lucrative, jusque là :

"La vidéo a été, disons, un peu conçue pour donner une description trop négative, à mon avis, du processus, regrette Arnthor Gudlaugsson, directeur général d'Isteka. Il y avait également des exemples dans la vidéo qui indiquaient une mauvaise pratique ou une pratique qui aurait dû être meilleure."

 En 2021, l'Islande comptait 119 fermes de sang et près de 5 400 juments élevées dans ce but. une réglementation plus stricte est en place depuis août. Les autorités vont évaluer "l'avenir de ses fermes" dans les trois prochaines années.

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