El Niño est de retour. Voici ce que ce phénomène signifie pour les phénomènes météorologiques extrêmes et le réchauffement climatique.
El Niño est de retour et pourrait faire franchir à la planète un nouveau record de température moyenne.
Ce phénomène météorologique mondial se produit lorsque les eaux de l'océan Pacifique se réchauffent au-delà de la moyenne.
Après trois années de refroidissement dûes au phénomène La Niña, l'Administration nationale américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA) a annoncé jeudi que le phénomène El Niño était désormais en cours.
Cet événement climatique pourrait avoir des effets considérables, allant de vagues de chaleur torride à des tempêtes plus violentes.
Voici comment les climatologues prévoient qu'El Niño affectera les températures mondiales, la météo et la vie marine
Qu'est-ce qu'El Niño?
Il est causé par des températures océaniques et des vents dans le Pacifique qui oscillent entre le réchauffement El Niño et le refroidissement La Niña.
Les météorologues prévoient déjà que 2023 sera plus chaude que 2022 et qu'elle sera la cinquième ou sixième année la plus chaude jamais enregistrée.
Les effets d'El Niño ayant des répercutions étalées sur des mois, il donnera sa pleine mesure en 2024, année durant laquelle il est donc probable que de nouveaux records de température soient battus.
En 2016, lorsque l'épisode El Niño avait connu une intensité exceptionnel, les températures avaient battus des records mondiaux. Conjugué aux effets grandissants des activités humaines sur le climat, les températures s'étaient alors envolées.
Les huit dernières années ont été les huit plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, ce qui reflète la tendance au réchauffement à long terme due aux émissions de gaz à effet de serre.
Comment El Niño affecte-t-il la météo ?
El Niño pousse les eaux chaudes de l'océan Pacifique vers l'est, entraînant le déplacement du courant-jet du Pacifique au sud de sa position neutre.
Il en résulte un temps plus sec et plus chaud dans le nord des États-Unis et des précipitations intenses et des inondations sur la côte du golfe du Mexique et dans le sud-est du pays.
En Europe, ce phénomène peut entraîner des hivers plus froids et plus secs dans le nord et plus humides dans le sud.
Pendant le phénomène, la température mondiale augmente d'environ 0,2 degré Celsius, selon la NOAA.
Cela pourrait signifier que la limite cruciale de 1,5 degré Celsius pour le réchauffement de la planète est dépassée.
"La probabilité d'avoir la première année à 1,5 degré Celsius au cours des cinq prochaines années est désormais de l'ordre de 50:50", a déclaré au Guardian le professeur Adam Scaife, de l'Office météorologique britannique.
En conséquence, le monde sera confronté à des vagues de chaleur plus intenses, à des saisons chaudes prolongées et à des tempêtes plus puissantes.
Les premiers à en ressentir les effets seront les pays proches du Pacifique, comme la côte ouest des Amériques, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
L'Indonésie et l'Australie connaîtront probablement un temps plus chaud et plus sec, avec un risque accru d'incendies de forêt.
Les moussons en Inde et les pluies en Afrique du Sud pourraient être réduites, tandis que l'Afrique de l'Est pourrait connaître davantage de pluies et d'inondations.
El Niño augmente également l'activité des ouragans dans le Pacifique, ce qui signifie que des endroits comme Hawaï seront exposés au risque de cyclones tropicaux.
Comment El Niño affecte-t-il la vie marine ?
El Niño met également en danger la vie marine le long de la côte pacifique. En temps normal, un phénomène connu sous le nom de "remontée d'eau" fait remonter les eaux fraîches et riches en nutriments des profondeurs de l'océan.
Lorsque le phénomène El Niño se produit, ce processus est supprimé ou complètement interrompu. Il y a alors moins de phytoplancton le long des côtes, ce qui réduit la quantité de nourriture pour certains poissons.
En mars, les scientifiques ont constaté que les températures de surface de la mer atteignaient un niveau record. El Niño risque d'aggraver la situation.
Selon la NOAA, il y a 56 % de chances que, lorsque le phénomène météorologique atteindra sa puissance maximale, les températures de surface de la mer dans l'est du Pacifique soient supérieures d'au moins 1,5 degré Celsius par rapport à la normale.
L'eau plus chaude provoque le blanchiment des récifs coralliens, ce qui les expose à un risque accru de famine.