La Bosnie tiraillée entre Union européenne et influences étrangères

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Par Sophie Claudet
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Dans cette édition d'Insiders, nous voyons comment la Bosnie-Herzégovine vit sous les influences de la Turquie, des pays du Golfe et des mouvements salafistes. Leur présence interroge la société bosnienne. Reportage exclusif en Bosnie et interviews de témoins privilégiés.

Dans ce numéro d'Insiders, Sophie Claudet et son équipe nous emmènent à Sarajevo, une capitale chargée d'histoire. Dans son centre-ville, l'héritage ottoman de la Bosnie saute aux yeux. Quelques rues plus loin, se succèdent des églises catholiques et orthodoxes, des synagogues et des signes de la richesse historique de ce pays et de ses composantes multi-ethniques et religieuses.

Dans cette émission, nous nous concentrons sur l'influence persistante de la Turquie moderne et celle, plus récente, des pays arabes du Golfe. La Bosnie est-elle sous leur effet, en train de s’éloigner de son histoire commune tout aussi importante avec l'Europe occidentale ? Et donc peut-être de son éventuelle adhésion à l'Union européenne ?

Empreinte turque, arabe et salafiste ?

Pour mieux comprendre la réalité des choses, notre reporter Hans von der Brelie est allé voir comment la sphère d'influence turque en Bosnie s'étend par le biais des médias et des agences de presse et dans l'éducation et comment par la même occasion, les autorités turques mènent des actions contre de présumés collaborateurs du mouvement Gülen qu'elles qualifient de "terroriste". 

Nous découvrons aussi dans son reportage, les projets d'investissement d'ampleur des pays arabes du Golfe, mais aussi le financement de la construction de mosquées, les représentants des instances musulmanes de Bosnie assurant que celles-ci ne sont pas pilotées par des pays étrangers, mais bien placées sous le contrôle direct des autorités bosniennes. 

Dans ce contexte, la crainte est grande de voir des flux financiers émanant de ces pays alimenter des groupes islamistes radicaux de Bosnie. Au centre culturel Roi Fahd de Sarajevo, financé par l'Arabie saoudite, on nous assure écarter les éléments les plus extrêmes.

Mais à l'échelle du pays, des communautés salafistes se sont implantées dans des secteurs ruraux isolés où elles édictent leurs propres règles. Reste que ceux qui pourraient passer à des actions violentes sont étroitement surveillés, affirment les services de sécurité bosniens et en parallèle, les efforts de la communauté musulmane de Bosnie pour intégrer les communautés salafistes dans les structures officielles ont été probants, nous dit-on.

La perspective d'une adhésion à l'UE s'éloigne-t-elle ?

En fin d'émission, nous recueillons l'éclairage d'Esref Kenan Rasidagic, professeur de relations internationales à l'Université de Sarajevo. Il estime que son pays pâtit des actions menées sur le territoire bosnien par les autorités turques contre le mouvement Gülen qualifié de "terroriste" par Ankara.

De son côté, la politologue bosnienne Lejla Ramić-Mesihović craint que cette nouvelle donne n'amène la Bosnie à se détourner de l'Europe. Pour elle, "l'intégration européenne ne sera pas finalisée" sans l'adhésion de son pays à l'UE.

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