Au Parlement européen, certains eurodéputés d’extrême-droite affectionnent les dérapages verbaux. S’ils entendent relayer la colère de leurs électeurs dans les organes du pouvoir, leurs opposants jugent leurs propos ultra-nationalistes, xénophobes ou totalement racistes. D’où l’idée des principaux groupes politiques de les sanctionner en leur retirant leur financement européen comme les 400.000 euros accordés au Parti national britannique anti-immigration.
Pour en parler, nous accueillons Alexandra Swann, journaliste et militante du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, Emilie van Haute, professeur de sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, et Enrique Guerrero, eurodéputé et vice-président du groupe Socialistes et Démocrates.
Ce dernier, partisan de la mesure, rappelle son objectif : “c’est la transparence au niveau de l’ensemble des finances publiques,” souligne-t-il, “mais aussi le respect des droits fondamentaux.” Alexandra Swan de son côté dit son opposition : “c’est une pente très glissante,” lance la jeune Britannique, “quand on décide de stopper le financement de certains partis, il faut garder à l’esprit que ce n’est pas de l’argent public, c’est l’argent des contribuables.”
Enfin, pour Emilie van Haute, on doit s’interroger sur l’efficacité d’une telle disposition : “ses effets ne sont pas évidents : par exemple, en Belgique, un parti a été interdit, poursuivi en justice, puis il a simplement changé de nom et a pu de nouveau, avoir droit à un financement européen.”