Le redécoupage de la carte des zones défavorisées provoquent de vives tensions dans le monde agricole.
Derrière la colère des agriculteurs à propos du redécoupage des zones défavorisées se cache l'accès à des aides européennes. Un sol trop sec ou trop humide, des pentes trop fortes… autant d'obstacles à la production et au rendement compensés par la Politique agricole commune. "L'ambition des aides aux zones défavorisées c'est de garder l'agriculture sur l'ensemble des territoires et d'avoir une répartition harmonieuse", détaille Luc Vernet, co-fondateur de Farm Europe. Ce redécoupage est particulièrement délicat en France car les autorités ont "affecté des fonds importants pour cet outil-là", ajoute celui qui fut l’un des proches collaborateurs de l’ancien Commissaire européen chargé de l’Agriculture.
De nouvelles communes bénéficiaires
Cette nouvelle carte des zones défavorisées doit entrer en vigueur en début d'année prochaine. Elle entrainera de profonds changements pour les exploitations concernées. Ces aides représentent entre 5 000 et 15 000 euros en fonction des types d’exploitation. Selon le député européen (PPE), Michel Dantin, "il y a environ 1 400 - 1 500 communes qui devraient sortir du dispositif. Mais il y en a 4 000 que l'on n'entend pas qui devraient rentrer dans le dispositif".
La carte actuelle, de 1976, se fonde sur des critères sociaux-économiques. La nouvelle s'appuiera sur huit références biophysiques. Or pour certains territoires cette indemnité est vitale. "Elle doit maintenir une certaine forme de justice je dirais au regard des handicaps naturels territoriaux", précise l’eurodéputé Eric Andrieu (S&D). "Il y a un sentiment d'injustice fondé", s’emporte le parlementaire.
Dans ce dossier la France n'est pas encore en retard mais certains Etats membres ont déjà remis leur carte réactualisée. Ce nouveau découpage devra ensuite être validé par la Commission européenne en accord avec les gouvernements.