Le Parlement européen souhaite renforcer l’enveloppe consacrée à la politique de santé après les coupes effectuées cet été par les dirigeants de l’UE.
L'Union européenne n'est pas armée pour faire face à de nouvelles pandémies. C'est l'avis du Parlement européen qui réclame des fonds supplémentaires dans le prochain budget à long terme.
Les chefs d’Etat et de gouvernement ont réduit cet été dans leur compromis l'enveloppe de santé, passant de 10 milliards d'euros à un peu moins de 2 milliards d'euros. Pour l’eurodéputé Cristian-Silviu Buşoi (PPE) cet argent supplémentaire doit permettre de renforcer les systèmes de santé "pour qu'ils soient plus résistants, mieux préparés pour de futures crises". Il s’agit aussi pour l’élu d’éviter toute pénurie de matériel médical ou de produits comme cela a été observé au printemps dernier.
La pandémie de coronavirus a mis en lumière les faiblesses européennes en matière de santé publique. Cette compétence relève principalement des Etats membres. C'est pourquoi le Parlement veut renforcer le programme UE pour la santé. Les eurodéputés veulent se concentrer sur la prévention et le taux de vaccination. Ces programmes "peuvent être menés au niveau européen par tous les Etats membres mais aussi par les régions et les villes", insiste l’eurodéputée Sara Cerdas (S&D).
La présidente de la Commission européenne veut faire de la santé une priorité dans tous les Etats membres. Ursula von der Leyen s'est engagée à renforcer les instruments existants mais elle veut aussi créer une agence de recherche et de développement biomédicaux avancés . La réalisation de ce projet n'est toutefois pas encore précisée. Michele Calabro du European Patients’ Forum observe ces négociations avec attention. "Cela va être très important de voir les prochaines étapes, comment faire passer la discussion de ces bonnes intentions vers la réalisation d'une véritable Europe de la santé ", précise-t-il.
Le Parlement européen doit se prononcer le mois prochain sur les fonds alloués à la politique de santé. Après les coupes effectuées par les Etats membres, la marge de manoeuvre est réduite. Mais l'arrivée de la seconde vague de covid-19 pourrait changer la donne politique et les rapports de force.