Des aides européennes sous condition du respect de l'Etat de droit

Conditionner l'aide européenne au respect de l'Etat de droit. C'est l'une des délicates questions abordées lors du sommet européen. L'UE pousse en ce sens depuis plusieurs années afin de s'assurer que tous les Etats membres respectent les valeurs fondamentales.
Le projet est d'éviter toute dérive comme celle de la Pologne ou de la Hongrie. "Ce n'est pas une pression politique contre tel ou tel gouvernement, c'est une pression politique pour faire en sorte que partout en Europe on respecte les mêmes valeurs démocratiques", insiste Didier Reynders, Commissaire européen en charge de la Justice.
La proposition est rejetée par Varsovie et Budapest. La Parlement hongrois a adopté une résolution cette semaine qui interdit au gouvernement de signer lors du sommet à Bruxelles (vendredi et samedi) un document relatif à la conditionnalité de l'Etat de droit. "De façon vague, à travers une procédure floue, ils veulent lier le déboursement de l'argent non pas aux valeurs européennes mais en fonction de la demande d'une élite politique de l'Union européenne", dénonce le président de l’Assemblée nationale hongroise László Kövér.
Cette opposition n’inquiète pas le Commissaire européen. "Il y a une pression très forte venant de la Commission qui a déposé ces propositions mais aussi venant du Parlement européen et d'un plus grand nombre d'Etats à travers l'Europe", assure Didier Reynders. "Quand on demande une solidarité en plus dans l'utilisation de moyens supplémentaires il y a une pression très grande pour que cela se fasse dans le respect de l'Etat de droit, dans le respect des valeurs européennes", insiste le Belge.
Dans cette discussion la Commission peut compter sur le soutien du président du Conseil européen. Charles Michel a repris ce principe dans ses propositions de négociation présentées la semaine dernière.