Ukraine-Union Européenne : attentes et décepions

Ukraine-Union Européenne : attentes et décepions
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Par Euronews
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Pas d’avenir meilleur sans Europe. L’Ukraine, engluée dans une crise économique et politique majeure souhaite un rapprochement avec l’Europe, tout comme les 28, mais la frustration fait elle aussi partie de l‘équation.

En novembre dernier, sous la pression de la Russie, l’ancien président Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association tant attendue avec l’Union européenne. Réaction immédiate de la rue : manifestations pro-européennes et contestation à Maïdan. L’UE essaie de calmer le jeu entre les manifestants et les dirigeants, en vain.

Nouveau coup de froid : la réaction tardive et plutôt discrète de l’Europe à l’annexion de la Crimée par la Russie. Même constat des observateurs pour les évènements dans l’est de l’Ukraine même si l’Europe impose des sanctions économiques à la Russie pour son implication dans le conflit.

L’accord d’association est finalement signé par les nouvelles autorités ukrainiennes. Et les 28 de souligner que ce document ne promet pas
une adhésion. Mais l’Ukraine ne voit pas les choses autrement : elle déposera sa candidature d’adhésion en 2020. Pour cela 60 réformes sont nécessaires et peu d’Ukrainiens le savent. Même le président Porochenko se trompe en affirmant que l’Ukraine est désormais un membre associé de l’Union européenne, ce qui, en réalité, n’existe pas. En fait, de nombreux Ukrainiens n’ont pas conscience qu’une adhésion pourrait prendre des décennies, voire ne jamais arriver.

Natacha Richardson, euronews

De nombreux Ukrainiens s’attendent à ce que l’Ukraine rejoigne rapidement l’Union européenne depuis la signature de l’accord d’association. Qu’en est-il réellement ?

Svitlana Kobzar, analyste politique au Vesalius College

“L’Ukraine a besoin d’avoir une stratégie de communication pour convaincre les Etats-membres d’une possible candidature. Bien sûr ce n’est pas une tâche facile car les dirigeants européens ont été très prudents dans le langage qu’ils utilisent sur ​​une éventuelle adhésion. C’est une question qui fait débat, mais si vous regardez l’opinion de la population européenne, un peu plus de 50% des Européens sont favorables à une candidature de l’Ukraine. Les élites ont en revanche un discours beaucoup plus conservateur.”

Natacha Richardson, euronews

Pensez-vous qu’il existe, en général dans l’Union européenne, une opposition à la poursuite du processus d‘élargissement ? En particulier quand il s’agit de l’Ukraine ?

Svitlana Kobzar, analyste politique au Vesalius College

“Si on regarde le Parlement européen actuel, beaucoup pourrait en effet penser que l’euroscepticisme a progressé. Mais nous devons être prudents dans l’interprétation des données des élections européennes, si elles représentent ce que pense la plupart des Européens.
Bien sûr, les problèmes économiques et le ralentissement de l‘économie ont conduit à cette impression de lassitude face à l‘élargissement et les Européens sont plutôt pessimistes. Pourtant, même avec cette situation difficile, plus de 60% d’entre eux disent que les Européens devraient mieux soutenir l’Ukraine, malgré la pression russe”.

Natacha Richardson, euronews

Est-ce réaliste de croire que l’Ukraine pourrait obtenir le statut de candidat à l’Union européenne d’ici 6 ans comme l’a promis le président Porochenko ?

Svitlana Kobzar, analyste politique au Vesalius College

“Je pense que le rythme des réformes a été plutôt décevant. Mais compte-tenu encore une fois du soutien populaire, je suis optimiste, cela pourrait arriver mais dans 6 ans, c’est probablement un peu trop optimiste. Mais c’est un peu comme vouloir aller sur la Lune, il faut avoir la même ambition et s’en rapprocher.”

Natacha Richardson, euronews

Il y presque un an, l’Ukraine n’a pas signé l’accord d’association en raison des pression de la Russie sur le président Ianoukovitch. Comment est-il possible que l’Union européenne n’ait pas anticipé ce risque, l’importance de cette question avec la Russie ?

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Svitlana Kobzar, analyste politique au Vesalius College

“Les Européens ont essayé d’impliquer la Russie quand il s’agit de questions comme la politique de voisinage. Une tentative non seulement avec la Russie, mais avec d’autres voisins, mais Moscou ne veut pas faire partie de ce groupe et préfère se différencier pour être considéré comme un partenaire stratégique.

Pour la Russie, l’intégration économique ne semble pas être quelque chose de très menaçant. Mais aujourd’hui, le gouvernement s’est rendu compte que cette intégration transforme les sociétés, les mentalités, les populations deviennent plus conscientes de ce que font les gouvernements et exigent une plus grande responsabilisation. L’Ukraine était sur ​​le point de se lancer dans cette vague de changement et cela a été perçu comme une menace majeure par la Russie. “

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